Sans complexes, l’humoriste Mélanie Couture parle sexualité et féminité dans ses numéros d’humour. Bachelière en sexologie, elle trouve plutôt sa place dans le stand-up en 2005. Bien qu’elle soit réservée sur sa vie personnelle, elle a décidé récemment de se mettre à nu et de faire confiance à la photographe Annie Lalonde, pour incarner Hilda, la pin-up des années 50 imaginée par Duane Bryers. (D’où le nom du projet Mélhilda : une contraction des prénoms Mélanie et Hilda!) À l’aise dans son corps depuis toujours, son rôle de muse lui a pris une certaine vulnérabilité. Voilà un bel exemple pour toutes les femmes qui peuvent manquer d’estime personnelle quant à leur corps.
Nous avons été séduites par l’authenticité du concept, la beauté des photographies, ainsi que par les personnalités rayonnantes de Mélanie et Annie.
Pourquoi avez-vous choisi d’être photographe body positive?
Annie Lalonde : J’ai de l’embonpoint et j’en ai presque toujours eu. J’ai vécu beaucoup de choses par rapport à ça, des crises d’anorexies, de l’hyperphagie et quand j’étais à l’école on m’a beaucoup intimidé à cause de mon poids. L’acceptation du corps humain a toujours été un combat pour moi. Et un jour, je me suis dit, ça suffit! Pourquoi on est toujours en train de dire «je vais faire ça quand j’aurai perdu tant de poids?». On ne peut pas passer à côté de notre vie.

La confiance en soi passe par la confiance corporelle. - Mélanie Couture
Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet Mélhilda ?
Mélanie Couture: Annie m’a demandé ce que j’aimerais faire. Je suis fan de Hilda depuis plusieurs années. Cette pin-up des années 50 est selon moi une des seules qui arrive à charmer non seulement avec le sexyness de son corps, mais aussi avec son humour. En tant qu’humoriste, c’est ça qui me parle. L’histoire derrière ça me fascinait et il a fallu deux secondes à Annie pour tout mettre en place. Elle voyait déjà des contacts, du monde. Elle part avec une idée et une fois qu’elle décolle, elle décolle!
Annie Lalonde: Mélanie à tout de suite compris ma mission. Les photos n’étaient pas seulement pour les femmes qui ont confiance en elles, mais aussi pour celles qui ont des complexes et qui ont du mal à s’accepter, à s’aimer et même à se regarder devant le miroir. Je suis là pour les accompagner. Mon premier métier de travailleuse sociale me permet d’accompagner les femmes qui désirent faciliter leur acceptation de soi.
Que signifie le body positive pour vous ?
Annie Lalonde: Le body positive c’est l’amour de soi et l’acceptation de soi. Il y a des femmes qui ont eu des mastectomies, des stomies ou encore des cicatrices. J’ai une cicatrice au visage et je suis dodue, s’il y a une femme qui peut bien le comprendre, c’est moi. Ma mission est de montrer à chaque femme qu’elles peuvent être belles telles qu’elles sont.
Quel conseil donneriez-vous à une femme qui n’a pas confiance en elle ?
Mélanie Couture: Je pense que le premier step est d’avoir le droit de se trouver correcte et pas forcément «wow». Il y a une utopie en ce moment. Les gens veulent faire des pas de géant, en essayant de passer de pas belle, voire dégueulasse, à fabuleuse. On n’est pas détective, on devrait se regarder dans son ensemble et ne pas se focaliser sur les détails ou les petits défauts.
À propos d'Annie Lalonde
C’est avant tout une femme de cœur, authentique et avec plein de différences.
Parmi ses prestations, Annie Lalonde offre des séances boudoir adaptées à tous les genres et toutes les morphologies, peu importe «le look, le poids et les défauts»!
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Crédit photo : Annie Lalonde
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