UN MARCHÉ FLORISSANT
Depuis le départ du géant américain Hershey en 2008, Smith Falls peinait à garder ses habitants. Désormais, la ville, en pleine croissance, peut se targuer d’être la capitale canadienne du cannabis grâce à Tweed, leader de l’industrie et plus grand producteur de «pot»au pays, qui s’est installé dans l’ancienne usine de chocolat il y a cinq ans. Et depuis la légalisation de la marijuana le 17 octobre dernier, la compagnie embauche à plein régime! Elle cultive à Smith Falls 450 000 pieds carrés de plantes et étend son emprise à travers toutes les provinces du Canada. Et au Québec? Une ferme près de Mirabelle, autrefois spécialisée dans la production de tomates, va bientôt voir le jour!
LE CANNABIS, AU-DELÀ DU RÉCRÉATIF
Oui, certains fument pour ressentir les effets euphorisants de la marijuana, mais il existe bien d’autres raisons pour lesquelles on peut se tourner vers cette plante, notamment à des fins thérapeutiques. De fait, on prête entre autres choses au cannabis des vertus «analgésiques, antiépileptiques et antistress», nous rappelle Adam Greenblatt, pionnier en cannabis médical et désormais chef de marque de Canopy Growth, qui détient la filiale Tweed.
LA DIFFÉRENCE ENTRE LE THC ET LE CBD
L’effet euphorisant, cette sensation associée aucannabis, est causé par le THC, une substance psychotrope. Le CBD (ou cannabidiol), l’autre composante principale de la plante, n’a aucun effet stimulant, mais calmerait l’anxiété et la douleur (par exemple celle liée au cycle menstruel), et pourrait même être salvateur pour les femmes atteintes d’endométriose. Sa popularité est telle que les huiles et gélules à base de CBD uniquement sont presque toujours en rupture de stock dans les magasins de la SQDC.
UNE CULTURE DIVERSIFIÉE
Adam Greenblatt nous apprend que, comme le vin, il existe une pluralité de saveurs et d’arômes associés à la marijuana qui dépendent de son terroir et de sa culture (une variété exhale même des notes d’orange). Et tout comme le vin, son processus de fabrication est long et délicat. Au départ, chaque semis est une bouture de la plante mère, c’est-à-dire une copie génétique, afin d’en garantir l’uniformité. Il faut compter trois mois pour qu’ils fleurissent, et un trimestre de plus pour que les fleurs (soit la partie du cannabis destinée à la vente) sèchent, qu’elles soient testées en laboratoire, puis empaquetées.
BIENTÔT UN CHOCOLAT TWEED?
En octobre prochain, les produits comestibles à base de cannabis devraient être légalisés, et Tweed compte bien surfer sur la tendance. L’usine entreprend déjà les démarches pour lancer un chocolat équitable et haut de gamme en partenariat avec la compagnie ontarienne Hummingbird Chocolate. On peut dire que c’est un projet tout indiqué pour le lieu qui accueillait autrefois une chocolaterie!
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