Être un parent-roi: c’est bien ou c’est mal?

Pour ou contre les parents-rois?
09 Sep 2014 par Équipe Véro magazine
Catégories : Famille / Psycho
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Plus de parents participent à la vie scolaire de leurs enfants, interviennent auprès des enseignants et prennent part aux décisions de la direction. Collaboration ou ingérence? Les avis divergent.

Pour ou contre les parents-rois?Être un parent-roi, c’est BIEN

Selon moi, un parent-roi intervient trop ou inutilement dans le travail des enseignants, mais c’est aussi lui qui s’implique le plus dans la vie scolaire. Je dirais que je suis plutôt un parent interventionniste.

D’entrée de jeu, je tiens à préciser que je suis contre les interventions parentales grossières et les menaces qui vont à l’encontre du règlement ou qui favorisent un enfant au détriment des autres.

Cela dit, ce n’est pas parce qu’un parent pose une question, fait une suggestion ou relève une faute de français dans une communication écrite qu’il remet en question les compétences du corps professoral. Parce qu’il donne son avis ou pose des questions un peu trop souvent, mérite-t-il qu’on lui appose une étiquette de monarque?

Et ce «trop souvent», il représente combien de questions par année? Et l’intervention parentale pertinente, à quels critères doit-elle satisfaire exactement? On nage en pleine subjectivité. Parce que, si le fait d’intervenir mène au trône, nous sommes tous un peu monarques à nos heures. Il suffit de travailler avec le public pour le constater: le citoyen-client-consommateur-interventionniste est partout. Il pose ses propres diagnostics médicaux en naviguant sur le Web, demande de changer de conseiller financier pour obtenir de meilleurs taux, hésite à suivre les recommandations du ministère de la Santé et des Services sociaux concernant la vaccination, et n’a plus confiance (ou presque) en ses élus ni en les médias. Il n’a confiance qu’en lui-même, et encore. Avoir le bras long est probablement une caractéristique de
l’homme postmoderne, mais aussi de l’école. Elle étire son bras jusque dans nos maisons: boîtes à lunch «zéro déchet», Défi «Moi j’croque» (cinq portions de fruits et légumes par jour), Défi Pierre Lavoie (parents et enfants doivent compter quotidiennement leurs minutes d’activités physiques), recommandations écrites de coucher nos enfants plus tôt, de transformer nos sorties à l’épicerie en situations d’apprentissage et de favoriser la lecture à la maison… Tout ça sans parler des projets scolaires qui requièrent un soutien parental sans précédent dans l’histoire.

L’enfant d’aujourd’hui a une école et une famille qui se soucient davantage de lui. Peut-être trop. Peut-être pas. Mais si tous ces bras se tendaient la main, le grand gagnant, ce serait lui.

Danielle Verville, journaliste

Être un parent-roi, c’est MAL

Moi, je suis plutôt contre la monarchie. Contre les gens qui ont tendance à régner sur les autres et à se prendre pour le nombril du monde. Je préfère, et de loin, la manière démocratique.

Quand je rencontre un parent-roi, ce qui m’arrive assez souvent, je ne me laisse pas impressionner. Je l’écoute poliment, je le rassure. Et, quand la pression monte, j’essaie de me rappeler qu’au fond nous voulons tous la même chose: ce qu’il y a de mieux pour les enfants. Après tout, ils sont notre priorité. Mais, dans ma classe, il y a une vingtaine d’élèves dont je dois tenir compte. Je ne peux donc pas accorder plus de privilèges ou plus d’attention à un écolier aux dépens des autres.

Je n’ai rien contre les parents qui s’impliquent dans la vie scolaire, bien au contraire: je les apprécie! Mais lorsque certains d’entre eux font régulièrement des interventions, qu’ils remettent en question tous les choix et toutes les décisions des enseignants, qu’ils critiquent sans arrêt, là, je dis non! Imaginez si j’allais chez eux pour leur dire comment faire leur sauce à spaghetti… Je ne pense pas qu’ils apprécieraient. Alors, de grâce, qu’on me laisse faire mon boulot: enseigner!

Parce qu’avec les demandes spéciales des uns, les recommandations des autres, en plus de tous les petits et gros détails à gérer dans une classe, eh bien, je n’ai plus assez de temps pour les élèves.

En traitant les enseignants comme de simples valets, les parents hyper-interventionnistes nuisent aux enfants. Par leur attitude de monarques, ils humilient les professeurs. C’est comme s’ils leur disaient qu’ils n’étaient pas assez bons pour leurs rejetons. Que leurs compétences et leurs diplômes ne valaient pas grand-chose.

