Lectures de vacances : 20 romans pour votre été

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29 Juin 2021 par Claudia Larochelle
Catégories : Culture / MSN / Véro-Article
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Au cas où l’été vous donnerait envie de vous plonger dans un livre et que vous vous demanderiez quels titres choisir devant l’amoncellement de choix, je vous ai concocté une liste de 20 livres à lire durant la belle saison, tous genres confondus.

  • une-joie-sans-remede
    1. Une joie sans remède de Mélissa Grégoire, Leméac, 224 p. | J’ai adoré ce roman québécois qui a fait partie cette année des finalistes au Prix des Collégiens. On y suit la pensée de Marie, la narratrice trentenaire, enseignante de littérature au collégial forcée de prendre un congé de maladie. Elle aurait bien voulu le cacher, à soi et aux autres surtout, mais anxiété et épuisement ne prennent pas de repos dans sa vie. Elle devra aller à sa propre rencontre, sonder l’antre de la bête qui la dévore. On la suit volontiers parce qu’elle parle divinement de sensibilité, de transmission et d’amour. | Voir la suggestion
  • rien-dans-le-ciel
    2. Rien dans le ciel de Michael Delisle, Boréal, 144 p. | Ce quinzième livre en 42 ans de carrière pour cet écrivain et poète québécois a surgi en cette année pandémique comme un repère à l’heure des bilans et des remises en question, qu’elles soient triviales ou existentielles. Tous les héros de ces sept nouvelles sont donc au seuil d’une lucidité. Leur vie est sur le point de basculer alors qu’ils couraient à leur perte. Puis, juste avant l’effondrement, lorsqu’il ne reste plus qu’à espérer une intervention divine ou un signe du ciel, il y a tous les autres, ces humains venus d’on ne sait, morts ou vifs, qui portent avec eux quelque chose comme toute la foi du monde. Majestueux. | Voir la suggestion
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    3. En mer, pas de taxi de Roberto Saviano, Gallimard, 176 p. | Paru à l’origine en Italie en 2019 sous le titre « In mare non esistono taxi », ce livre d’un des plus polarisant journalistes italiens, connu pour avoir dénoncé les milieux mafieux dans ses écrits, notamment le best-seller international Gomorra dresse un portrait saisissant de la crise des migrants à travers des photos et témoignages déstabilisants, en rappelant qu’il n’y a pas une semaine qui passe sans que des clandestins ne périssent en mer. Parfois ce sont des corps d’enfants et de bébés qui sont repêchés par les sauveteurs ou les gardes-côtes des pays riverains. Selon Saviano, l’irrationnel est en train de l’emporter… Sujet spécifique, certes, mais accessible avec ces mots qui en disent long sur l’état du monde. | Voir la suggestion
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    4. Séquences mortelles de Michael Connelly, Calmann-Lévy, 486 p. | Pas un été ne passe sans que je ne suggère la nouveauté du plus célèbre des romanciers américain de polars américains, découvert en 1992 avec Les Égouts de Los Angeles. On assiste cette fois au retour du fabuleux journaliste Jack McEvoy qui travaille désormais comme journaliste au Fair Warning qui est un site de défense de consommateurs. Un jour qu’il est accusé par deux inspecteurs du LAPD du meurtre d’une femme avec qui il a passé la nuit (il est tjrs très coquin!), il va décider de mener bien sûr lui-même son enquête et s’apercevoir que le meurtrier choisit ses victimes en fonction de leur ADN. En pleine crainte du manque de surveillance du commerce de l’analyse génétique et des dérives de ces entreprises qui peuvent solidement compromettre notre vie privée, ce polar est fascinant et percutant. | Voir la suggestion
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    5. Aller aux fraises de Éric Plamondon, Le Quartanier, 106 p. | Les trois nouvelles de ce livre scrutent les souvenirs d’un gars qui se rappelle la fin de son adolescence en région à la fin des années 80. On le retrouve donc au tournant de l’âge adulte, seuil de la prise de responsabilités, de grands changements alors que l’innocence semble encore intacte. C’est avant les problèmes de grands dont on est généralement indemnes et épargnés jusqu’à l’arrivée de la vie professionnelle, des ruptures, des enfants… C’est surtout traversé par la relation d’un père et d’un fils qui sans tout se dire savent qu’ils s’aiment et se respectent. C’est le père passeur d’histoires, celui qui donne la force et au fils et la confiance. C’est très touchant, ce lien filial rempli de sensibilité et ces reconstitutions de souvenirs tellement collés au réel de beaucoup d’entre nous dans notre québécitude. | Voir la suggestion
