SES DÉBUTS EN HUMOUR
À l’École nationale de l’humour, ç’a été vraiment difficile parce que je n’étais pas bon. J’étais jeune et mes amis, Katherine Levac, Mehdi Bousaidan et Sam Breton, étaient tous tellement talentueux, et non pas moins travaillants. C’était tough pour moi, car je souhaitais être à la hauteur. Puis, j’ai joué dans les bars. Ce n’était pas clair ce qu’on devait faire, et j’ai aimé ça! Je tombais dans la jungle, et c’était fait pour moi. Je me permettais une grande liberté que je n’osais pas me donner lorsque j’étais à l’école! Je ne comprenais pas à l’époque comment je pouvais être drôle. En me pétant la gueule dans le vrai monde, j’ai réussi à trouver de quelle façon je pouvais l’être. Avec du recul, même si c’était difficile, c’était tellement le fun!
SON EXPÉRIENCE À OCCUPATION DOUBLE
Ça m’a fait du bien, le trip de gang. Parce que l’humour, c’est un travail très individuel. Malgré le fait qu’il y ait une belle fraternité dans le milieu, il y a aussi de la compétition, et ça joue parfois du coude. À OD, on est plus de 100 personnes à pousser dans la même direction. Tout le monde se fend tellement le cul l’un pour l’autre. Je ne peux pas mal faire ma job parce que je représente chacun de ces êtres humains-là. Si notre équipe de télé c’est Le Canadien de Montréal, moi, je suis Youppi! Ce n’est pas moi le show… je suis juste la mascotte. Je ne pensais jamais dire ça, mais je suis revenu de OD Bali plus incarné, plus calme, davantage sur mon X. Si tu m’aimes à OD, bien tu vas toujours m’aimer, parce que c’était vraiment moi.
SON CÔTÉ (TRÈS!) ÉMOTIF
Je suis sensible – c’est fatigant -, j’aimerais ça l’être moins! La musique, les films, mais surtout les vidéos de militaires qui reviennent de la guerre, il ne faut PAS que je tombe là-dessus (rires) ! Plus sérieusement, avec le temps, je réalise que ma sensibilité peut être un atout, mais qu’elle peut aussi me nuire. Je dois faire attention.
SON RAPPORT À L’ARGENT
Je n’ai aucune idée de combien je gagne par année. C’est Laurie (NDLR: la sœur et la gérante de Jay) qui gère tous les sous qui rentrent. J’ai encore la mentalité d’un gars de 16 ans qui entre au cégep et qui doit mettre du gaz dans son char pour y aller. Dès que j’ai un bill un peu plus élevé à payer, je me demande encore si la carte va passer. Même si oui, elle va passer. Je ne suis pas bon avec la gestion d’argent. Je suis quand même celui qui prend les décisions pour les cachets, mais les chèques et tout ça, je ne veux rien savoir. Laurie pourrait te parler davantage de mes finances que moi.
SA VISION DE LA DEUXIÈME PLACE
Dans une autre vie, j’aurais voulu être un athlète professionnel. J’aime tellement le sport. Cela dit, si j’ai toujours eu de la facilité dans tous les sports et dans toutes les matières à l’école, je n’ai jamais été le meilleur dans rien. C’est bien plus dur d’être le premier et de se faire courir après que d’être le deuxième et de poursuivre le premier. J’ai toujours dû travailler plus fort pour être au même niveau que les autres, que ce soit dans le sport ou dans l’humour.
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Photo: Jimmi Francoeur