Je ne nie pas qu’il existe des enseignants (et des parents) incompétents, mais ils ne sont pas légion. Les professeurs et les parents n’ont pas à devenir les meilleurs amis du monde. Mais ils doivent apprendre à travailler ensemble, la main dans la main, en se faisant confiance et en restant conscients que nous visons tous le même objectif: le mieux-être des enfants, des élèves.

Je le sais, je suis aussi une mère.

Julie Philippon, enseignante

Vous pouvez consulter la version intégrale de cet article dans le premier numéro de Véro magazine, à la page 130, avec le titre « Les parents-rois ». Le magazine est disponible en kiosque et en version iPad.



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  1. Isabelle Picard dit :

    Les gens devraient comprendre chacun des rôles, moi j’ai le rôle du parent et l’enseignant le rôle du professeur. Chacun dans sa court et lorsqu’un à besoin de l’autre et bien travaillons en synergie.
    Les parents-rois ne sont pas juste rois avec les professeurs, ils le sont même dans leur travaille, dans les restaurants, les magasins. Tout leur ai dû.

    J’ai hâte au jour où les parents se mêlerons de leur affaires avec ceux qui ont été à l’université pour l’apprentissage de nos enfants

    Isabelle maman reine de sa maison avec ses enfants

  2. gaetan beauvais dit :

    jai une brut je la trouve parent roi boucoup tro tro c est tro on ne peut pas donner aucun conseil au enfant se n ais de no afaire quelle pense elle se chicane avec les professeurs un vrais desatre

  3. Roger Harvey dit :

    Bonjour,

    Je suis parfaitement d’accord avec toi « je suis contre les interventions parentales grossières et les menaces qui vont à l’encontre du règlement ou qui favorisent un enfant au détriment des autres. »
    Cependant, je déplore la façon dont les articles du Journal de Montréal laisse sous-entendre que dès que l’on critique les enseignants ou une organisation que nous sommes des Parents-Roi. Cet article encourage la stigmatisation des parents qui s’impliquent et qui remettent en questions les aberrations de notre système. Ces articles découragent les gens à faire changer les choses en leur accolant cette étiquette.

    Il y a déjà assez de personnes qui tente par tous les moyens d’amenuiser l’incompétence et « leur je m’en foutisme » et qui ont déjà une multitude d’outil pour les cacher et les défendre que nous n’avons pas besoins d’en ajouter de nouvelle.
    Je crois qu’à l’inverse il y a un problème au niveau des systèmes publics et des organisations sportives. Les personnes qui gèrent ces organisations se sont bâti des royaumes qu’ils gèrent comme des monarques. Leur gestion est faite en fonctions de leur organisation, de leurs postes et de leurs pouvoirs alors qu’il devrait être fait en fonctions de la clientèle qu’ils desservent. Ils sont plus fiers du rôle qu’ils ont que des services qu’ils donnent.
    J’ai trop souvent vu, des enseignants incompétents et paresseux défendus et protégé par ces organisations; des responsables d’organisations sportives mineures prendre des décisions de leur tout d’ivoire au détriment des jeunes. J’en ai tellement vu.
    Au contraire, il y a déjà peu de parent impliqué fortement auprès de leur enfants, trop de parents ayant peu du système et qui n’osent pas revendiquer pour faire changer les choses. Pour les autres, ceux pour qui tout va bien dans leur école et dans leurs organisations sportives, ce sont trop souvent des parents qui ne s’impliquent pas assez auprès de leurs enfants.
    Il ne faut pas se plaindre pour rien mais pour des raisons fondamentales. On ne doit pas écraser ces parents qui le font.
    Malheureusement, on encourage les parents à ne rien faire. Il y aura toujours des Parents-Roi mais ça prendrait beaucoup plus de parents qui s’affirme et remettent en questions ces organisations. Les enseignants travaillant et consciencieux cesseraient d`’être pénalisés ou catalogués à cause de collègue et de gestionnaires ROIS.

    Le Journal de Montréal à fait une erreur en généralisant un parent qui se plaint comme étant un parent-Roi. Il y a très peu de parent-roi. Il faudra maintenant se plaindre secrètement pour ne pas se mettre les autres parents à dos et se faire catégoriser comme parent-Roi.
    On pourrait croire que ce sont les directions d’école et les mauvais enseignants qui ont dicté l’article…

  4. Louise Roussin dit :

    Je suis un parent roi et j’en suis très fière. On m’en faisait des reproches de tous bords tous côtés…sauf que j’ai toujours continué à le faire. Aujourd’hui même à cause des troubles de concentration et hyperactivité qui avaient été diagnostiqués que dans sa vingtaine d’âge, elle a très bien fini ses études…et j’en suis très fière!!!!

