5 choses importantes à savoir sur les masques en tissus

09 Avr 2020 par Marie-Julie Gagnon
Catégories : Actualités / Santé / Véro-Article
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On fait le point sur le port des masques en tissus. À lire avant de convertir nos vieux t-shirts en barrière à virus!

S’il y a une chose que nous avons apprise depuis le début de la crise du coronavirus, c’est bien qu’on «construit l’avion pendant qu’il vole». Au fil des jours et des apprentissages, de nouvelles études sont publiées et les discours évoluent. Alors qu’en mars, la plupart des médecins et politiciens occidentaux décriaient l’utilisation des masques en tissus, aujourd’hui, on semble plus ouverts à l’idée de voir la population respirer à travers des étoffes colorées. Mais avant de convertir nos vieux t-shirts en barrières à virus, il faut toutefois garder certaines informations en tête.

1- Tous les masques ne protègent pas de la même façon.

Le N95 destiné au personnel médical filtre environ 95% des particules dans l’air, alors que le masque chirurgical filtre moins de 50% des particules mesurant de 1 à 5 microns, tel que l’explique ce document de l’ASSTSAS*. Devant la pénurie actuelle, il est impératif de laisser ces masques aux professionnels de la santé et autres travailleurs en contact avec le public.

Pour M. et Mme Tout-le-Monde, le masque en tissus peut constituer une protection supplémentaire… surtout pour les autres. Dans une lettre ouverte publiée dans le journal Le Devoir le 6 avril dernier, un collectif composé de plus d’une quarantaine de médecins, infirmières et autres spécialistes du milieu de la santé appelle la population à porter un masque dans l’espace public, tel que recommandé par George Gao, sommité mondiale en maladies infectieuses et directeur général du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies en Chine. Dans un entretien publié dans la revue Science repris par de nombreux médias dont Le Monde, ce dernier a déclaré que « la plus grande erreur aux États-Unis et en Europe, c’est que les gens ne portent pas de masques ».

2- Porter un masque ne doit pas remplacer les mesures de base.

Bien que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) continue d’affirmer que le port du masque n’est pas nécessaire pour le grand public, à moins de présenter des symptômes du coronavirus, au début du mois d’avril, le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC), autorité de santé nationale aux États-Unis, a changé son fusil d’épaule suite à une étude basée sur des exemples de transmissions de personnes asymptomatiques à Singapour. Ainsi, chanter ou même seulement parler pourrait suffire à transmettre le coronavirus.

De nombreux experts, dont Horracio Arruda, médecin et directeur national de la Santé publique, continuent d’exprimer la crainte qu’un faux sentiment de sécurité s’installe avec l’adoption du masque. Ce dernier l’a martelé: il ne remplace ni le lavage des mains, ni la distanciation sociale, ni les éternuements dans le coude. «Ne pensez pas qu’en portant cela, vous êtes protégé», a-t-il insisté.

3- Les masques en tissus doivent être retirés et nettoyés adéquatement.

L’une des principales raisons pour lesquelles le Dr Arruda est si réticent à encourager le port du masque est le danger de porter constamment ses mains à son visage. S’il est mal ajusté, le réflexe sera de le toucher et, ainsi, de peut-être le contaminer. Il est impératif de le retirer par les élastiques et non par la partie qui recouvre notre visage. De nombreuses vidéos expliquent les choses à faire et à ne pas faire.

Autre détail à considérer: le matériel choisi. Sciences et Avenir propose quelques astuces pour maximiser leur efficacité. «Il faut utiliser des étoffes « serrées » telles que de la viscose ou du polyester, et en superposer deux ou trois couches afin d’empêcher 70% de la projection de particules d’au moins 3 microns.» N’oubliez pas non plus de le laver après chaque utilisation!

4- Où trouver des masques en tissus?

Les couturiers et couturières en herbe peuvent facilement dénicher des patrons en ligne ou les étapes à suivre pour fabriquer eux-mêmes des masques en tissus, notamment sur le site de Radio-Canada.  De nombreuses entreprises québécoises se sont également lancées dans la confection de masque de tissus au cours des dernières semaines, dont la designer Katrin Leblond à Montréal, la marque Polaire + au Lac-Saint-Jean, Frëtt design en Gaspésie et SAKSAC, entreprise de la Rive-Sud de Montréal spécialisée dans la confection de sacs destinés à remplacer ceux de plastique à usage unique. On vous préparé 2 guides shopping masques ici > 30 masques en tissu conçus au Québec  et 10 masques en tissu pour enfants faits au Québec

5- Les masques ne sont pas perçus de la même manière partout.

Si, en Asie, les gens ont l’habitude de se couvrir le bas du visage dès qu’ils ont des symptômes de rhume ou pour se protéger de la pollution, ici, leur usage peu répandu attire encore des regards suspicieux à ceux qui les portent. Pourtant, partout sur la planète, même les plus récalcitrants ont changé leur fusil d’épaule au cours des derniers jours, y compris les autorités sanitaires de la France et des États-Unis. La santé publique du Canada reconnaît maintenant que porter un masque non médical quand on sort de chez soi peut être souhaitable puisque certaines personnes atteintes de la COVID-19 ne présentent aucun symptômes.

Le masque de tissus deviendra-t-il aussi courant qu’en Asie? On peut en douter, mais une chose est sûre: plus on en verra, moins on les associera à un danger potentiel. Après tout, prendre des mesures pour protéger les autres n’est-il pas une marque de civisme?

* ASSTSAS : Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur des affaires sociales.

 

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Photo: Getty



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  1. CHRISTIANE CHARRON dit :

    Bonjour Moi j’ai un garçon Autiste – Asperger et j’aimerais beaucoup avoir 3 masque pour adulte pareil comme
    votre modèle mais moi je le voudrais à l’emblème de l’autiste (des pieces de casse-tetes)

    Merci

  2. Edith Leclerc dit :

    Bonjour,
    On peut lire ceci sur votre page…
    Autre détail à considérer: le matériel choisi. Sciences et Avenir propose quelques astuces pour maximiser leur efficacité. «Il faut utiliser des étoffes « serrées » telles que de la viscose ou du polyester, et en superposer deux ou trois couches afin d’empêcher 70% de la projection de particules d’au moins 3 microns.» N’oubliez pas non plus de le laver après chaque utilisation!
    Et sur le site de Radio Canada ou des recommandations du gouvernement …ou on parle d’utiliser du coton ou du lin tissé serré…
    De la viscose et du polyester c’est tout le contraire comme fibres que du coton et lin qui sont des fibres naturelles!
    Qui dit vrai???

  3. Patrick Couture dit :

    Bonjour

    svp ajouter notre site
    http://www.masque-quebec.com

    Merci Beaucoup

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