Melissa Lefebvre, une enseignante en art dramatique à l’école secondaire Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont à Montréal a eu l’idée la belle de monter le projet « Racines Croisées », où des rencontres entre adolescents et aînés sont immortalisées dans des clichés théâtraux ludiques.
C’est en écoutant ses élèves de classes d’accueil évoquer leurs grands-parents, souvent restés dans leur pays d’origine, que Mélissa Lefebvre a eu l’idée de monter un projet de photos mettant en scène les jeunes immigrants et les aînés du quartier. L’objectif? Créer un pont entre deux réalités qui ne se seraient sans doute jamais rencontrées autrement. D’un côté, les jeunes « à la recherche de nouveaux ancrages ». De l’autre, les aînés « rois du réconfort et de la connaissance, Québécois de cœur et de plusieurs souches ».
En allant à la rencontre des aînés qui fréquentent le YMCA du Parc, Mélissa Lefebvre réalise combien le projet leur demande de sortir de leur zone de confort. Malgré la peur de ne pas arriver à communiquer, l’appréhension de ne pas connaître son texte, et l’anxiété liée à la scène, neuf aînés décident d’embarquer.
« Tout le monde désire partager des souvenirs et des rêves », affirme Mélissa Lefebvre. C’est le point de départ de ses ateliers hebdomadaires d’art dramatique, durant lesquels étudiants et aînés s’apprivoisent mutuellement, en partageant des biscuits, en chantant et s’échangeant des cartes de souhaits.
Des équipes intergénérationnelles sont ensuite formées, en lien avec les affinités et les connivences de chacun. Chaque groupe doit se trouver un point commun, comme le café, la nature ou la musique. La complicité des participants est ensuite immortalisée à travers des clichés de la photographe Joannie Lafrenière, pris dans des lieux insolites et accompagnés de la description personnelle de chaque participant. Le résultat est magnifique (voir ici-bas la galerie de 10 photos)
D’autant plus que les répercussions du projet ont été nombreuses auprès des jeunes, qui ont eu l’impression de se rapprocher de grands-parents qu’ils n’avaient pas vus depuis longtemps, mais aussi des aînés, qui ont fait revivre des souvenirs bien enfouis. « J’ai 72 ans, mais grâce à ce projet, j’en ai maintenant 27 », confie Jacques Beauchemin, enjoué.
« Peu importe l’âge, le pays, l’origine ou la religion, il y a une partie de nous en l’autre », affirme Mélissa Lefebvre. Le projet a donné lieu à un court métrage, signé Paul Tom qu’on peut voir ici.
Racines Croisées a récemment reçu un prix Essor du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.
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@Joannie Lafrenière -
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