  • les-lions-de-sicile
    6. Les lions de Sicile de Stefania Auci, Albin Michel, 560 p. | Premier tome d’une saga qui a fait tout un tabac en Italie, ce roman paru dans 33 pays, avec une adaptation télé déjà en cours, il s’agit là du nouveau phénomène littéraire italien des plus retentissants, après les romans d’Elena Ferrante (L’amie prodigieuse). L’histoire débute en octobre 1799 alors qu’on découvre Paolo et Ignazio Florio, deux frères ambitieux et différents qui ouvrent à Palerme un magasin d’épices et d’herbes médicinales. Leur complicité sera mise à rude épreuve à travers les aléas de la vie, dont l’amour qu’il partage pour la même femme peu banale. Drames intimes, décès, naissances, amour, trahisons, il y a tout dans cette série pour nous captiver. Un deuxième tome est attendu en 2021. | Voir la suggestion
  • memoires-flous
    7. Mémoires flous de Jim Carrey et Dana Vachon, 304 p. | Best-seller du New York Times, ce roman annoncé en octobre 2019 et repoussé à 2020 en raison de la pandémie est, à travers l’histoire d’un anti-héros très près de Carrey est une critique on ne peut plus sincère des artifices de la gloire, du narcissisme, des chichis de vedettes, du culte qu’on leur voue dans nos sociétés occidentales… Ça pourrait même sembler avoir été écrit sous influence tellement c’est fou, presqu’un roman-canular. Puisqu’on n’aurait pas pu voir Carrey dans quelque chose de « normal », ce roman-là est, oui, drôle, satirique, disjoncté, mais c’est surtout un inclassable, comme Carrey! | Voir la suggestion
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    8. Le gorille et l’oiseau de Zach McDermott, Guy St-Jean, 320 p. | On apprenait récemment que Jean-Marc Vallée (Big Littles lies et Sharp Objects) et le producteur américain Nathan Ross avaient signé avec HBO pour adapter à l’écran ce roman autobiographique de McDermott, retrouvé nu il y a quelques années sur un quai du métro de New York en train d’hurler, sûr à ce moment-là qu’il jouait dans sa propre téléréalité, que toute la vie autour était le décor de son film, que les gens autour étaient des figurants ou acteurs, dont Daniel Day Lewis qu’il a cru voir… Résultats : psychose, schizophrénie, bipolarité. Il raconte donc la naissance de la maladie, la vie avec ce diagnostic, mais aussi beaucoup sa jeunesse dans la classe moyenne inférieure à Wichita au Kansas dans le Midwest américain avec son frère et sa grande sœur, l’absence du paternel, la manière dont grâce à la mère, ils ont pu se sortir de leur condition, rêver mieux. | Voir la suggestion
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    9. Le fond des choses de Thomas Desaulniers-Brousseau, Les herbes rouges, 296 p. | Le narrateur de ce roman est un jeune journaliste, aspirant écrivain dans un grand quotidien, qu’on découvre à travers ses tribulations sentimentales, ses amitiés souvent confrontantes, ambigües, ses histoires de colocation, la remise en question de son hétérosexualité, le rapport avec ses parents, ses aïeux, son regard sur la société québécoise et ses contemporains… Comme journaliste, il mène une enquête sur un artiste national réputé après avoir trouvé dans sa bio un passage qui fait ressortir des accusations de pédophilie à son endroit. Cette quête le mènera jusqu’à Thetford Mines, à la rencontre d’une victime et à se poser des questions profondes sur l’art et la création. | Voir la suggestion
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    10. Belle Greene de Alexandra Lapierre, Flammarion, 544 p. | Née en Virginie en 1879, Belle Marion Greener, fille de l’avocat Richard Theodore Greener, doyen de la Howard University et premier « Noir » diplômé de l'université de Harvard en 1870, raconte la vie de la plus grande collectionneuse de manuscrits et de livres anciens de l’époque et première directrice de la fabuleuse bibliothèque de JP Morgan qui va devenir la Morgan Library, connue aujourd’hui sous le nom The Morgan Library & Museum. Incarnation totale de la liberté, elle refusait de se marier, préfèrait collectionner les amants, boire, fumer, danser, conduire des voitures de luxe. Elle était flamboyante, mondaine, érudite, drôle. On ne peut que l’aimer. | Voir la suggestion
  • halfbreed
