BABI : Avoir un enfant à besoins intenses

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13 Mar 2023 par M. Geoffrion
Catégories : Famille / MSN / Véro-Article
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Connaissez-vous le l'acronyme BABI? On l'emploie pour ces «bébés à besoins intenses» qui dorment peu, pleurent beaucoup et pour qui l'adaptation n'est pas chose facile. Témoignage d'une maman aimante qui vit avec un BABI.

Enceinte de mon troisième, j’avais l’impression d’être prête. Après deux enfants, on se dit qu’on a le tour, que rien ne peut nous surprendre. On a vécu les nuits éveillés plus qu’une fois, changé des couches explosives et compris qu’une débarbouillette sur l’épaule valait mieux qu’un changement de chandail après chaque boire. Bref, je pensais que ce serait facile d’accueillir le nouveau membre de la famille. J’avais tort.

Mon troisième enfant est venu au monde parfaitement en santé. Nous faisons partie des chanceux. Un beau garçon à terme, bien éveillé et vigoureux. Nous étions aux anges. Nous sommes retournées à la maison et avons commencé à apprivoiser la vie à cinq. Après quelques semaines, nous nous sommes aperçues que l’adaptation était difficile. Notre bébé dormait très peu et uniquement sur nous. Il ne faisait que des siestes de 20 ou 30 minutes. Il pleurait hurlait de longues heures. Il nous paraissait impossible à consoler. Il refusait d’être déplacé en voiture ou en poussette. Il semblait constamment insatisfait. La seule façon de l’apaiser était de courir ou danser dans la maison en le portant dans nos bras. Les impossibilités ont commencé à se manifester : sortir de la maison, le déposer pour prendre une douche, le poser pour dormir, le bercer ou tout simplement s’asseoir. Nous avons passé la première année de sa vie à marcher rapidement dans la maison en le tenant dans nos bras.

Épuisées et ne comprenant pas pourquoi notre bébé était aussi exigeant, nous avons commencé à faire des recherches. Nous sommes tombées sur le terme BABI (bébés à besoins intenses). C’est à ce moment que la lumière s’est enfin allumée. À la lecture des critères que l’on retrouve chez les BABIs, nous avons reconnu notre fils. Intense, insistant, réactif, exigeant, imprévisible, insatiable, épuisant et insatisfait font entre autres parti des caractéristiques des BABIs. Cela le décrivait bien et expliquait peut-être pourquoi c’était aussi difficile de s’adapter à son arrivée malgré les mois qui passaient.

À partir de ce moment, nous avons changé notre façon de faire les choses. Nous avons cessé de le comparer aux autres et de nous questionner sur nos compétences. Nous avons cessé d’avoir des attentes. Nous avons décidé de suivre notre fils en répondant à ses besoins et en lui fixant des limites claires et sécurisantes. Il a 17 mois aujourd’hui, il ne fréquente pas de garderie, car malgré les essais, cela ne fonctionne pas. Il ne tolère pas encore d’être séparé de ses mamans, il ne peut donc pas se faire garder non plus. Nous avons réorganisé notre structure familiale pour qu’une de nous deux demeure à la maison avec lui pendant que l’autre travaille. Cela demande des sacrifices et génère parfois des frustrations, mais c’est une décision que nous avons prise à deux, pour le bien de notre fils et de notre santé mentale.

Dans toute cette folle aventure, notre couple a été mis sur pause. Nous en sommes conscientes. Cette décision nous permet de ne plus vivre de culpabilité en répondant à nos besoins individuels avant ceux du couple. Cela n’est pas toujours facile au quotidien. Je suis persuadée que lorsqu’on se donne la touch chaque soir, la broue plein le toupet, nous savons toutes les deux que notre team est indestructible. Avoir un BABI n’aura fait que nous solidifier davantage.  Une chance, car bébé 4 arrivera en juillet prochain…


En couple avec une Maman2, M. Geoffrion jongle entre la garde partagée des ainés et le congé de maternité du p’tit dernier. Elle nous partage les histoires et les questionnements du quotidien de sa famille homoparentale.

 

Photo principale : Unsplash Ema Studios

 

 

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