Tinder et cie: que font les célibataires à l’ère de la COVID-19?

03 Avr 2020 par Catherine Maisonneuve
Catégories : Actualités / Psycho / Véro-Article
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À l’ère de la COVID-19, que font les célibataires assidus aux applications de rencontres?

À une époque pas si lointaine, les célibataires affluaient par milliers vers les applications de rencontres, comme Tinder, Happn, et Bumble.  On se « likait » à distance et s’échangeait quelques messages avant de se rencontrer en « vrai ». Mais, depuis qu’une bonne partie de la planète est en confinement, comment se porte le monde du dating?

Pour mieux comprendre la nouvelle réalité des célibataires en quête de l’âme soeur, nous sommes allés à la « rencontre » de Lisandre et François (noms fictifs) virtuellement, bien entendu…

« Je crois, justement, que c’est l’occasion de prendre son temps lorsqu’on “rencontre” quelqu’un, nous a confié Lisandre, célibataire de 32 ans membre de Tinder. »

La jeune femme, célibataire depuis six mois, avait eu quelques rencontres infructueuses grâce à l’application avant que les nouvelles règles de distanciation sociale soient mises en place. Elle venait d’ailleurs tout juste de rencontrer virtuellement quelqu’un avant que la crise n’éclate.

« On n’avait pas encore eu la chance de se voir en personne. Alors, on se parle des heures au téléphone et, le weekend dernier, on a eu un rendez-vous FaceTime. Peut-être qu’on n’aurait pas pris le temps d’apprendre à nous connaître autant si on avait eu la possibilité de se voir en personne. »

«Ça enlève le superflu» 

François est quant à lui un utilisateur sporadique de Tinder. Le jeune homme de 29 ans, qui n’est pas tellement porté sur les nouvelles technologies, a installé l’application il y a quelques semaines. « J’ai rencontré une fille et on voulait se rencontrer, mais disons que ces temps-ci, c’est compliqué… Une des seules façons que l’on a trouvée est de se rencontrer sur un coin de rue et de faire une marche ensemble, à deux mètres de distance. »

Pourquoi ne pas simplement planifier un 5 à 7 virtuel, comme le veut la tendance actuelle? « Je ne suis vraiment pas à l’aise avec les technologies de l’information, je suis très vieux jeu et, pour moi, rien ne remplace les rencontres face à face, même si c’est plus complexe. »

Toutefois, pour François, la situation actuelle est une expérience humaine hautement intéressante. « Habituellement, le jeu de séduction implique d’impressionner l’autre, et il y a beaucoup de superflus : le choix du restaurant, la facture, la bouteille de vin, etc. Mais, dans ce contexte, les gens sont 100 % eux-mêmes puisqu’il n’y a pas d’artifices autour. »

Attention aux utilisateurs compulsifs

Anne-Marie Lefebvre, fondatrice du site RencontreSportive.com, est d’avis qu’il y a énormément de points positifs à prendre son temps pour apprendre à connaitre quelqu’un dans le monde virtuel en attendant de pouvoir se rencontrer en personne, mais elle est tout de même sceptique.

«L’on pourrait voir apparaître, sans grande surprise, une recrudescence d’utilisateurs compulsifs qui recherchent plutôt la chasse et le jeu de séduction, et qui font perdre leur temps aux autres parce qu’ils n’ont pas l’intention de les rencontrer. Ils existaient déjà ceux que j’appelle les « players », mais il y en aura encore plus durant cette période, c’est certain, explique-t-elle. »

Pour éviter de tomber dans le piège de quelqu’un qui ne cherche qu’à se désennuyer pendant le confinement, Mme Lefebvre suggère aux utilisateurs d’applications et sites de rencontres d’être doublement à l’affût des signes qui ne mentent pas, ces fameux drapeaux rouges, et aussi de ne pas hésiter à demander à l’autre de planifier un rendez-vous FaceTime. Quelqu’un de sérieux prendra le temps, selon elle.

«Mais, rassurons-nous, il n’y a pas que du négatif à la situation actuelle, nuance-t-elle, rappelons-nous que la chimie et les phéromones agissent souvent comme un écran de fumée et fait souvent «prendre le bord» à notre logique, sans que l’on s’attarde réellement à savoir s’il y a un potentiel long terme avec l’autre personne. Donc, l’aspect positif, c’est que les gens vont prendre leur temps pour approfondir leurs «rencontres». »

Elle rajoute, philosophe:  « … et même si la rencontre n’aboutira pas nécessairement en relation amoureuse, si l’échange virtuel permet aux célibataires de briser l’isolement et de se faire du bien mutuellement en ces temps plus difficiles, pourquoi pas?»

Serait-ce donc le retour du balancier? Si les applications de dating 2.0 semblaient encourager les rencontres en série, nos changements de comportements imposés permettront peut-être le  développement de relations plus durables… Qui sait?

 

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