    11. Halfbreed de Maria Campbell, Prise de parole, 340 p. | Paru à l’origine en 1973, enfin traduit en français, cette autobiographie de l’écrivaine, dramaturge, cinéaste, enseignante, organisatrice communautaire, militante et aînée métisse née en 1940, en Saskatchewan est le fruit d’une collaboration entre l’artiste wendat Charles Bender, à qui l’on doit notamment la version française de la pièce Là où le sang se mêle de Kevin Loring, et de Jean Marc Dalpé, prolifique homme de théâtre, écrivain, traducteur. Il témoigne entre autres de l’engagement de cette femme à l’égard des arts et des artistes autochtones, ainsi que son implication dans les refuges pour femmes et enfants autochtones. Elle expose, sans fards et dans une langue directe, la pauvreté, l’exclusion, la honte et le racisme hérités du colonialisme. C’est surtout le récit d’une des femmes les plus inspirantes de l’Histoire du pays. | Voir la suggestion
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    12. Marécages de l’utopie de Catherine Fatima, Héliotrope, 296 p. | C’est le journal de Catherine, 25 ans, qui raconte sous forme de fragments de ses observations sur le monde, son quotidien à travers la série de relations sexuelles dans lesquelles elle s’engage comme une junkie, pensant que le désir est la clé d'une vie pleine de sens. À chaque rencontre, cela devient de plus en plus clair: le désir n'a pas d'explication; le désir n'a aucune signification. Elle présente dans des détails crus qu’elle décortique, examine, dissèque, les événements de la vie sous le prisme de la sexualité. C’est fait avec franchise, sa tabou, sincérité, tout comme sa dépendance à la porno, le rôle de la masturbation dans sa vie d’angoissée (ce qu’on n’a pas eu souvent l’occasion de lire du point de vue féminin) Plusieurs se reconnaîtront mais peu oseraient l’avouer… | Voir la suggestion
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    13. La familia grande de Camille Kouchner, éd. Seuil, 208 p. | Il a fait grand bruit en début d’année ce récit dans lequel la Française Camille Kouchner raconte dénonce les abus de nature sexuelle qu’à fait subir le réputé politologue Olivier Duhamel à son frère jumeau. C’est aussi le témoignage brutal de ce climat incestueux post-soixante-huitard d’enfants qui vivaient comme des adultes, sans règles, librement en côtoyant le grand monde, les fêtes, en voyant leurs parents faire le party, s’enivrer, danser, s’exciter… C’est un livre important, nécessaire, essentiel et utile, je le souhaite. On y comprend aussi que l’omerta déstructure toute une famille que tout le monde devient une victime. | Voir la suggestion
  • kamikaze-du-vendredi
    14. Kamikaze du vendredi de Amélie Prévost, Planète rebelle, 70 p. | Ce livre s’est bâti sur quatre années au fil de ses participations au Combat des mots à l’émission radiophonique Plus on est de fous, plus on lit ! sur Ici Première. Il regroupe des poèmes d’une franchise foudroyante, un regard à la fois tendre, amusé, cynique ou désenchanté sur le monde qu’elle habite. Or, toujours, à travers ces cris de détresse, ses appels à l’amour ou ses critiques sur une humanité malmené, l’espoir persiste, coûte que coûte, et c’est pour ça qu’on adhère, qu’on se retrouve, qu’on se voit à travers cette critique sociale qui existe en filigrane. Du bonbon estival, indubitablement. | Voir la suggestion
  • frankissstein
    15. FRANKISSSTEIN de Jeanette Winterson, Alto, 336 p. | Version française de Frankissstein : a love story, sélectionnée pour le fabuleux Prix Booker en 2019, ce roman traduit en français par la brillante Céline Leroy est au cœur des préoccupations philosophiques de la romancière britannique surtout connue pour son roman Les oranges ne sont pas les seuls fruits (Oranges are not the only fruit) paru alors qu’elle n’avait que 23 ans et adapté en feuilleton télé à la BBC en 1990. Reconnue pour son humour mordant, pour sa grande lucidité, et son imaginaire décomplexé jouant avec le surréalisme, elle utilise cette fois la fiction spéculative et historique pour réinventer le roman classique Frankenstein de Mary Shelley tout en mettant à l’avant-plan des questions sur la non-binarité, le transgenrisme, le sentiment amoureux, aussi dur et confrontant qu’il puisse être à travers ces nouvelles identités. | Voir la suggestion
  • la-voleuse
