Gros plan sur la « soupe de plastique » du Pacifique

plastique
08 Juil 2020 par Ariane Arpin-Delorme
Catégories : Environnement / Véro-Article
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Gros plan sur le vortex de déchets situé au nord-est de l’océan Pacifique, aussi connu sous les noms de "soupe de plastique" ou "7e continent".

La découverte du 7e continent a sans aucun doute été l’une des principales prises de conscience des dangers de la production massive de plastique.

Ce fameux continent se forme actuellement dans l’océan Pacifique, entre les côtes des îles d’Hawaï et celles de la Californie. Certains spécialistes préfèrent le désigner par l’expression «soupe de plastique», puisqu’il ne s’agit pas d’une masse solide où l’on pourrait marcher, mais plutôt d’une zone océanique saturée par les déchets plastiques.

Alors que les débris les plus denses s’accumulent dans le fond marin, les amas de dépôts flottants sont transportés par les courants, convergeant et s’accumulant dans des gyres (du grec guros, qui signifie «cercle») océaniques subtropicaux.

C’est quoi, les microplastiques?

Depuis son développement commercial dans les années 1950, le plastique connaît une progression spectaculaire (sa production a atteint 288 millions de tonnes en 2012, soit une augmentation de 620 % par rapport à 1975) due à ses propriétés remarquables, dont sa durée de vie. Mais dès que le plastique se retrouve dans l’environnement, cette caractéristique devient un inconvénient majeur. En mer, sous l’effet de l’abrasion causée par la chaleur du soleil et le mouvement des vagues, le plastique se brise en particules, souvent invisibles à l’œil nu. Or, ces fragments de moins de 5 mm – les microplastiques – sont extrêmement difficiles à ramasser, un obstacle qui constitue un des princi­paux défis de l’opération nettoyage des océans.

C’est malheureusement la négligence des humains et des entreprises qui semble à la source de cette inquiétante pollution toxique. L’usage croissant des emballages plastiques dans les pays émergents – à la suite des pays occidentaux –, qui n’ont pas encore mis en place des infrastructures de collecte et de recyclage, s’ajoute également au problème… sans compter son rôle dans le déclenchement de catastrophes naturelles, comme les inondations et les tsunamis.

L’effet le plus direct de cette pollution plastique se manifeste par le piégeage des animaux dans des filets ou autres engins de pêche à la dérive. C’est d’ailleurs une cause majeure de mortalité chez les mammifères marins, dont les baleines et les dauphins, ainsi que les tortues et oiseaux de mer, qui en sont les premières victimes. Il faut aussi savoir qu’en raison de l’apparence des microplastiques, semblable à celle du plancton, ceux-­ci s’accumulent dans le système digestif des animaux marins, qui se nourrissent de moins en moins et finissent par en mourir. N’oublions pas non plus que tout ce qui est ingéré par les poissons et fruits de mer peut se retrouver dans nos assiettes!

En chiffres

Selon l’étude de l’organisme Ocean Cleanup, la superficie du 7e continent occupe au moins 1,6 million de km2 (un territoire comparable à celui du Québec) et contient 80 000 tonnes de déchets, dont 80 % proviennent d’éléments terrestres (déchets ménagers mal collec­tés, mal recyclés ou abandonnés) et sont transportés par les cours d’eau, principa­lement les 10 plus grands fleuves du monde. Près de 270 espèces marines en sont affectées.

Ils changent la donne

  • Fondé en 2013 aux Pays-Bas, The Ocean Cleanup procède au nettoyage des océans.
    theoceancleanup.com
  • La Fondation Tara Océan parcourt les mers depuis 2003 pour y mesurer l’impact des microplastiques. oceans.taraexpeditions.org
  • 4ocean est une entreprise qui récupère et recycle les déchets de plastique échoués en mer, tout en nous encourageant à modifier nos habitudes de consommation.
    4ocean.com
  • Ocean Conservancy organise des initiatives de nettoyage des plages à l’échelle de plus de 100 pays. oceanconservancy.org

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