
Pierre Hébert: attends pas
J’aimerais ça partir en voyage avec ma mère. Elle a 65 ans et j’aimerais en profiter pendant qu’elle est encore en forme. J’ai pas le goût de trop attendre et qu’il soit finalement trop tard.
À l’image de la planète, le Québec se met de plus en plus en mouvement pour lutter contre la pollution textile. Regard sur cet inquiétant phénomène et sur les pistes de solution.
Le cercle est particulièrement vicieux: on jette pour acheter, puis on recommence, contribuant au gaspillage et augmentant la demande de produits vestimentaires. «L’industrie de la mode est la deuxième plus polluante sur terre, après celle du pétrole», apprend-on dans le documentaire The True Cost (2015), qui dénonce les affreuses conditions de travail dans le secteur des vêtements bon marché.
Il y a de quoi sursauter quand on apprend que la production de vêtements engendre 1,2 milliard d’émission de CO2 sur la planète et utilise 4 % des ressources mondiales d’eau potable par année, selon une étude menée en 2017 par la fondation britannique Ellen MacArthur. Si des habits ne trouvent pas preneur, ils risquent alors d’être éventuellement transportés vers un site d’enfouissement; en plus du transport très polluant, les tissus ensevelis génèrent beaucoup de gaz à effet de serre.
Ici et là, les initiatives se multiplient pour contrer cette catastrophe écologique et humanitaire. Alors que la Fashion Week de Stockholm a été annulée en août dernier pour dénoncer la situation, plus de 30 géants de la mode – dont Adidas, Chanel, H&M et Gap –, ont récemment signé un pacte pour réduire leur impact environnemental en marge du G7. Des gestes symboliques, certes, mais qui ont tout de même une influence sur certains consommateurs désireux de s’éloigner de la mode éphémère, c’est-à-dire du flot constant de vêtements de piètre qualité à petits prix. En témoigne notamment la faillite partielle de la chaîne de boutiques de prêt-à-porter Forever 21, qui a décidé de mettre la clé sous la porte de ses 44 magasins au Canada.
«Je sens que les gens sont de plus en plus conscients, mais on en trouve encore beaucoup dans les centres d’achats! Les entreprises suivent la demande du consommateur. S’il va vers des choix plus éclairés, ça ne peut que forcer l’industrie du textile à s’adapter», explique Danny Roy, directeur général adjoint de Récupex, un organisme d’insertion sociale sans but lucratif qui se concentre sur la récupération de vêtements, de tissus et d’accessoires à Sherbrooke. Un service essentiel, quand on sait que les produits textiles ou vestimentaires représentent 3 % des matières résiduelles des ménages québécois, ce qui correspond à environ 12 kg annuellement par personne, selon les plus récentes données (2012-2013) de RECYC-QUÉBEC. Quand même!
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Photo: Stocksy