Maquillage permanent: tout ce que vous devez savoir

Maquillage Permanent
28 Jan 2020 par Andréa Sirhan Daneau
Catégories : Beauté / Maquillage / Véro-Article
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Microblading, ligne des cils, contour des lèvres; le maquillage permanent a énormément évolué dans les dernières années, offrant désormais un look naturel à s’y méprendre. On en parle avec une pro.

On aimerait sauver du temps et se réveiller avec des sourcils parfaitement fournis, mais on hésite à faire le saut? Eli Ross, spécialiste en maquillage permanent et semi-permanent et propriétaire du studio Eli Ross à Montréal, nous aide à faire un choix éclairé.

C’est quoi?

On introduit un pigment sous la peau, à la façon d’un tatouage, mais moins profondément afin que l’effet soit temporaire. Techniquement, le terme «permanent» réfère à l’utilisation d’un outil manuel (une lame), alors que «semi-permanent» désigne une procédure à la machine (aiguille). Toujours hantée par le souvenir d’enfance des gros sourcils verts d’une tante éloignée? Eli Ross nous rassure tout de suite: «L’arrivée du microblading a complètement bouleversé l’industrie. Depuis, tout a changé: les outils, les techniques, les pigments… Auparavant, on se retrouvait avec l’équivalent d’un vrai tatouage sur le visage. Les lignes continues donnaient un effet tout sauf naturel, les pigments étaient insérés trop profondément dans la peau et ils contenaient de l’oxyde de fer, qui altérait la couleur avec le temps. Aujourd’hui, on obtient un résultat beaucoup plus harmonieux grâce à la technique ‘poil par poil’, qui imite l’apparence naturelle des sourcils.»

Quels sont les services offerts?

Outre les sourcils, on peut rehausser les yeux et les lèvres. Bien que le trait d’eyeliner soit encore d’actualité, l’experte suggère d’opter pour l’intralash: «C’est un trait fin dans la ligne des cils qui donne un effet hyper naturel, comme lorsqu’il reste un peu de mascara après le démaquillant. L’œil est légèrement moins nu et les cils paraissent plus denses.» Le contour des lèvres permet d’ajouter de la définition, sans verser dans l’extrême du contraste des anciennes pratiques. «Les gens ont peur, parce qu’ils s’imaginent le look lip liner des années 90, mais ce n’est pas ça du tout, rassure Mme Ross. On choisit une couleur très similaire à celle des lèvres qui s’estompe vraiment bien. On le remarque à peine!» La demi-lèvre, qui colore l’extrémité de la bouche en laissant le centre intact, permet de créer l’illusion d’une bouche plus pulpeuse ou d’en corriger la forme. On peut également couvrir la lèvre complète d’une couleur blush, une teinte naturelle parfaite dans le cas d’une perte de pigmentation (fréquente à la suite d’un changement hormonal comme une grossesse ou la ménopause).

Le maquillage permanent dispose d’un autre champ d’expertise: le paramédical. On peut dessiner des auréoles 3D pour des femmes ayant subi une mastectomie et atténuer l’apparence de cicatrices (grands brûlés, césarienne, réduction mammaire), taches de naissance et vergetures.

C’est pour qui?

Toutes les peaux ne sont pas de bonnes candidates au maquillage permanent. Généralement, les peaux sèches retiennent mieux le pigment, alors que les peaux grasses tendent à le repousser. Dans ce cas, on suggère plutôt le shading, une technique à la machine qui donne un effet «poudré». Il sera également plus laborieux d’insérer le pigment dans une peau endommagée. 

Ça se déroule comment? 

On analyse la peau, on prend les mesures et on discute du résultat désiré. On détermine la couleur selon le teint et on mélange les pigments pour obtenir la nuance parfaite. On dessine la forme, puis on l’ajuste jusqu’à ce que la cliente soit satisfaite. Le traitement comporte deux étapes, soit deux procédures suivies chacune d’une période de récupération. Parce que tout le monde guérit différemment, cette précaution permet d’observer l’évolution de la couleur et de la retoucher en conséquence. Pour chaque procédure, on applique un analgésique sur la peau intacte, puis un deuxième lorsque la peau est ouverte, qui est rapidement absorbée pour maximiser le confort.

On doit compter de six à huit semaines entre les deux étapes du traitement. Après la première procédure, la couleur s’intensifie au cours de la première semaine, puis pâlit durant la deuxième; la peau commence à peler après sept jours. À la suite de la deuxième procédure de retouche, la peau récupère un peu plus rapidement, pour obtenir le résultat final après cinq semaines. 

Ça fait mal?

La douleur perçue varie d’une personne à l’autre, mais le traitement est généralement bien toléré. «Ça ressemble à une sensation de brûlement, explique Eli Ross. C’est le frottement au moment d’essuyer l’excédent de pigment qui est le plus désagréable, parce qu’on irrite la peau lésée. Bien souvent, les clientes ressentent plus d’inconfort lors de l’épilation préparatoire que pendant le traitement, parce que l’aiguille ne pénètre pas aussi loin dans la peau que le bulbe du poil!» 

Ça coûte combien?

 De 350 $ à 700 $ pour les soins esthétiques; parce qu’il est difficile de prévoir la réponse d’un traitement sur une cicatrice, le prix des interventions paramédicales varie selon le cas.

Ça dure combien de temps? 

Tout dépend du type de peau (sa production de sébum), de l’âge (sa vitesse de régénération) et du teint (qui détermine l’intensité de la couleur utilisée). Règle générale, on compte de 9 à 12 mois pour le microblading et un an et demi à deux ans pour le shading et le maquillage des lèvres. Afin d’améliorer la tenue, on hydrate la région traitée et on évite de l’exfolier, l’immerger dans l’eau salée et l’exposer au soleil sans protection.

Quels sont les risques associés? 

«Dès qu’on ouvre la peau, il y a toujours un risque d’infection, surtout pendant la guérison à la maison, explique l’experte. Dans les quatre jours suivants la procédure, on doit éviter l’activité physique, le spa et le sauna, le maquillage et l’eau sur la région traitée, le contact avec nos animaux de compagnie (pas de bisous pour le chien!), les serviettes de la veille et le contact direct avec les doigts.» Un critère important à vérifier au moment du traitement: pour éviter les risques d’infection, chaque procédure nécessite l’utilisation d’une nouvelle aiguille.

Et si je n’aime pas le résultat?

D’abord, on ne peut juger du résultat avant la guérison complète de la deuxième procédure. Si après coup on n’est toujours pas satisfaite, on peut laisser le temps faire son travail ou accélérer le processus avec un traitement au laser. Rien n’est irréversible, mais ça engendre des frais supplémentaires.

Comment s’assurer de choisir une personne qualifiée?

Comme pour toute chose, il faut faire ses recherches pour être bien informée; on doit magasiner notre service, regarder les portfolios et poser des questions. «Dans notre domaine, le nombre de résultats guéris est plus important que le nombre d’années d’expérience, dit Eli Ross. On peut pratiquer ce métier depuis 10 ans et n’avoir fait que cinq traitements au total! C’est en voyant comment la peau réagit qu’on acquiert nos compétences.» Il faut s’attendre à payer plus cher selon les certifications, parce que les formations en maquillage permanent sont dispendieuses.

 

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Photo: Getty

 

 

 

 



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