On aura tout dit : La diversité pour les nulles!

27 Jan 2021 par Christine Pouliot
Catégories : Culture / Psycho / Véro-Article
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J’ai toujours privilégié l’originalité au conformisme, en mode et en tout. Même très jeune.

Je me souviens encore de ma démarche personnelle.

Si j’appartenais à un groupe, il fallait que ce groupe se démarque, qu’il ne fasse pas partie de la norme. Pourquoi? Le besoin de voir plus loin qui ne s’explique pas toujours tellement c’est viscéral. C’était peut-être une attitude superficielle, mais je fonçais là-dedans tête baissée, comme un cheval de cirque.

À 13 ans, j’avais la dégaine d’un clown romantique.  Je copiais les accoutrements vus dans des revues françaises ou chez les excentriques de mon quartier, marchant pieds nus sur le bitume brûlant… et les vieilles gommes collées.

On assume son originalité jusqu’au bout!

J’avais les pieds sales, mais l’âme fière, et surtout j’étais complètement à l’aise comme ça, malgré les regards désapprobateurs des passants.

Pas du genre après-moi-le-déluge, mais du genre vivons-et-assumons-ce-qui-viendra.

Voilà pourquoi suivre la mode à tout prix n’a jamais été ma passion et que je n’ai jamais craqué devant la garde-robe de Carrie Bradshaw, même si elle avait un côté très extravagant et que ses tenues inspiraient bien des femmes autour de moi.

Carrie et moi, aucun atome crochu. Je n’ai jamais été fan de Sex and the City et je ne le serai jamais. Cette série m’est passée sur le dos comme l’eau sur le dos d’un canard.

Je me soucie de la mode, à mon petit niveau, mais comme je ne me soucie pas spécialement de mon poids ni de mon image, on peut dire que le niveau est bas.

Je ne tiens pas à être la plus moche, mais je me fous éperdument de ne pas être la plus belle ou la plus mince ou la plus remarquée. Je suis fidèle à quelques marques, en design et en mode, mais plus par souci de confort et de fabrication que de look.

Si vous êtes du genre à acheter cinq fois le même T-shirt en différentes couleurs et à porter des Dr Martens depuis les années 1980, nous sommes probablement sœurs. Comme nous ne sommes pas les cibles principales des compagnies qui vendent des fringues, nous sommes celles dont personne ne se soucie.

Moi, ça me va. Et vous?

Je préfère ne pas être la consommatrice numéro un de ma rue et je juge un peu celles qui le sont. Car, en 2021, il est impossible de se taire sur la consommation extrême, les modes de fabrication et le transport de marchandises, pas vrai ?

Je préfère voir une amie qui porte un chandail récupéré dans une vente de vêtements usagés au profit d’un organisme donné qu’une autre qui achète ses vêtements griffés au gros prix et qui passe son temps sur les sites de vente en ligne.

Je ne suis pas très indulgente, je sais.

D’ailleurs, je m’explique mal la propension qu’ont certaines femmes à être si dures envers elles-mêmes, si intransigeantes quand il s’agit de leur image.

Devrait-on encore vouloir mourir pour une paire de bottes, en 2021? Comment se fait-il que nous n’acceptions de nous que des images qui soient parfaites ou retouchées? Pourquoi a-t-on encore de la difficulté à assumer deux kilos de plus?

La pandémie nous a toutes ralenties, on le sait.

On bouge moins, on socialise moins, on achète moins, on prend moins soin de soi, car le besoin est ailleurs. On gère nos émotions, le boulot à distance, le chum ou la blonde, la marmaille, les grands-parents, alouette!

Sauf que si on suit cette logique, on devrait moins s’arrêter à l’image qu’on projette et on devrait se concentrer sur autre chose.

Un exemple?

La forme physique, celle qui est excellente à la fois pour la tête et pour le cœur. Pour le reste, on devrait pouvoir lever le pied de sur l’accélérateur, à mon avis.

On peut bien parler d’acceptation de soi, mais La Diversité pour les nulles n’a pas encore été écrit et ça paraît. Il n’y a rien qui nous oblige à ressembler à Ariana Grande, à Nicole Kidman ou à JLo, entraînées, habillées, maquillées, coiffées et prises en photos par des spécialistes, faut-il le rappeler?

Rêvons, ok, projetons-nous un peu dans du doux et du beau, mais ne minons pas notre propre estime de soi au nom des images prescrites!

Entre vouloir un chandail à la mode et le besoin de ressembler à un top, il y a un monde. Je vous lis, je vous vois et je vous entends, vous savez.

  • Je veux les cils et les cheveux d’Ariana Grande.
  • Nicole Kidman, viens pas jouer dans mes 50 ans, ça allait bien, là.
  • JLo, quel corps extraordinaire! Va falloir ajouter 5 kilomètres de course, demain.

Pour ma part, j’ai rarement vu un homme parler de la sorte.

Un gars dire à sa blonde ou à ses amis :

  • Ark, ne mets pas cette photo-là sur Facebook, je suis affreux là-dessus!
  • Heille, Brad Pitt, ne viens pas jouer dans mes 50 ans, ça allait bien, là.
  • Je dois absolument acheter un anneau lumineux pour mon apéro Zoom.

La souveraineté ne devrait pas avoir de sexe!

Aussi, on peut sacrifier sa vie à se soucier de son apparence, même sans réelle pathologie. La pression est forte, mais on devrait pouvoir en sortir.

Et à qui plaire, au fond, sinon à soi-même avant tout?

L’humeur change rapidement, quand on se compare. C’est mauvais pour le moral et on est forcément laide et moche, pour quelqu’un, quelque part dans le monde. Alors soit on maudit son physique et sa vie sans en voir jamais la fin, soit on compose avec cet héritage qu’on transporte, qu’on le veuille ou non.

Je n’ai pas de fille, mais si j’en avais eu une, voilà ce que je lui dirais : affirme-toi, avec bienveillance. Sois indulgente et douce envers toi-même. Sois libre.

Le monde est déjà assez cruel comme ça.

 

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