Enfin! Il aura fallu attendre deux ans avant de recouvrer cette liberté.
Cette année, pour ce voyage tant désiré, mon amoureux et moi avons opté de nous offrir une semaine dans le nord de l’Italie. Notre choix s’est arrêté sur la Vénétie où Venise, Padoue et Vicence ont meublé nos têtes de souvenirs mémorables. Pandémie oblige, j’ignore si le fait de ne pas avoir pu nous évader l’an dernier y est pour quelque chose mais, il nous semblait que l’on savourait davantage ces plaisirs retrouvés. Seulement, outre nous balader le long du Canal Grande et arpenter les multiples piazze, nous avions un autre rendez-vous au programme, un rendez-vous de cœur : celui de retrouver la famiglia. Celle pour qui, du reste, j’étudie l’italien assidûment depuis déjà six ans.
Si l’hospitalité italienne vous est familière, vous savez sûrement que pour les Italiens, le verbe donner se conjugue à l’infini. Je reconnais que recevoir autant de leur part m’a parfois mise mal à l’aise. Toutefois, j’avoue que je m’y habitue petit à petit. Il faut dire que, contrairement à mon compagnon d’origine italienne, je n’ai pas été initiée dans l’enfance à une générosité, disons, aussi débordante…
Je peux passer des mois, voire des années sans fréquenter mes amis d’outre-mer mais, dès qu’on se revoit, c’est comme si on s’était laissés la veille. Idem pour ma belle-famille. N’empêche, je ne vous cacherai pas que je verse toujours quelques larmes à la première accolade. L’émotion me saisit à tout coup.
C’est le cugino de mon amoureux, Giuseppe, qui nous a accueillis à l’aéroport. Avant de nous rendre chez lui, où nous allions loger durant notre séjour, nous avons fait un saut chez ses parents, Anna et Gino. C’est d’ailleurs en grande partie pour ce dernier que nous avons devancé notre voyage en Italie, prévu à l’automne. Nous avons constaté que Gino, malgré ses problèmes de santé, n’a rien perdu de sa mémoire prodigieuse ni de sa vivacité d’esprit. Mon homme, qui a eu la chance de le côtoyer dans sa jeunesse et de voyager avec lui, l’aime profondément. Personnellement, j’aurais adoré faire sa connaissance plus tôt; nous aurions eu des conversations animées, j’en suis convaincue. Quant à Anna, impossible de lui résister, une femme de cœur hors du commun!
Puis, c’est autour d’une table garnie de nombreux plats que nous nous sommes joints au reste de la famille, Daniela, Marina, Pietro et leur progéniture. Au fil des jours, les activités et les rassemblements familiaux se sont succédés : partie et pratique de calcio, anniversaire d’enfants, visite chez les tantes… Sans oublier, bien entendu, les repas à multiples services.
Le temps a filé. Comme d’habitude, trop rapidement. Heureusement, le cousin, sa femme et leurs fils prévoient venir au Québec l’été prochain. À notre tour de leur faire découvrir notre coin de pays. Et, en ce qui concerne l’oncle bien-aimé, nous lui avons promis de retourner bientôt, très bientôt. Et si on s’donnait rendez-vous dans un an…
Photo de couverture : Anastasia Vityukova Unsplash
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