Cette conférencière et militante pour la communauté trans fait partie des 10 femmes surnommées Les Audacieuses, qui se seront rasé la tête pour Leucan à la fin mars 2021.
Alicia, qu’avez-vous d’abord pensé du défi?
J’ai été très honorée d’être approchée, mais je suis restée figée pendant 30 secondes quand on m’a dit que je devrais raser mes cheveux. J’ai pris le temps de réfléchir, parce que c’était pour une bonne cause et que ça pouvait inspirer d’autres personnes, mais j’ai aussi été honnête et vulnérable en leur disant que ça me ramenait à des traumatismes passés. Je ne me suis pas coupé les cheveux depuis avant ma transition, en 2012.
Quelle est la cause de ces traumatismes?
Le geste de me raser les cheveux me ramène à l’adolescence, alors qu’on m’obligeait à le faire, car c’était un signe de propreté et de beauté chez les garçons. À l’époque, je vivais au Sénégal, un pays musulman, et je savais que j’étais différente, pas à l’aise dans mon corps, mais je n’avais pas encore cette notion de transidentité. C’était donc un traumatisme chaque mois qu’on me rasait les cheveux. Je sortais en pleurant de chez le coiffeur parce que je ne comprenais pas encore que je vivais une dysphorie de genre.
Alors, pourquoi avoir dit oui?
Parce je me suis dit: «Alicia, cette fois-ci on ne t’impose pas de te raser les cheveux, c’est toi qui prends la décision.» Je ne sais pas vraiment quelle sera l’image que le miroir va me renvoyer, mais je le fais pour les enfants. Et je suis sûre que ça pourra inciter d’autres femmes à poser le même geste pour prouver que la féminité, ce n’est pas qu’une question de cheveux,.
Pour plus d’info sur Les Audacieuses, rendez-vous à leucan.qc.ca.
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