Il y a deux ans, mon grand ami Normand et moi célébrions notre amitié d’or. J’ignore si ce terme existe, néanmoins, une amitié qui dépasse le cap des 50 ans mérite d’être soulignée.
D’emblée, rien ne nous prédestinait à nous rencontrer, Normand était un ami de mon frère. Comme à l’époque les garçons allaient à l’école des garçons et les filles, à celle des filles, j’avais peu de chance de croiser ses compagnons de classe. Il aura fallu une soirée spaghetti, proposée par ma mère, pour provoquer cette rencontre. La tablée était d’humeur joyeuse, mais une chaise demeurait vacante. Avec un peu de retard, voilà que s’amène le dernier invité. Au premier regard, il m’a intriguée. Pas très grand, mince, un sourire plus grand que nature et une aisance hors du commun. En discutant pendant le repas, nous avons découvert que nous étions tous deux passionnés de cinéma. Alors, nous avons passé le reste de la soirée à feuilleter mes livres sur le 7e art et à parler cinoche. C’est ainsi que notre amitié est née.
Toutefois, nos vies d’alors étaient différentes. Normand était toujours aux études tandis que moi, je venais d’intégrer le monde du travail. N’empêche, on s’appelait, on allait au cinéma, il venait manger chez moi. Et s’il lui arrivait de se présenter à la porte sans s’annoncer et qu’il n’y avait personne à la maison, il déposait, dans la boîte aux lettres, tantôt une rose jaune, tantôt un article de journal qui traitait de films à l’affiche. Encore maintenant, sa générosité, son affection, ses petits gestes d’attention sont exactement les mêmes.
À un certain moment, il y a eu une période à vide. De mon côté, je sortais beaucoup en boîte, je voyageais, j’avais de nouveaux amis. De son côté, il bâtissait petit à petit sa carrière d’artiste en suivant des cours de toutes sortes : jeu, danse, chant. Aujourd’hui, il s’investit tout autant, histoire de s’améliorer, encore et toujours. Moi qui l’ai connu alors que sa route artistique en était à ses premiers balbutiements, je ne peux que l’admirer pour sa persévérance et le chemin parcouru. Que ce soit sur scène ou à l’écran, il m’émeut à tout coup et me rend fière de lui.
Ami fidèle, sincère et surtout, sans aucun jugement, Normand m’a réconfortée lorsque j’étais en peine d’amour, en deuil de mes parents. Normand a toujours cru en moi et m’a encouragée lorsque je me lançais dans des projets, parfois farfelus.
Tous les gens à qui je le présente tombent sous le charme. Tous, sans exception. Il sait toucher le cœur des gens. La bienveillance est tatouée sur son cœur.
Ce mois de mars 2023, nous allons renouer avec notre rituel annuel, la soirée des Oscars. Aux tous débuts, nous n’étions que nous deux. C’était NOTRE moment. Puis, l’amoureux de Normand s’est joint à nous; quelques années plus tard, ce fut au tour de mon amoureux. Pandémie oblige, nous avons dû interrompre cette célébration, mais cette année, je nous promets une cérémonie grandiose.