    Elle est maintenant technicienne en laboratoire au niveau pharmaceutique…

  5. Martine côté dit :

    Plus les années avance plus la vie devient compliquer sur tout les aspects de la société en général !!!
    Moi j’ai 2 enfants 9 ans de différence .
    Moi secondaire 4 me parle à qu’elle point la vie scolaire et être un ados c désagréable , pourtant au niveau scolaire et social il va bien. Mais la vie en milieu scolaire , pas le droit de …… On veut que nos jeunes de viennent autonome mais on leur interdit tout la raison , trop dur à gérer alors on met pleins de règlements ridicule pour félicite quoi ???
    Au primaire mon plus jeune lui , on parle pas en classe , ni dans les corridor , silence 5 min pendant le repas ????
    Oufff le tôt de tdh augmente je demande pourquoi!!!
    Même moi adulte je ne reste jamais en silence une longue période quand je vais à l’école j’ai de la difficulté à suivre cette consigne .
    Que dire des lunch des fêtes , règlements , ok pour les allergie mais pour le reste quand mon enfant reviens de l’école et qu’il n’a pas eu le droit de manger sa collation à cause que ce n’ai pas un fruit ou légumes , y’a des limites!! Préfère que l’enfant ne mange pas ???
    Halloween pas de masque pas d’accessoires, quand j’étais petit je me déguisais en cowgirl et oui j’avais ma ceinture et mes fusil mon chapeau mon foulard, en sorciere mon chapeau et mon balai???

    Tant qu’au choix de groupe , moi je suis un parents qui a connu un incompatibilité de caractère et de valeur avec une enseignante mon fils adorait l’école jusqu’à ce qu’il ait cette enseignante qui dévalorisais les enfants ( j’ai demander un changement de classe car il aurait aimer se casser une jambe plutôt que d’aller à l’école et avant il avait hâte au lundi pour retour en classe)
    Réponse de la direction si on commence ça ne finira pas!!!
    Ok oui je comprends mais svp aspect humain il est ou???
    Le respect tant au niveau de l’enfant sa personnalité et être humain !!
    Bref la société québécoise au complet est compliqué la devise du ministre est:  » Pourquoi faire Simple quand tu peut tout Compliquer et contrôler = arrancher $$$$

    D’une mère éducatrice et qui aimerait voir la vie scolaire redevenir au bon gros bon sens et équilibre !!!!!

  6. Suzanne Legault dit :

    Moi j’ai toujours eu confiance en mon enfant. L’école et ses devoirs ça lui appartenait. Il faut qu’il trouvent ses solutions à ses devoirs par lui même. S’il y avait un problème le professeur m’écrivait une note dans son agenda et j’en parlais avec mon fils . L’entente avec le professeur est très importante s’il y a des problèmes. On essaye de trouver des solutions à deux, mais le reste ça lui appartient c’est sa classe, ses élèves. Je lève mon chapeau à tous les professeurs et on ne vous dit pas assez MERCI.

  7. Martine Lortie dit :

    Bonsoir Véro…..Mon opinion la-dessus…Le mot le dit: Enfant-roi et Parent-roi….nous sommes loin de la réalité…Tout est question de dosage dans la facon d’éléver les enfants. Si l’enfant fait mal , conséquence et si on veut etre des parents idéales c’est bien simple, ca commence par une dose de gros bon sens, ce qui veut dire, il travaille bien a l’école, bien on le récompense, il ne fait pas ses devoirs ou autres bien punition, on veut l’épauler et lui montrer que l’on aime son enfant bien on s’en occupe . On lui donne pas un jeu vidéo afin qu’il nous lache patience pendant que l’on fait quelques chose d’autres. Etre parent c’est d’etre responsable de cette personne, en d’autres mots, le rendre autonome, indépendant, respectueux, responsable et débrouillard. Si chaque parent penserait que ce n’est pas une bébelle que l’on met de coté et quand on veut montrer comment ils sont bons et beaux de les sortir comme des trophés. Décider d’etre parent c’est un engagement pour la vie quoiqu’il arrive autant petit que grand. Je suis une mère de trois enfants et j’ai élevé mes enfants seule. Je les ai épaulé dans leurs choix de métiers, de sports et j’ai jamais regretté ma décision. Par contre ma vie de femme a mise de coté plusieurs années mais si ca serait a refaire , je le referais la meme chose….Mes enfants ont fait du sport a partir de 5 ans, le premier hockey et soccer, la 2 ieme soccer hiver-été, le 3 ieme soccer et football hiver-été,,,,j’étais toujours sur un terrain a un autre…pas beaucoup de répit et je travaillais 5 jours semaine aussi alors les parents qui ne veulent pas s’investir d’eux meme disant qu’ils ont pas assez temps …NO way ,,,Ce que les parents ne comprennent pas aujourd’hui c’est que le temps de qualité que vous donnez a vos enfants et que vous coupez pour vous bien il vous revient en double plus tard…Ca fait des jeunes équilibrés, en santé et heureux ….J’ai choisi d’etre mère et j’ai pris mes responsabilités jusqu’au bout….Merci Véro de me lire…j’avais beaucoup de choses a dire sur ca car je plains les parents d’aujourd’hui avec leurs cotés égoistes et prétextant ne pas avoir le temps pour eux….Dommage car les générations futures seront pas des adultes mais encore des pauvres enfants incompris…Merci

