Mariages : moins de carbone, plus de fun

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21 Mai 2019 par Unpointcinq
Catégories : Environnement
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Célébrer ses noces en minimisant leur empreinte carbone? Deux couples – l’un déjà marié, l’autre qui convolera bientôt – ont dit ouiiiiiiii!

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Transport vers un lieu enchanteur, robe de mariage et habit de noces qui finiront aux boules à mites, décorations et fleurs (beaucoup de fleurs), festin pour des dizaines de convives… Soyons francs : un mariage, c’est potentiellement autant de fun (et de grosses dépenses) que d’émissions de gaz à effet de serre (GES)!

Mais il est possible de réduire le bilan carbone de ce moment unique sans gâcher la fête. Plongés dans les préparatifs de leur mariage « anti-déchet », qui aura lieu en août, Nancy Sorel et Stéphane Babeux, de Lacolle, se sont pris au jeu de la réduction. Première bonne surprise : la découverte d’un vignoble « écologique » proposant une réception axée sur les produits locaux et naturels, dont la volaille provenant d’une ferme voisine. Une jolie économie de transport et… de GES.

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Nancy et Stéphane se diront oui dans un peu plus de trois mois. © Perrine Larsimont

« C’est bien tombé parce que je débutais le mode [anti-gaspillage] et je me suis dit : “pourquoi ne pas essayer d’étendre ça le plus possible à l’ensemble du mariage?” » explique Nancy, 49 ans, spécialisée dans l’organisation d’événements. « On voulait aussi se prouver qu’on est capable de faire des belles choses en étant ingénieux et en recyclant nos produits », ajoute-t-elle.

Pour éviter l’usage de serviettes jetables, Nancy propose de joindre l’utile à l’agréable : offrir des serviettes en tissu que les invités pourront conserver. Les ronds de serviette seront faits de rouleaux de papier de toilette recyclés, décorés à la mode paysanne!

C’est le bouquet!

Sur le plan de la déco, Nancy et Stéphane misent sur une ambiance champêtre. Ça tombe bien : ce style se prête bien aux matériaux réutilisables ou compostables. Nancy a par exemple opté pour des ornements fabriqués à partir de rondins de bois, des chandeliers faits de boîtes de conserve ou de pots Masson recouverts de fibres végétales, ces derniers servant aussi de vases pour les fleurs.

Les fleurs, justement, seront le thème de la fête. Nancy les fera pousser elle-même, afin d’éviter de recourir aux engrais chimiques et, surtout, de les faire venir de l’extérieur du Québec (transport = GES!). « J’ai commandé 500 g de tournesol. Je vais en planter peut-être une trentaine et le reste sera donné à mes invités pour qu’ils puissent faire pousser de l’amour dans leur jardin », explique-t-elle, enchantée.

Quant aux tenues des mariés, elles seront louées ou achetées d’occasion. Stéphane n’a d’ailleurs pas l’intention de choisir un costume trop guindé, car il compte bien pouvoir le porter de nouveau!

Près de 23 000 mariages ont été célébrés au Québec en 2018, selon l’Institut de la statistique du Québec. Outre l’empreinte carbone relative au transport et au repas de noces, un mariage peut générer des GES par les achats à usage unique qu’il occasionne : tenues, décorations, articles de papeterie, etc. Autant d’éléments qui, s’ils ne sont pas réutilisés, se transformeront en déchets.

Sortir du lot, c’est cool

Le défi que se lancent les futurs mariés, Alexandra Laverdière l’a relevé il y a trois ans avec son mari, Pierre-Olivier Bousquet. « Outre la vaisselle de location, toute la décoration du mariage a été faite avec des trucs réutilisés », raconte-t-elle. Pots d’olives, bouteilles de bière et de vin vides : les contenants en verre récupérés dans des restaurants et décorés avec soin ont couvert les tables des convives d’une touche rétro chic.

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Alexandra Laverdière et Pierre-Olivier Bousquet ont impliqué leurs invités dans leur démarche. © Arcouette&co

Quand on mise sur la récup, l’emprunt aux amis s’avère être une option précieuse. Des jeux de lumières de Noël blanches ont notamment permis d’illuminer la grange où se sont déroulés le repas et la soirée. « Les gens étaient contents d’avoir prêté leurs choses, d’avoir pu participer à leur façon », explique Alexandra, qui se remémore en souriant les exclamations des invités découvrant le lieu de la fête : « C’est moi qui ai aidé à faire les fleurs! » « C’est moi qui ai fait ça! » « Oh, j’avais ça chez nous! »

Les amis ont d’ailleurs littéralement mis la main à la pâte en confectionnant un buffet de desserts maison. Un ensemble de petites actions qui ont aussi beaucoup diminué les coûts du mariage, selon Alexandra. Les déchets compostables et recyclables générés au cours de ce party au milieu des bois ont par la suite été ramenés en ville, dans leurs sacs de tri.

À l’heure du bilan, la jeune femme regrette certains des choix qu’elle a faits, par exemple celui d’imprimer des menus individuels plutôt que d’écrire la liste des plats sur une grande ardoise. Elle se console toutefois en pensant aux beaux moments, parfois inattendus, que ses efforts anti-carbone ont générés. « Les préparatifs ont créé beaucoup de belles rencontres entre mes amis, ça a été vraiment cool », dit-elle. Et de conclure : « Pis quand je regarde les photos, c’était vraiment beau. C’était mon mariage de rêve. Je n’ai pas l’impression d’avoir coupé sur mes désirs parce que j’ai voulu limiter les déchets. »

Deux gestes concrets pour réduire l’empreinte carbone d’un mariage

Un mariage aux États-Unis génère quelque 56 tonnes d’équivalent CO2, selon Sound Advice for a Green Earth, un projet mis sur pied par des étudiants de l’Université Stanford. Voici deux des plus importantes sources d’émissions de gaz à effet lors d’une noce américaine.

Le choix du lieu de la réception

Si, au lieu de parcourir 100 km pour se rendre à la réception, 40 invités roulent 15 km à raison de 4 passagers par auto, on réduit les émissions de GES d’environ 714 kg d’éq. CO2(et d’environ 360 kg d’éq. CO2 s’ils se déplacent à 2 par auto).

Le choix des fleurs

Roses, hydrangées, lisianthus et lys calla figurent parmi les fleurs préférées pour composer le bouquet de la mariée ou orner les tables de la réception, selon les fleuristes que nous avons consultés.

Elles ont en commun de venir généralement de l’Équateur, donc de parcourir beauuuuuuucoup de kilomètres en avion avant d’atterrir sur les lieux de la noce. Leur préférer les tulipes de l’Île-du-Prince-Édouard ou les renoncules produites au Canada évitera l’émission d’environ 600 kg d’éq. CO2.

D’autres trucs pour se passer la bague au doigt en limitant les GES

  • Choisir un lieu de célébration proche du lieu de résidence de la majorité des invités et organiser un système de covoiturage
  • Favoriser un menu végétarien et de saison, en plus des produits bio et locaux
  • Éviter la vaisselle et les ustensiles jetables
  • Pas de papeterie : envoyer les faire-part et les remerciements par courriel
  • Éviter la distribution d’articles à usage unique
  • Envisager une solution de rechange aux cadeaux : l’achat de crédit carbone pour compenser les GES produits à l’occasion du mariage, par exemple
  • Choisir pour la lune de miel un lieu original… où on va sans prendre l’avion

Article produit par unpointcinq.ca, le média de l’action climatique au Québec.



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