France Castel: la mamie qu’on veut toutes devenir

13 Juil 2018 par Véronique Alarie
Catégories : Mode / Oser être soi
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La chanteuse, comédienne et animatrice nous a généreusement parlé du temps qui file et des leçons que la vie lui a apprises. Conversation avec la mamie qu’on veut toutes devenir.

À 74 ans, quel est votre rapport au temps qui passe?

Tous les cinq ans, j’ai le sentiment d’arriver à une nouvelle étape. C’est difficile de vieillir, parce qu’on sait qu’il nous en reste moins à vivre qu’avant et qu’on voit des amis tomber malades… Nous, les femmes, avons en plus beaucoup de deuils à faire par rapport à notre corps! Parce qu’on a des règles, qu’on porte des enfants, que nos seins changent… On passe notre vie à apprendre à accepter tous ces changements liés à notre état de femme, de mère et de grand-mère. On ne l’a pas facile, je trouve!

Et quelle est la plus grande leçon que la vie vous a donnée?

Qu’elle est beaucoup plus forte qu’on pense et qu’on n’a pas autant de pouvoir sur elle qu’on le croit. On a le pouvoir de choisir comment on vit les événements, mais aucun pouvoir réel sur la nature de ceux-ci.

Avec les années, avez-vous appris à être indulgente avec vous-même?

Je le suis de plus en plus. Et pour y parvenir, j’ai dû apprendre à me materner moi-même. Je prends parfois le temps de me bercer et de me féliciter d’être devenue celle que je suis.è

Quel souvenir conservez-vous de votre enfance?

J’ai grandi dans une famille complexe et merveilleuse, dans laquelle on nous encourageait à être débrouillards, à faire face à nos peurs et à concrétiser nos rêves. On nous répétait continuellement: «T’es capable!» Ça fait partie des choses que j’ai transmis à mon tour à mes enfants.

Vous avez trois enfants. Que vous ont-ils appris?

Ils m’ont appris l’amour en me donnant la permission d’être un parent moins standard que la norme, certes, mais un parent quand même. Une figure importante. Encore aujourd’hui, on continue de grandir ensemble dans la vérité et l’intégrité. C’est ce qu’on a pu se donner de plus précieux, de part et d’autre.

Vous êtes avec votre conjoint actuel depuis 17 ans et c’est votre plus longue relation à vie…

Oui, c’est une belle réussite! Parfois, ça va très bien, d’autres fois moins. Mais ce que j’apprécie le plus, c’est qu’on n’est plus seulement dans la séduction. On est dans l’acceptation totale de l’autre. C’est doux de vieillir auprès d’un compagnon que j’aime tendrement, de former une équipe avec lui.

Êtes-vous coquette?

Je suis une personne soignée. J’aime avoir de beaux cheveux, une belle peau… et j’adore les pédicures, ça me relaxe. Je suis fière de mes pieds; ils sont encore beaux.

Êtes-vous une grande voyageuse?

Pas du tout! Mais je voyage beaucoup dans ma tête! (rires) J’ai visité les endroits que je voulais voir et je n’ai plus particulièrement envie de partir. Il faut dire que je déteste l’avion… Mon chum et moi, on est bien dans nos affaires. On préfère, de loin, se rendre dans notre maison de campagne.

Quelle place occupe l’activité physique dans votre vie?

Je fais en sorte d’être en santé, mais je ne tiens pas à avoir un corps hypermusclé. Je marche tous les jours. Ma santé physique, émotionnelle et mentale en dépend.

Vous permettez-vous de folles dépenses, à l’occasion?

Ah oui, souvent! J’ai des coups de tête, des coups de cœur de toutes sortes: chaussures, vêtements, bons restaurants… J’admets que je n’aime pas devoir penser à l’argent. Mais bien sûr, quand je travaille moins, j’y pense… pas le choix!

Avez-vous une boutique fétiche?

