12 photos inédites du magazine VÉRO Printemps 2024
Voici un aperçu des coulisses du magazine VÉRO Printemps 2024. Des photos inédites mettant en vedette notre chère Véro !
Aussi empathique que sympathique, Dany Turcotte se met au lit avec votre humble journaliste pour causer homophobie, humanité et leçons de vie. Moment d’intimité partagé.
C’est lequel, ton bord du lit?» En entendant la question, Dany Turcotte éclate de son rire signature, cette saccade quasi silencieuse et contagieuse. Nous sommes là, le fou du roi en pyjama chic et moi en nuisette soyeuse, dans une chambre d’hôtel anonyme, prêts à nous glisser sous la couette le temps de quelques clics et confidences. Il y a de l’humour dans l’air, des tentatives fructueuses pour détendre l’atmosphère. Oui, on a beau être des pros, on ne se connaît pas depuis deux minutes que nous voilà déjà tous les deux dans de beaux draps.
Voilà 10 ans que l’humoriste renvoie la balle à Guy A. Lepage au cours de la grand-messe télévisuelle du dimanche. Avant Tout le monde en parle, Dany a été l’une des artères du Groupe Sanguin, puis la moitié de Lévesque et Turcotte. En 20 ans de scène et quelque 2000 spectacles, il a fait rire un million de personnes, soit un peu moins que le nombre d’auditeurs moyen de TLMEP. «La télévision a cela de magique. Elle peut rejoindre tellement de gens en même temps!»
Dany Turcotte se sert donc de sa visibilité pour faire sa part dans la lutte contre l’homophobie. Cela dit, il a fallu que le président de Gai Écoute, Laurent McCutcheon, insiste un peu pour que Dany accepte d’être le porte-parole de l’organisme après son coming out médiatique à TLMEP en 2005. «Je ne voulais pas devenir le Youppi! de la cause gaie, explique-t-il en ricanant. Mais je pense que ça marche assez bien, mon affaire, finalement. En même temps, il y a tellement peu de gens qui sortent du placard que ceux qui le font n’ont pas vraiment le choix d’aller au bat pour aider la jeune génération.»
Pour la petite histoire, sachez que Dany a fait sa sortie du garde-robe en grand, lors d’un party de Noël avec ses proches. Il avait 16 ans, était pompette et avait éclaté en sanglots en déclarant à ses oncles et tantes que, voilà, il aimait les hommes. «Ça s’est bien passé et ç’a été tellement libérateur!» Il poursuit en racontant que, l’autre jour, au supermarché, une femme s’est avancée vers lui dans l’allée et lui a chuchoté que la dame avec qui elle poussait le panier était sa blonde depuis 35 ans. «Ces deux madames-là ont toujours dit à tout le monde qu’elles étaient soeurs. J’ai trouvé ça touchant qu’elle m’en parle mais, en même temps, j’avais envie de les secouer, pour qu’elles le disent tout haut!»
Tous les jours, des gens se confient ainsi à l’animateur de La petite séduction, qui se livre lui aussi sans trop de retenue. Malgré la styliste qui vient lisser les plis des draps aux 30 secondes, la maquilleuse qui repoudre mon nez et la photographe qui nous demande d’avoir l’air «totalement-naturel-tout-en-allongeant-le-cou-et-en-rentrant-le-ventre», nous parvenons tout de même à discuter de manière authentique. «Dernièrement, j’ai reçu le témoignage d’un couple de gars qui viennent d’avoir un bébé par procréation assistée. Leur histoire est vraiment inspirante.» Assez pour lui donner envie de devenir père? «Pas à 49 ans, mais si la procréation assistée et l’adoption pour les conjoints de même sexe avaient été possibles il y a 10 ou 15 ans, j’aurais aimé ça, avoir un enfant. Le pire, c’est que je n’avais jamais osé y penser. J’avais éliminé cette option-là dès le départ. Je suis née un peu trop tôt, il faut croire.»
Photo : Manon Boyer