    16. La voleuse de Daria Colonna, Poètes de brousse, 256 p. Ce titre est un des plus solides de l’année au Québec et dans mon top 3 ! Prose poétique remplie de questions, celles sur la mère de la narratrice, mais aussi sur la violence, la transmission, le colonialisme, les désirs… la mort qui hante l’enfance. Ces questions sont aussi les nôtres. C’est là que réside la beauté de l’intime, quand ça rejoint l’universel. D’ailleurs, tout tient dans ce fragment : « J’apprends le mot folle : Ta mère est folle. Sa folie est pourtant la force qui nous garde insoumises face à l’homme qui nous déterre chaque matin où la haine tire le drap de nos lits. » C’est pas juste bon, c’est « flabergastant », c’est grandiose. | Voir la suggestion
  • la-grace
    17. La Grâce de Emmi Valve, Ça et là, 300 p. | Cette créatrice finlandaise de 37 ans, livre dans ce second ouvrage, le récit saisissant de l’expérience qu’elle a, depuis son enfance, d’une forme particulière de dépression sévère parfois appelée dépression existentielle. Appuyée par des illustrations-chocs, parfois malaisantes, elle plonge ici dans les affres de la dégradation de son état psychique alors qu’elle n’était encore qu’une jeune adulte et témoigne de la lente sortie de cet enfer après en séjour en psychiatrie. J’aime que ce soit brut, sans fard, sans pathos et qu’on comprenne aussi qu’elle garde espoir, que la vie gagnera sur la mort. Esthétiquement, c’est grandiose… Tellement que ça fait mal aux yeux avec ses couleurs qui dégoulinent de partout. Il faut le voir pour comprendre. | Voir la suggestion
  • harvey
    18. Harvey de Emma Cline, La table ronde, 112 p. | Dans ce premier livre inspiré de l’affaire Harvey Weinstein, cette novella de celle qui a fait une entrée fracassante en littérature avec The Girls inspiré de la Famille Manson, elle a imaginé la fin de la « vie normale » du producteur de cinéma accusé de viols et d'agressions sexuelles par plus de 90 femmes dont Ashley Judd, Rose McGowan, Madonna, Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie… On le découvre en fiction alors qu’il attend le verdict du jury à son procès, seul dans une villa de luxe du Connecticut prêtée par un ami milliardaire. Il se dit victime d’un coup monté, il est persuadé que tout ira bien, qu’il s’en sortira. Il croit même reconnaître le célèbre écrivain américain Don DeLillo et se met à vouloir désespérément adapter son roman White Noise pour se racheter une conduite artistique et réintégrer les milieux du cinéma. Jamais il ne fait de mea culpa, jamais il ne fait d’examen de conscience sur ses agissements et n’a pas l’ombre d’un doute sur lui. C’est un parfait anti-héros qu’elle aurait pu inventer de toutes pièces, mais à quoi bon, quand l’actualité nous offre sa tête sur un plateau d’argent. | Voir la suggestion
  • filibuste
    19. Filibuste de Frédérique Côté, Le Cheval d’août, 110 p. | Delphine, Flavie et Bébé sont trois sœurs dont la vie familiale bascule après que leur père est impliqué dans un accident de la route. Ce père qu’on n’entend jamais. Ce père dont on n’en sait même pas plus après la lecture du roman. Mais c’est si peu important parce que Filibuste, c’est aussi une prise de parole nécessaire de femmes à qui on a coupé ou ridiculisé l’expression orale depuis toujours. C’est aussi un regard sur notre société et ses dérives dans la lorgnette des stars de téléréalités qui captivent et occupent tellement de place dans le discours ambiant. C’est aussi une prouesse d’écrivaine dans la forme. J’ai tout aimé de ce texte. | Voir la suggestion
  • semi
    20. Sémi de Aki Shimazaki, Actes Sud, 151 p. En se réveillant un matin dans leur maison de retraite, Fujiko, qui a commencé peu de temps avant à développer des symptômes de la maladie d’Alzheimer, ne reconnaît pas son mari… Elle pense qu’ils sont simplement fiancés. Quel étrangement revirement de situation pour un couple qui a vécu côte-à-côte pendant plus de quarante ans tout en ayant des enfants, en tentant de tirer comme ils pouvaient leur épingle du jeu. Fujiko va devoir entreprendre de reconquérir son épouse, de faire en sorte qu’elle le choisisse de nouveau. Bien sûr que ce n’est pas si simple que cela puisse paraitre. Ce texte tout en poésie est beau à fendre l’âme. | Voir la suggestion

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Photo : Morsa Images Getty Images



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  1. Marie-Claude Ouimet dit :

    Aucune mention des livres de Valérie Perrin pour un bonheur inégalé de lecture cet été :

    Les oublié du dimanche
    Changer l’eau des fleurs
    Trois

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