Le sexe est-il vraiment important pour vous?

Le sexe est-il vraiment important pour vous?
28 Sep 2013 par Patrick Marsolais
Catégories : Culture
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Si on se fie à la rumeur ambiante, les hommes seraient tous des accros du sexe, des taureaux en rut, 24 heures sur 24. Seraient-ils à ce point obsédés par la chose?

Pour y voir plus clair, nous avons demandé à Sébastien Benoit, à Jean-Nicolas Verreault et à Philippe Bond de discuter franchement de la question. Surprises en vue.

Sébastien BenoitDifficile de trouver trio plus redoutable. À eux trois, Jean-Nicolas Verreault, Sébastien Benoit et Philippe Bond ont fait et font encore rêver des milliers et des milliers de Québécoises. Le premier donne la réplique aux plus belles actrices de chez nous; le second, séducteur réputé, charme ses auditrices depuis une bonne quinzaine d’années; et le troisième nourrit sa légende de tombeur en racontant des anecdotes sulfureuses à la radio ou en spectacle. Trois gars connus, donc, à qui l’étiquette d’homme à femmes sied parfaitement. Encore fallait-il qu’ils aient la générosité de s’ouvrir et de discuter d’un sujet qu’on aborde très facilement sur une chaloupe entre boys… mais un peu moins lorsqu’on sait que nos conjointes vont lire nos propos.

La chasse est ouverte

Combien de fois avons-nous entendu dire que les hommes ne pensaient qu’au sexe? Pourtant, à en croire Jean-Nicolas Verreault, ce n’est pas aussi net que ça: «On ne pense pas juste au cul, mais on y pense souvent. Jusqu’au début de la trentaine, c’est vrai qu’il n’y avait que le sexe dans ma tête. Mais je vais avoir 46 ans, et il arrive un moment où tu te passionnes également pour autre chose. Ce n’est plus la seule chose qui t’obsède. L’âge a changé pas mal de choses dans ma façon de vivre ma vie.» «Tu vois, dans mon cas, ce n’est pas vieillir qui a changé les choses, mais mon rythme de vie, explique Philippe Bond.

En cours de discussion, une chose apparaît très clairement: l’acte, c’est bien, mais ce qui y mène est encore mieux. Les premiers regards, les premiers échanges, l’incertitude… Visiblement, le chasseur n’est jamais bien loin: si capturer sa proie est jouissif, la traquer reste encore plus excitant. «Quand on est dans un bar, on ne pense pas nécessairement au cul, à l’acte en tant que tel, avance Sébastien. On se demande plutôt si on sera capable de charmer telle ou telle fille. C’est souvent ça. Même si on a une blonde, on a envie de savoir si on est encore dans le coup. Je n’y vois pas de mal. Je suis avec ma blonde, je suis bien, mais ces moments dans les bars où tu te demandes si une inconnue va vouloir ou non, où tu la regardes s’éloigner, se rapprocher, c’est excitant aussi.»

Collectionneurs invétérés?

Souper de gars Jean-Nicolas Verreault Selon une autre rumeur, les hommes seraient plus enclins à multiplier les partenaires. Des chasseurs, donc, mais également des collectionneurs. Les femmes – peut-être parce que c’est leur corps qui reçoit celui de l’autre – seraient plus frileuses à l’idée de faire de nombreuses conquêtes. «Sur le fond, je ne peux pas être en désaccord, estime Sébastien. Avant, pour moi, une vie sexuelle épanouie, c’était une multiplicité de partenaires, alors qu’aujourd’hui mon challenge est de faire évoluer la chimie avec une seule femme: ma blonde. C’est ça qui est en train de se transformer en moi. Il y a quelques années, ç’aurait été quelque chose de très difficile à accepter. Plus aujourd’hui.»

En retrait un moment, Jean-Nicolas est aussitôt interpellé: «Quand tu es jeune, tout ce que tu veux, c’est boire et te saouler. Tu peux avaler n’importe quoi. En vieillissant, je vais boire une seule bière, mais une bière de qualité. Ne m’apporte pas une caisse de 12. Apporte-moi plutôt une bonne Guinness. Le goût d’avoir du bon sexe, tu développes ça à long terme avec une seule personne… Je n’ai plus envie de me saouler la gueule, puis de me retrouver avec n’importe qui, n’importe quand.»

Toujours prêts!

Selon un autre mythe tenace, les gars sont prêts à faire l’amour à toute heure du jour et de la nuit. Dans n’importe quelle situation. Peu importe le lieu… Alors que leurs conjointes auraient besoin de temps, de préliminaires, d’intimité et d’un cadre plus propice aux échanges affectifs. En fait, vous aurez remarqué que, dans toutes ces histoires de sexe, la rumeur donne le mauvais rôle à la gent masculine. Heureusement, nos trois preux chevaliers sont là pour remettre les pendules à l’heure… et nous laisser entrer dans leur intimité.

