Composter (même l’été) : guide de survie

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06 Juil 2021 par Unpointcinq
Catégories : Environnement / MSN / Véro-Article
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Composter est une bonne manière d’alléger son empreinte carbone. Vous aimeriez bien vous y mettre, mais les vers blancs et les mauvaises odeurs émanant parfois des bacs l’été vous rebutent un peu… Wô, minute! À tout problème, il y a une solution.

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Par Amélie Cournoyer

Si vous avez accès à la collecte municipale

L’avantage avec les bacs bruns, c’est qu’on peut y déposer à peu près tous nos résidus alimentaires et de jardin, contrairement aux composteurs domestiques et aux vermicomposteurs. Les viandes et matières grasses peuvent par contre générer de mauvaises odeurs, de même que des vers blancs, surtout durant les chaudes journées d’été, en plus d’attirer les mouches et les petits animaux.

Pour éviter tous ces problèmes, Recyc-Québec conseille de conserver vos rognures et restes de table dans un contenant au congélateur et de le vider dans le bac brun seulement le jour de la collecte. Si vous manquez d’espace dans le congélo, optez pour l’une ou l’autre de ces astuces :

  • Entreposez votre bac brun à l’ombre (pour ralentir la décomposition des résidus alimentaires, donc les odeurs et le développement des vers);
  • Mettez votre bac brun à la rue chaque semaine même s’il n’est pas plein (non seulement pour une question d’odeur, mais aussi parce que les vers n’auront pas le temps de s’y développer);
  • Enveloppez vos restes dans du papier journal (pour éviter que des odeurs s’en dégagent et que les mouches y pondent leurs œufs);
  • Saupoudrez le contenu de votre bac de bicarbonate de soude (pour éviter le développement de vers);
  • Appliquez de l’onguent mentholé autour des trous d’aération du bac et sur les rebords du couvercle (pour tenir les animaux loin);
  • Nettoyez régulièrement votre bac avec de l’eau et un peu de vinaigre ou du savon (pour éliminer les odeurs).

Le compost n’attire pas les animaux. S’ils rôdent autour, c’est qu’ils étaient déjà là avant ou qu’on y a mis par mégarde de la viande.
- Joëlle Carle, cofondatrice de l’organisme en agriculture urbaine et écocitoyenneté La Brouette

Pour le compostage domestique

Odeurs, insectes, vers blancs, vermine… Les principales craintes liées au compostage domestique ressemblent à celles de la collecte municipale. Or, le composteur à la maison n’accepte ni les viandes ni les matières grasses (huiles, mayonnaises, sauces, produits laitiers), ce qui élimine en partant la problématique des vers blancs et réduit considérablement celle des odeurs. « Je dis toujours aux gens que s’ils ont un problème avec leur compost, ce n’est pas le compost, le problème, mais la personne qui fait le compost », blague Joëlle Carle, cofondatrice de l’organisme en agriculture urbaine et écocitoyenneté La Brouette.

Pour ce qui est des odeurs, elle assure qu’elles sont inexistantes, voire très faibles, mais qu’elles peuvent parfois survenir lors des brassages hebdomadaires qui servent à bien mélanger les matières, à aérer le compost et à le décompacter afin d’offrir un milieu de vie propice aux décomposeurs. Si l’odeur devient forte, c’est généralement que le compost est trop humide et, dans ce cas, il suffit d’ajouter des matières sèches, comme des feuilles mortes, de la terre ou du papier journal, et de bien brasser le tout. Qu’en est-il des rongeurs, des ratons laveurs, des moufettes et compagnie? « Le compost n’attire pas les animaux. S’ils rôdent autour, c’est qu’ils étaient déjà là avant ou qu’on y a mis par mégarde de la viande », répond-elle. Puis, si les mouches vous dérangent, assurez-vous de toujours bien couvrir les aliments avec des matières sèches.

Un geste qui compte

L’enfouissement des déchets de toutes sortes est à l’origine de 5 % des gaz à effet de serre du Québec, soit 3,6 millions de tonnes d’équivalent CO2 (2018). Composter nos résidus alimentaires peut aider à réduire ce bilan. En mettant ses restes de table au compost, un ménage québécois réduit son empreinte carbone de 607 kilogrammes d’équivalent CO2 par an, selon l’estimation du CIRAIG pour Carbone Scol’ERE.

Pour le vermicompostage

Comme beaucoup, Joëlle Carle trouve le vermicompostage légèrement plus compliqué que le compostage domestique, parce qu’il implique de garder les vers rouges qu’on achète en vie en les conservant à la bonne température. Il faut également les nourrir juste assez en leur donnant de petites quantités de nourriture à la fois et en petits morceaux seulement. « Les restrictions du côté des aliments sont également un peu plus nombreuses : en plus de la viande et des matières grasses, il faut idéalement éviter oignons, patates et agrumes », cite-t-elle en exemple en précisant que c’est tout de même une belle expérience, parce qu’on peut voir les vers à l’œuvre et s’en occuper comme on le ferait avec un animal de compagnie.

Le propriétaire de l’entreprise de vermicompostage Vers l’Avenir Martin Chayer assure pour sa part que le procédé reste somme toute assez simple. « Le truc est de commencer par une petite colonie de vers pour prendre le temps de les apprivoiser et de s’habituer à la quantité de nourriture à leur fournir », conseille-t-il. Pour une famille de quatre personnes, une demi-livre de vers rouges suffit au départ (les vers mangent le ¾ de leur poids quotidiennement).

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Durant l’été, on peut installer le vermicomposteur à l’extérieur, mais on doit le rentrer à l’automne, dès que la température chute sous la barre de zéro. « Pour cette raison, la majorité des gens choisissent de vermicomposter à l’intérieur, à l’année », spécifie Martin Chayer. Mais, avoir un vermicomposteur dans son salon, ça pue et ça attire les mouches, non? « Pas si on respecte les règles de base », soutient-il. Comme on l’a vu ci-dessus, c’est souvent l’excès d’humidité qui crée les odeurs. « Les matières sèches et humides doivent toujours être ajoutées dans une proportion de 50/50 pour maintenir le taux d’humidité entre 60 et 80 % », résume-t-il. Pour tenir les mouches loin, il faut couvrir les résidus alimentaires avec du carton ou du papier journal (ce qui aide à équilibrer non seulement le taux d’humidité du compost, mais aussi son acidité – on vise un pH assez neutre, autour de 6 ou 6,5).

Composter, c’est trop cher

Finalement, si ce sont les coûts liés au compostage qui vous empêchent de franchir le pas, sachez que certaines municipalités fournissent gratuitement les bacs bruns et parfois les bacs de cuisine pour la collecte municipale. Plusieurs d’entre elles offrent également des programmes qui permettent l’achat d’un composteur domestique à faibles coûts. Quant au vermicompostage, il faut compter l’achat de vers rouges (une demi-livre de vers se vend entre 30 $ et 60 $) et du vermicomposteur (100 $ et plus). Mais il est aussi possible de fabriquer un vermicomposteur ou un composteur maison. Quand on dit qu’il y a une solution à tout…

Photo principale : granata68/shutterstock 
Photo compost : Krit Leoniz/shutterstock



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  1. Diane Tremblay dit :

    Mon mari met du papier journal à chaque fois qu’ail vide mon contenant de résidu domestique et il place le bac de compost dans le garage où il fait très frsis

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