Retour aux études après 50 ans: 3 femmes témoignent

19 Mai 2017 par Annie St-Amour
Catégories : Psycho
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Arrivées au mitan de leur vie, Josée, Sandra et Annie ont décidé de retourner sur les bancs de l’école et de réorienter leur carrière. Toutes trois ont aussi en commun d’avoir choisi de se consacrer aux autres. À tour de rôle, elles se racontent.

JOSÉE GAGNON

Attestation d’études collégiales: spécialisation en trouble du spectre de l’autisme

Elle gère un service de garde depuis plus de 20 ans, mais elle n’avait pas envisagé de retourner aux études, jusqu’à ce que son travail lui donne envie de le faire. «Le destin a fait en sorte que j’ai accueilli des enfants autistes à mon service de garde. À leur contact, je me suis rendu compte que la majorité des gens ne savent pas comment réagir agir en leur présence. C’est un monde que, moi-même, je ne connaissais pas beaucoup, et je suis littéralement tombée sous le charme de ces enfants différents mais ô combien attachants. Ce monde est devenu ma passion.»

Il y a deux ans, cette mère de famille, qui est aussi grand-maman, a entrepris une formation spécialisée afin d’acquérir les connaissances et les compétences requises pour intervenir auprès des personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme. Et quel rêve Josée caresse-t-elle pour la suite? «Mon but est d’ouvrir un centre d’expertise en Montérégie, qui couvrirait aussi les Cantons-de-l’Est. C’est un projet ambitieux, qui me tient vraiment à cœur et pour lequel j’ai déjà amorcé les démarches.»

SANDRA RAINVILLE

Formation: préposée aux bénéficiaires

Affectée au service à la clientèle dans une entreprise de carrosserie, Sandra adorait son emploi. Mais vers le milieu de la quarantaine, elle a senti le besoin de relever de nouveaux défis. «Je voulais être plus proche des gens, avoir un contact plus direct avec eux.» Puis, un jour, l’occasion s’est présentée. «Une employée revenait en poste après son congé de maternité, et j’ai décidé de laisser ma place à la personne qui l’avait remplacée pendant un an. Je me suis dit: “c’est le moment ou jamais!”»

Son retour à temps plein sur les bancs de l’école aura évidemment nécessité un peu d’adaptation à la maison. «J’étais très rigoureuse. Mes soirées étaient consacrées aux études.» Cette mère de deux jeunes adultes dans la vingtaine a fait un choix gagnant sur tous les plans, puisqu’elle n’a eu aucune difficulté à se trouver du travail. «Je n’avais même pas terminé mon stage que déjà on m’offrait un poste, à condition que je réussisse mon cours. J’ai aujourd’hui la chance de me réaliser dans mon travail. J’ai fait place à la vraie moi!»

ANNIE BUSSIÈRES

Technique en soins infirmiers

Lorsqu’elle a perdu son emploi dans les médias il y a deux ans, Annie n’a pas tardé à s’inscrire au cégep. Sa réflexion sur un retour possible aux études s’était amorcée bien avant. «Ça faisait 3 ou 4 ans que je pensais faire autre chose. J’étais bien consciente que mon travail ne me nourrissait plus. En fait, je fantasmais sur ma retraite…»

Si elle a opté pour les soins infirmiers, c’est entre autres parce que les offres d’emploi ne manquent pas, mais surtout parce que ça lui permettait de rencontrer et d’aider des gens plus vulnérables et de nouer avec eux des liens de confiance et des relations sans faux-semblant. «Entre une infirmière revêche et une infirmière qui est à l’écoute, il y a un monde, et ça peut avoir une influence déterminante sur l’hospitalisation d’un patient.»

Annie, qui a deux grandes filles, avoue ne pas vouloir s’arrêter là. Elle vise non seulement le bac, mais aussi la maîtrise. «J’aime apprendre et je suis plus disciplinée que je l’étais à 20 ans, quand j’étudiais en littérature et linguistique. Mais c’est normal, étant donné que, passé 40 ans, on choisit son domaine d’études en connaissance de cause.» Et cette fois-ci, elle est certaine d’avoir enfin trouvé sa voie!

Dossier Tracer son chemin

Photo: Stocksy



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