Par Emmanuelle Parent pour Le Centre pour l’intelligence émotionnelle en ligne (Le CIEL)
L’objectif ici n’est pas de protéger les jeunes en aseptisant parfaitement leur environnement numérique, mais plutôt de les accompagner dans leur passage à l’autonomie.
Être la cible ou le témoin
Une recherche Habilo Média réalisée auprès de 1000 jeunes canadien.nes révèle que toutes et tous ont déjà été témoin de préjudices sur Facebook. Le phénomène est également fréquent sur les autres plateformes. Si être la cible d’une attaque implique des conséquences négatives, y être exposé.e régulièrement peut aussi entraîner des impacts nocifs.
Par exemple, lire des commentaires offensants concernant le poids des femmes ou leur style vestimentaire a le potentiel de rendre une jeune fille plus soucieuse de son image corporelle. Il en va de même pour les LGBTQ+ ou les personnes de couleur qui en viendraient à moins assumer certaines caractéristiques de leur groupe d’appartenance à cause de propos injurieux en ligne.
Heureusement, les ados en âge d’utiliser les réseaux sociaux peuvent faire preuve d’esprit critique et développer de la confiance en soi grâce au bon support de leur famille, de leurs ami.e.s et même de modèles présents en ligne.
Savoir identifier la haine en ligne = donner du pouvoir à l’ado
Reconnaître quand un propos incite à la haine est un critère important pour qu’un.e adolescent.e soit mieux préparé.e à naviguer sainement sur Internet. Souvent les insultes en ligne sont fondées sur les formes de discrimination hors ligne. C’est pourquoi n’hésitez pas à ouvrir une conversation ou dénoncer les situations problématiques qui se présentent dans votre quotidien, même à l’extérieur du numérique, pour montrer l’exemple et prôner le respect.
Identifier les pratiques offensantes sur les réseaux sociaux permet au jeune de poser un regard critique sur les contenus qu’il y croise, que ce soit dans le but de passer rapidement à autre chose, de signaler une publication ou d’en parler avec des personnes responsables.
Ouvrir la conversation
Dans la majorité des cas, les ados ne savent pas comment réagir devant les préjudices ou ils ne veulent pas aggraver une situation. Ces jeunes rapportent aussi qu’ils sont fréquemment inspirés par les adultes présents dans leur vie. Ainsi, n’hésitez pas à être vocal lorsque vous-mêmes êtes témoins de propos qui vous font réagir sur les réseaux sociaux (avec respect, bien entendu!). Signalez-vous les commentaires? Bloquez-vous des individus? Comment vous sentez-vous en voyant ce contenu?
Parlez de votre expérience, expliquez vos décisions et demandez à votre ado ce qu’il ferait dans la même situation que vous. Cet échange a la possibilité d’ouvrir un dialogue honnête et inspirant pour les deux parties!
Poursuivre vos réflexions, consultez le rapport «Les jeunes Canadiens en ligne : repoussant la haine».
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Photo : Maskot Getty Images