Les éducatrices et les professeurs passent aux aveux

07 Jan 2019 par Maude Goyer
Catégories : Famille
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Notre collaboratrice Maude Goyer, alias Maman 24/7 a donné la parole à une vingtaine d’éducatrices et de professeurs du préscolaire. Voici quelques-unes de leur confessions!

« Que pensez-vous des parents des enfants de votre groupe ? Qu’aimeriez-vous leur dire ? Y’a-t-il des choses qui vous agacent, vous énervent ? » Ce sont ces questions que j’ai posées à une vingtaine d’éducatrices en garderie et de professeurs du préscolaire des quatre coins du Québec. Elles ont été nombreuses à me répondre. Certaines m’ont envoyé des romans fleuves, d’autres avaient des réticences… Finalement, la majorité s’est prêtée au jeu, à condition de n’être identifiée qu’avec leur prénom.

Voici quelques-unes de leurs confessions… À méditer.

L’habillement

« Certains parents ne semblent avoir aucun contact avec Météomédia. Leurs enfants arrivent sans botte, sans mitaine, ni chapeau ou avec un manteau qui n’est pas suffisamment chaud. Tout le groupe est pénalisé : on ne peut pas sortir dehors. » – Marie, éducatrice en service de garde familial, L’Assomption

« Cher parent, lorsque vous entrez dans l’école tous les matins pour habiller ou déshabiller votre trésor, vous ne nous rendez pas service. Quand vous n’êtes pas là, devinez à qui revient la responsabilité ? » – Catherine, professeur de 2e année, Québec

« Si un enfant est incapable de mettre ou d’enlever un vêtement, ce serait peut-être une bonne idée de ne pas envoyer l’enfant avec à l’école… » – Julie, professeur de maternelle, Mirabel

« Les petits gants, c’est joli. Mais pas très pratique au moment d’habiller les tout-petits. Imaginez 60 petits doigts à glisser dans chaque trou… » – Mylène, éducatrice en service de garde familial, Trois-Rivières

La routine

« Je ne comprends pas pourquoi les parents n’identifient pas les vêtements ou le matériel de leur enfant : c’est pourtant une évidence… J’ai déjà reçu une note d’une maman me demandant d’identifier la bouteille d’eau de sa fille ! »  – Nadine, professeur de 1ère et 2e année, Ontario

« Prévenez vos enfants de l’heure à laquelle vous viendrez les chercher et de la personne qui se présentera, surtout lorsque vous brisez la routine. Cela éviterait bien des crises que nous devons gérer… » – Marie, éducatrice en service de garde familial, L’Assomption

L’état de santé

« Nous connaissons bien votre enfant puisque nous passons quotidiennement entre 8 et 10 heures avec lui. Si nous vous appelons pour signaler qu’il est malade ou qu’il ne file pas, faites-nous confiance ! Certains parents envoient leurs enfants malades à la garderie et quand nous les appelons au travail, ils refusent de nous croire et ils nous obstinent. Un enfant malade a besoin de calme et de repos. Est-ce si difficile de prendre une journée de congé avec votre enfant qui en a bien besoin ? Pourtant, c’est précieux… »  – Annie, éducatrice en garderie, Magog

« N’envoyez pas votre enfant bourré de Tylenol ou d’Advil au service de garde. S’il ne se sent pas bien et que vous ne pouvez manquer du travail, trouvez une solution de rechange. Vous pouvez même vous y préparer à l’avance car il y a de fortes chances pour que ça arrive ! » – Mylène, éducatrice en service de garde familial, Trois-Rivières

« Le pire, c’est la gastro cachée. Les parents sont au courant mais ils laissent tout de même leur enfant à la garderie sans prévenir l’éducatrice… L’enfant contamine tous les autres et du coup, toutes les autres familles devront y faire face. Parfois, on se rend même à la fermeture de la garderie pour désinfecter. Tenez-vous le pour dit : la gastro est contagieuse jusqu’à 48 heures après la dernière diarrhée ou le dernier vomissement. » – Catherine, éducatrice en garderie, Rive-Sud de Montréal

Les soins

« Certains parents ont l’air de croire que c’est à nous de voir à des soins de base comme couper les ongles, nettoyer les oreilles, brosser les dents le matin… Je ne considère pas que c’est de mon ressort de voir à l’hygiène des dix enfants de mon groupe. » – Édith, éducatrice spécialisée, Montréal

« Je suis toujours surprise de constater qu’un enfant arrive le matin avec sa couche de la nuit, bien pleine… Évidemment, ça déborde dès qu’il fait pipi à la garderie. » – Catherine, éducatrice en garderie, Rive-Sud de Montréal