«Moi, je vais vous faire une confidence, dit Philippe. Au début, avec ma blonde, c’était matin, midi et soir, chaque jour de la semaine, pendant des semaines et des semaines. De son côté, ça n’a jamais stoppé. La libido dans le tapis. Moi, à un moment donné, j’ai été rattrapé par le beat du travail. Je me lève à 3 h du matin pour faire de la radio, je fais de la télé, je donne de petites entrevues ici et là, je reviens le soir et elle m’attend avec un sourire qui veut tout dire… Pour la première fois de ma vie, il a fallu que je dise: “Non, attends, là, ça suffit. C’est trop, je ne suis pas capable.” Il a fallu qu’elle s’adapte à moi.»

«Il y a aussi le facteur enfants qui entre en jeu, ajoute Jean-Nicolas, qui en a deux. Quand t’es parent, la question devient souvent: “Quand? Où?” ou “Est‑ce qu’on est discrets? Va-t-on se faire prendre?” Il faut attendre que la fenêtre s’ouvre et, lorsqu’elle s’ouvre, c’est souvent moins romantique… Et moi, je suis comme vous autres, quand je suis fatigué, je suis fatigué. Quand j’écoute le hockey, j’écoute le hockey. C’est drôle, d’ailleurs; je me souviens que, lorsque ma blonde et moi, on voulait notre deuxième enfant, on a fait ça entre deux périodes…» «Est-ce qu’on pense au cul 24 heures sur 24? demande Philippe. Tu as ta réponse.»

La performance d’abord?

Souper de gars Philippe BondCe souper au Rachel Rachel a filé à la vitesse grand V pour finalement se conclure sur l’aspect performance de la sexualité. Parce qu’au rayon des croyances il est bien connu que la femme est proche de ses émotions, alors que l’homme ne pense qu’à performer. Cette fois, personne pour déboulonner le mythe: «Peut-être qu’on est trop influencés par la culture porno?» s’interroge Sébastien.

Par contre, à entendre notre trio, il apparaît clair que la performance a d’abord pour objectif de satisfaire les envies de la partenaire. Nos gars ont certes besoin de prendre leur pied, mais le bonheur de voir leur blonde heureuse l’emporte sur tout. Rien de narcissique donc, et surtout pas de relation à sens unique: «Moi, je n’ai aucun problème à juste gâter ma blonde, avoue Philippe. J’aime beaucoup donner et je ne suis pas obligé de toujours recevoir. Et je ne peux pas imaginer que faire l’amour avec ma blonde soit ordinaire… Si elle “shake” des jambes après l’amour, c’est bon, j’ai fait ma job!» (rires)

Ce avec quoi Jean-Nicolas semble bien d’accord: «Entendre une fille avoir du plaisir, ça fait mon bonheur. Le reste est secondaire. Me faire faire une pipe pour me faire faire une pipe, bof… Constater que ma blonde tripe, wow… Ça me fait capoter. L’entendre, la voir, ça m’excite.»

Sérieusement, nous aurions pu continuer la discussion durant de longues heures. Partager des inquiétudes, parfois taboues, et réaliser que les hommes ont souvent les mêmes angoisses, les mêmes préoccupations et les mêmes incertitudes, ça soulage forcément. Mais chacun ayant ses occupations, il a fallu mettre fin à la conversation…

Trois hommes cet automne

* Sébastien Benoit reprend la barre d’Occupation double, dès le 25 septembre, à TVA, et anime Génération 90 à MusiMax.
* Jean-Nicolas Verreault nous revient dans Toute la vérité, à TVA, en plus de jouer dans la websérie Projet-M, sur Ztélé, et dans Les balconneries, à Lib tv.
* Philippe Bond anime Allume-moi, sur les ondes de V, et retrouve ses coanimateurs à l’émission du matin C’t’encore drôle, sur NRJ.

Et notre journaliste

* Patrick Marsolais revient cet automne, à dÉCO tendance, sur la chaîne Casa. Il retrouve aussi ses comparses à l’émission Les poids lourds du retour, à CKOI 96,9.

Photo : Martin Girard

Vous pouvez consulter la version intégrale de cet article dans le premier numéro de Véro magazine, à la page 143, avec le titre « Le sexe est-il vraiment important pour vous? ». Le magazine est disponible en kiosque et en version iPad.



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  1. Jérôme Carrier dit :

    La sexualité est essentielle à la survie de l’humanité. Cependant il y a bien des mythes et croyances à ce sujet. Je recommande fortement le livre de Dr. Tatiana SEX ADVICE
    TO ALL CREATION The Definitive Guide to the Evolutionary Biology of Sex… Elle déboulonne plusieurs mythes et introduit davantage de science dans le comportement humain… La réalité n’est pas toujours ce que l’on pense d’elle… ;0)

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