À partir de 10 ans : l’amener à contribuer
Ça y est : notre enfant commence à avoir des goûts plus affirmés, il développe ses champs d’intérêt et manifeste son désir d’obtenir des biens qui lui appartiennent en propre, par exemple un iPad. Le moment est bien choisi pour lui parler d’épargne et, pourquoi pas, lui demander de contribuer à l’achat. En lui suggérant de mettre de côté une partie de l’argent reçu en cadeau pour son anniversaire, on le sensibilise à la valeur de ses dollars. « Le fait d’acheter quelque chose avec son propre argent amène l’enfant à en prendre soin davantage », affirme Suzanne Vallières, psychologue et auteure de nombreux ouvrages sur les enfants.
Claire Leduc, travailleuse sociale, thérapeute familiale et fondatrice du site Le Parent entraîneur, insiste pour sa part sur le concept du « travail par projet ». « Pour amener le jeune à amasser de l’argent, il faut viser des objectifs à court terme. La contribution exigée n’a pas besoin d’être énorme, ça pourrait être 25 $ ou 30 $, mais en payant lui-même avec les sous qu’il aura épargnés, il en retirera une plus grande fierté. »
Vers 15-16 ans : développer l’autonomie
C’est souvent l’âge où notre ado décroche son premier boulot, qu’il commence à gagner de l’argent… et ça lui brûle les doigts ! « On insiste alors sur l’épargne, précise Claire Leduc. L’étudiant qui travaille à temps plein durant l’été devrait en profiter pour en mettre le plus possible de côté. » Mais convaincre notre adolescent d’épargner, surtout dans une perspective de long terme, est souvent tout un défi. « Les ados de cet âge n’ont pas cette vision-là. C’est encore abstrait pour eux de penser à économiser pour leurs études », rappelle Suzanne Vallières. « Leur cerveau n’est pas prêt pour ça, précise Claire Leduc, car la capacité de prévoir ne se développe que vers 17-18 ans. »
Parce qu’il n’a qu’une seule envie, celle de tout dépenser, notre adolescent a besoin d’encadrement. «Si le jeune est libre de faire ce qu’il veut de son argent, c’est évident qu’il ne restera plus rien à la n de l’été, souligne Mme Vallières. C’est pourquoi je recommande aux parents d’inciter l’ado à mettre un certain montant de côté. Si, avant de travailler, il arrivait à s’en sortir avec 25 $ par semaine en poche, pourquoi aurait-il soudainement besoin de 200 $?» À cet égard le contrôle parental est primordial. Il faut s’assurer qu’une partie du salaire versé par un employeur est transférée dans un compte auquel le jeune n’aura pas accès avec sa carte de guichet.
Établir un budget
Comme notre adolescent ne prend jamais le temps de se demander où va son argent, il est important de s’asseoir avec lui et de passer en revue ses dépenses hebdomadaires ou mensuelles afin de l’aider à faire un budget. Le calcul doit entre autres tenir compte des coûts associés à la scolarité, au transport, aux repas à la cafétéria, à l’utilisation du cellulaire, aux vêtements, aux activités sportives, et inclure une part réservée aux loisirs et autres petits plaisirs. Et surtout, on n’hésite pas à refaire l’exercice avec notre jeune lorsqu’on s’aperçoit qu’il n’arrive pas avec le montant qui lui est alloué.
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