Judith, comment t’est venue l’idée de lancer une entreprise de prêt-à-cuisiner?
À l’époque, j’avais travaillé en restauration, chez Gaz Métro et au Ghana. Je voyageais tout le temps et j’allais beaucoup au resto. Je n’étais pas une passionnée de la cuisine, je voulais juste préparer quelque chose d’aussi bon à la maison qu’au restaurant. Mais il n’y avait pas de raccourci pour y arriver, j’avais l’impression de réinventer la roue tous les soirs. Je me suis alors dit que d’autres devaient vivre la même chose. L’idée de hacker le souper est venue de là, tout simplement.
Tu as lancé Cook it avec Patrick, ton conjoint. Comment arrivez-vous à jongler avec votre vie personnelle et vos activités professionnelles?
Je dis souvent que ce qui est cool, c’est que tu peux «brainstormer» Cook it dans la douche, et que le côté négatif, c’est que tu «brainstormes» Cook it dans la douche… On est très complémentaires, nos buts sont les mêmes, mais nos méthodes sont différentes. Moi, je me lance comme une rêveuse très spontanée et lui pense étape par étape. Alors oui, l’entreprise prend beaucoup de place dans notre vie personnelle et oui, c’est un défi de garder l’équilibre.
Comment as-tu été accueillie comme femme entrepreneure?
Je suis très caméléon. Au début, j’ai eu le réflexe d’adopter le comportement et le langage d’un homme. Puis, je me suis rendu compte que je n’avais peut-être pas le profil type de l’entrepreneur, mais que j’avais mes propres couleurs, ma saveur, quelque chose de différent. Cook it emploie 700 personnes, majoritairement des femmes. Et 82 % de nos clients sont des femmes. On sait tous que la charge mentale dans une famille, c’est la femme qui l’assume. Alors en arrivant avec mon cerveau de femme, qui sait comment elle souhaite être traitée et qui veut des produits qui lui ressemblent, j’ai réalisé que c’était une bénédiction d’être une femme.
Tu as reçu récemment de nombreuses récompenses, dont le Bold Woman Award de Clicquot et le prix Entrepreneure féminine de l’année 2020 au Canada décerné par le magazine Canadian Business. Ça représente quoi pour toi?
C’est sûr qu’en recevant plein de beaux prix en même temps, ton égo est super fier. Au début de la pandémie, on a connu une croissance exceptionnelle. On a profité du fait qu’on avait le vent dans les voiles pour se demander comment aider les producteurs locaux, les gens de la restauration et tout l’écosystème autour qui s’est mis à ramer du même coup. On s’est donné un rôle de locomotive que les prix reconnaissent. À la limite, ça commence à être gênant. Il y a plein de femmes d’exception partout, c’est juste à notre tour cette année…
Tu es maman et belle-maman de trois enfants, Antoine, Coralie et Zoé. Est-ce que ce contexte a influencé ta vision de Cook it?
Au départ, je dirais que notre menu était plutôt «événementiel», le genre de repas que tu sers à tes amis. Par conséquent, les premiers essais à la maison ont été un calvaire. Les enfants haïssaient tout ce que je leur servais. C’était la collision entre mon bébé entreprise et mon bébé famille. Si j’avais été ma propre cliente, je me serais désabonnée! Comme je ne pouvais pas le faire, j’ai parlé à des nutritionnistes, j’ai lu sur la psychologie alimentaire des enfants et j’ai appris que, par exemple, tu ne veux pas décorer leurs repas avec du persil. Donc, maintenant, on a des recettes de tous les jours et… le persil est facultatif!
Quand la pandémie sera derrière nous, comment envisages-tu l’avenir du prêt-à-cuisiner? Crois-tu que cette formule va rester?
Oui! Avant même la pandémie, le prêt-à-cuisiner représentait 20 % des achats en alimentation. Cette année, Cook it prévoit des retombées économiques locales directes de 45 millions de dollars. Et cet automne, on lance un nouveau slogan, La meilleure façon de manger, qui exprime toutes nos valeurs: acheter local, utiliser le moins possible de produits transformés, offrir des recettes équilibrées, des menus variés et cuisiner selon les saisons. Par exemple, tu ne verras jamais Cook it utiliser du chou-fleur hors saison; on va plutôt se tourner vers le rutabaga ou le navet. Je dirais qu’avant la pandémie, on vendait du temps. Maintenant, on veut aussi véhiculer des valeurs comme aider les producteurs locaux, promouvoir l’accessibilité alimentaire, réduire le gaspillage et surtout, surtout, simplifier la vie des familles.
LES RECETTES SAVOUREUSES DE COOK IT
On manque d’inspiration ou de temps pour faire l’épicerie? Avec Cook it, on peut commander chaque semaine un kit prêt-à-cuisiner où tout a été pensé pour nous. C’est facile: selon la fréquence désirée, on choisit parmi 14 nouvelles recettes par semaine et Cook it livre le tout à notre porte. Chaque boîte hebdomadaire comprend les ingrédients déjà proportionnés et une fiche recette pour cuisiner le souper en moins de 30 minutes. On peut même piger dans leur garde-manger en ligne pour y faire ajouter une variété de nos produits québécois préférés.
Qu’est-ce qui fait triper Judith Fetzer dans le menu d’automne de Cook it?
SANDWICH BÁNH MÌ AU POULET GRILLÉ
Ce sandwich au poulet d’origine vietnamienne est parfait pour le dernier piquenique d’été. Vite préparé, il déborde de légumes locaux et d’herbes fraîches en saison. Une façon agréable de voyager avec nos papilles!
CREVETTES SAGANAKI ET ORZO AUX HARICOTS VERTS
Pour célébrer le retour des plats mijotés, les chefs de Cook it proposent des crevettes d’inspiration grecque dans une sauce tomate classique, le tout accompagné de pâtes nourrissantes qui feront la joie des enfants.
Ça vous donne le goût d'essayer?
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