La communication

« Un petit deux minutes pour lire le cahier de communication, est-ce trop demander ? Comme je suis éducatrice spécialisée, j’y note les objectifs, les défis et les progrès de votre enfant. Je recommande des séances d’exercices. Je me fais un devoir de préparer avec amour et passion les notes du cahier de communication. J’aimerais bien que les parents collaborent pour faire progresser leur petit amour avec nous. » – Vicky, éducatrice spécialisée, Montréal

« Lors d’une rencontre en classe d’une durée de 15 minutes, j’ai déjà eu devant moi une maman qui a répondu à trois appels sur son cellulaire, tous non-urgents m’a-t-il semblé… » – Catherine, professeur de 2e année, Québec

« Si vous souhaitez qu’on se parle, je préfère que vous preniez rendez-vous. J’aime discuter avec les parents mais pas en plein « rush » du début des classes, entre deux cadres de porte ou debout dans le vestiaire devant d’autres parents. » – Catherine, professeur de maternelle, Montréal

« La confiance et la bonne communication, ça se fait dans les deux sens. Si vous nous critiquez ouvertement devant vos enfants, imaginez ce que ça peut faire en classe. Vous avez un message, une question, un désaccord ? Glissez un mot dans une enveloppe ou passez-nous un coup de fil. » – Julie, professeur de maternelle, Mirabel

La gestion

« Je ne vous dis pas comment éduquer vos enfants alors de grâce, laissez-moi gérer ma classe. J’ai des parents qui m’ont déjà signalé comment placer le matériel et les meubles dans mon local, en plus de me dire quoi faire. » – Nadine, professeur de 1ère et 2e année, Ontario

« Au sujet des collations, pensez à nous qui gérons vingt enfants qui mangent en même temps : les oranges non épluchées, les contenants qui coulent jour après jour, les trucs avec arachides alors que c’est interdit, sans parler de ceux qui n’en ont jamais… » – Julie, professeur de maternelle, Mirabel

« Les parents doivent assumer leur décision de partir en voyage une ou deux fois durant l’année scolaire. Nous ne pouvons pas toujours préparer des travaux à l’avance pour vous aider. Nous en avons dix-neuf autres, en classe, à aider… » – Catherine, professeur de maternelle, Montréal

Article rédigé par Maude Goyer alias Maman 24/7 

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*Publication originale: décembre 2012



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  1. Isabelle dit :

    J’aurais aimé entendre des éducatrices en service de garde en milieu scolaire. Nous avons une voix, nous aussi et nous en voyons de toutes sortes.

  2. Jessica dit :

    Quand ton enfant ne sait pas: sauter à pieds joints, courir sans tomber à toutes les 2 minutes, lever les yeux en marchant, jouer dehors plus de 5min sans se plaindre, ou ne sait pas comment jouez dehors sans matériel, ne sait pas glisser ou construire un fort ou une glissade…… Stp lâche la tablette ou oublie de m’écrire pour me demander de l’exempter !!!! En 12ans et je suis passée de 1 enfant par école en surplus de poids ou obèse à 1 pratiquement par classe. Et je n’ai jamais eu autant d’enfant « moron moteur » oui oui, c’est comme ça qu’on les surnomme les prof d’éduc. J’ai un bac en intervention physique et à la santé pas un certification d’une fin de semaine en animation de camp de jour. Savoir bouger, juste un minimum est primordiale dès le jeune âge. Savoir foncer dans le mur quand tu cours ou être incapable de sauter à la corde à 10 ans, même pas 2 tours, ce n’est pas normale… Et plus il y a de jeux électroniques plus ils n’acquierent pas un minimum de perception neuro-spatiale ou neuro-moteur…..Et vous pensez qu’ils seront de bons conducteurs? Bouge avec eux, cuisine avec eux, ça te fera autant de bien à eux qu’à toi #viedefamille sans oublier qu’ils tomberont moins malades et t’aideront dans les tâches quotidiennes!!! #joindrelutilealagreable

  3. Nau M dit :

    Moi, ce que j’aimerais dire aux parents prenez le temps d’être un bon modèle pour vos enfants, les bonnes manières à la maison, dans les endroits publics, à l’école, voiture car toutes ces belles manières auront des effets positifs dans le comportement de votre enfant.
    Dans le milieu scolaire on peut observer les enfants qui ont un bon comportement et ceux qui n’ont pas un bon comportement. J’ai 32 ans d’expériences dans le milieu scolaire donc on peut le voir. À l’école les enseignants et les éducateurs ne sont pas là pour élever vos enfants mais bien les soutenirs dans leur apprentissage.

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