«Évidemment, le risque zéro n’existe pas. Mais dans mon salon, je me sens vraiment en sécurité, car on s’enligne pour être aussi sanitaire qu’un hôpital (rire). Je fais confiance à mon équipe, tout le monde veut protéger sa clientèle, alors on sent un esprit d’équipe encore plus fort qu’avant. Il est important d’être vigilant, mais il ne faut pas tomber dans la peur et l’hypervigilance non plus, sinon c’est impossible de créer sans limites… comme il est nécessaire de le faire chez les artistes coiffeurs », explique David D’Amours, à quelques jours de l’ouverture de son salon de coiffure PRIVÉ, à Montréal.
Même son de cloche au salon Chez Marcus, où l’on a pris toutes les mesures nécessaires pour protéger la clientèle.
« Comme je n’ai pas un gros salon – on est seulement 4 coiffeurs –, on a fait 2 équipes : une de début de semaine et une de fin de semaine, pour qu’il y ait le moins de monde possible dans le salon. Ensuite, j’ai mis des Plexiglas entre chaque poste et aux lavabos, pour bien délimiter les espaces. J’ai commandé du désinfectant pour les produits de coiffure et pour se laver les mains, des petites lingettes pour désinfecter les téléphones à l’arrivée, puis j’ai aussi placé des pastilles de distanciation sociale dans le salon », explique Marcus Villeneuve, coiffeur et propriétaire de ce salon de Québec.
Selon les recommandations de la CNESST, tous les magazines et les chargeurs de téléphones cellulaires ont été retirés, et le service de boisson ne sera pas disponible pour la sécurité de tous. De plus, on demande aux clients de venir seul et de ne pas arriver en retard… ni trop à l’avance.
Hausse de tarifs
Évidemment, toutes ces nouvelles procédures engendrent des frais supplémentaires pour les propriétaires de salons de coiffure, qui ne peuvent malheureusement pas amortir tout cela. Ainsi, il ne faut pas se surprendre de voir augmenter votre facture lors de votre prochaine visite.
Alors que certains ont choisi d’ajouter des frais fixes sur chaque facture – comme c’est le cas pour le salon PRIVÉ, qui demandera 5$ de frais sanitaires à tous ses clients –, d’autres augmenteront leurs tarifs de 10 à 15% pour amortir les nouvelles mesures sanitaires – comme a choisi de faire le salon Chez Marcus, avec une hausse de 10% de ses tarifs.
Pour Joannie Sauvageau, qui a réussi à obtenir un rendez-vous chez sa coiffeuse la journée même où elle a rouvert ses portes, « je comprends cette hausse et 15%, ce n’est pas si pire, mais plus que ça, ce serait exagéré selon moi ».
D’ailleurs, même si elle doit accoucher d’une minute à l’autre, Joannie ne se sent aucunement inquiète à l’idée de se rendre au salon de coiffure, car « à la limite, c’est moins pire que d’aller à l’épicerie ou à la pharmacie, il y a moins de circulation et plus de supervision ».
Retour au naturel
Durant le confinement, certains coiffeurs ont mis à la disposition de leurs clients des ensembles de teinture maison, tandis que d’autres ont encouragé leur clientèle à « offrir une pause bien méritée » à leurs cheveux.
« Je suis resté en contact avec mes clientes pendant le confinement et je leur ai expliqué comment prendre soin de leurs cheveux, avec les bons produits. De prendre un break de balayage, de teinture, c’est comme un reset pour les cheveux. Je leur ai suggéré de se laver les cheveux moins souvent aussi. Le confinement était le moment parfait pour espacer les lavages et établir une nouvelle routine. Bref, j’ai essayé d’éduquer ma clientèle le plus possible », explique David D’Amours.
Selon le coiffeur de stars, qui compte Marie-Mai, Maripier Morin et Sarah-Jeanne Labrosse comme clientes, on risque donc de voir apparaître une interprétation de la chevelure « pot-COVID », qui sera beaucoup plus axée sur le retour au naturel.
Mais ni David ni Marcus ne se sent menacé par le fait que les clients souhaitent retourner au naturel et n’aient éventuellement plus besoin de leurs services. Car un rendez-vous au salon de coiffure, c’est beaucoup plus qu’une coupe ou une coloration, c’est un moment que l’on prend pour soi, du temps de qualité pour se faire plaisir, se confier et décrocher de la routine l’instant de quelques heures.
« Pendant les deux mois de confinement, nos clients se sont rendu compte de l’importance qu’on a dans leur vie et à quel point on leur fait du bien au moral », explique Marcus, le coiffeur officiel de Véronique Cloutier.
« Oui, le résultat final est important, la belle tête, mais on s’ennuie de toutes les étapes pour mener à ça. C’est pour ça qu’on a hâte de recommencer à travailler! », conclut David D’Amour
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