J’en ai plusieurs: Arianne Carle, Saks Fifth Avenue, Henriette L., Lyla… J’ai la chance – et la malchance! – d’habiter tout près des belles boutiques de la rue Laurier, à Montréal. Disons que je suis plus raisonnable quand je vis à la campagne!

Quel regard portez-vous sur les jeunes qui font leur entrée dans le milieu artistique québécois?

Certains d’entre eux savent vraiment ce qu’ils veulent et ils prennent les moyens pour l’obtenir. Je les trouve plus autonomes, et moins dans l’autodestruction, que les générations précédentes. J’ai beaucoup d’admiration pour eux.

Qu’est-ce qui vous émeut à tout coup?

La nature, le sourire d’un bébé, la beauté, le grand talent… En fait, je suis très facile à émouvoir! Ça m’arrive au moins une fois par jour. Tantôt, j’ai pris un café avec une amie, et elle m’a donné un conseil précieux. Ça m’a émue parce qu’elle m’a dit précisément ce que j’avais besoin d’entendre.

Et qu’est-ce qui vous choque?

Beaucoup de choses qu’on voit aux nouvelles. La violence, les abus, j’ai beaucoup de difficulté avec ça. Et puis, quand on me fait attendre, je me fâche vite! (rires) Je suis très impatiente!

Ah, c’est drôle, parce qu’on a l’impression que vous êtes toujours de bonne humeur…

C’est parce qu’en général, je trouve une façon de me montrer agréable, de projeter cette image. Mais en vieillissant, je commence à en avoir assez de me forcer. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas un signe qu’il serait temps pour moi de me retirer du métier. Je réfléchis à ça, ces temps-ci. C’est important de respecter ses limites, alors je me mets à l’écoute des signes que la vie m’envoie.

LES CONSEILS DE CLAUDE LAFRAMBOISE, STYLISTE

  1. Le kimono est un des vêtements les plus tendance de la saison, qui convient à la plupart des silhouettes. On peut le porter avec un t-shirt et un jean, mais également par-dessus une robe, ou encore comme cache-maillot.
  2. On croit – à tort – que le jean skinny est réservé aux femmes jeunes et minces. Pour l’été, choisissez un modèle en denim léger et coloré. Portez-le avec un haut ample et plutôt long (couvrant les fesses), roulez-en l’ourlet et voilà: vous obtenez une version moderne, et plus stylée, du legging.
  3. La veste de l’été arbore une coupe mascuine (donc peu cintrée), longue (jusqu’aux hanches) et un tissu préférablement de teinte pastel. Plusieurs modèles ont aussi des manches retroussées et cousues dans ce format trois-quarts. Un truc de stylisme pour afficher le look de l’heure… tout en évitant les retouches!
  4. Les imprimés floraux ont encore la cote cette année. La nouveauté? Les motifs surdimensionnés, qu’ils soient d’inspiration tropicale (hibiscus, feuilles de palmier) ou représentatifs des jardins anglais. Vous êtes plutôt forte du haut? Portez un chemisier uni et un pantalon à imprimé floral. À l’inverse, créez un effet de volume au niveau du torse avec un haut fleuri associé à un pantalon uni.
  5. La couleur la plus populaire cet été, c’est le rose poudré. On ne le répètera jamais assez: cette couleur flatteuse convient à la plupart des teints et leur donne bonne mine. Un excellent choix, quel que soit l’âge!

 

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Photos: Andréanne Gauthier 

Cette entrevue est tirée du numéro été 2018 du magazine VÉRO. Abonnez-vous dès maintenant!



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  1. Michelle Berry Charlebois dit :

    J’adore France Castel. Elle est mon modèle de femme. Elle vieillit tellement bien. Elle est sans âge.

  2. Lisette Perron dit :

    Juste pour vous dire que j’adore France Cartel, elle est merveilleuse merci France et merci Véro pour ce bon moment avec FRANCE.

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