  8. Stefanie Blouin dit :

    Je suis partagée car je comprends et conçois que l’école et le personnel doivent jouer un rôle important auprès des enfants et des décisions qui les concernent !
    Ce que je déplore comme parent c’est qu on nous demande de s’impliquer, d’être présent au niveau des apprentissages et d’appuyer le personnel ! Oui oui je veux bienais souvent on ne nous demande pas vraiment notre avis, on est informé dernière minute ( ex savoir à moins d’une semaine d’avis les journées que l’enfant fréquentera l’école pour l’entrée progressive à la maternelle) et des qu on oublie ou remet une communication ou un billet en retard, nous avons droit à un petit papier pour nous le rappeler. Je crois que tout est relatif dans la façon de faire les choses et de les présenter. Des fois j’ai plutôt l’impression que certaines personnes du personnel scolaire gèrent pas mal trop et laisse peu de place aux parents ( quand c’est rendu que l’enseignante achete elle même les articles scolaires et demande un montant par la suite aux parents afin de s’assurer d’avoir tout ce qui se trouve sur la liste ça tue un peu la magie de la rentrée )

  9. carina dit :

    J’admire toute les femmes, qui on des enfants, moi j’en ai pas,je crois que chaque parent fait leur possible,,,,,, amitié sincère carina xx

  10. France laflamme dit :

    Rien à ajouter les faits sont tellement bien décrit !!!

  11. Josée Drolet dit :

    A notre premier enfant, nous nous sommes impliqués dans le comité d école pour avoir une bonne relation et compétence avec la direction d école….bon, trop c est trop….cela n a pas duré plus d une année, notre premier fils étant des la maternelle déclaré TDAH….nous avions bien d autres occupations par la site pour gérer le tout. Ayant été éducatrice dans un centre de la petite enfance, je suis à même de constater que les parents voulant le bien de leurs enfants et bien sur le bien des autres aussi, malgré leurs bonne volonté, le comité de parents, dominant sur la direction de la garderie ????, faisait des erreurs de jugement sur la manière d opérer selon leurs idées faisant fi de la compétence des éducatrices, qui elles avaient étudié en psychologie, entre autres,….il est facile ici au Québec de laisser l incompétence gérer la compétence. Il semble que ce soit je dirais même, une tendance sociale. Bref, laissons les gens compétents s ‘occuper de leurs domaine. Parent roi ou autre….le respect s enseigne par l exemple. Respectons nos enfants si on veut être respecté!

  12. Sandra dit :

    Je pense qu’on met des étiquettes beaucoup trop rapidement et partout. Un parent pose une question ? Parent-roi. Par contre, si l’école trouve que le petit Jean est trop dérangeant en classe, qu’elle en parle au parent et que la situation ne se règle pas, soi le parent s’en fou ou l’enfant est soudainement TDAH…. est-ce qu’on peut juste poser les questions qu’on a, proposer quelque chose à un professeur et intervenir quand on pense qu’il le faut sans nécéssairement être étiquetté  »parent-roi »? Il s’agit quand même de nos enfants !

  13. suzanne dit :

    Moi je ne suis pas tout à fait d’accord que les parents se mêlent trop de ce qui se passe à l’école chacun son métier je ne suis pas enseignante donc je me fie sur la personne qui gère sa classe je peux dire mon opinion si l’enseignante me fais venir pour discuter sur mon enfant. Je n’aime pas plus les enfants Roi qui se mêlent de ce que les parents doivent faire donc soyons à la bonne place et tout va bien aller.

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