Être maman nous fait évoluer dans plusieurs de sphères de nos vies. Lorsqu’on voit le petit « + » sur le test de grossesse, on sait qu’on embarque dans une grande aventure de hauts et de bas.
Étant à ma troisième grossesse actuellement, je vois ce que la maternité a laissé comme traces sur mon corps. Il est dur de réaliser, au début de cette aventure, que notre corps subira une série de changements dont certains deviendront permanents. Le concept du don de soi prend tout son sens quand l’on regarde dans le miroir notre corps post-partum.
Les seins qui perdent leur tonus, les vergetures, la peau moins ferme, la perte de cheveux, les cicatrices de l’accouchement, les varices persistantes, les livres en trop ne sont qu’une portion des « conséquences » de la grossesse. Le maillot de bain deux pièces ajusté qui traîne sur le comptoir de la salle de bain devient de moins en moins attrayant entre les séances d’allaitement.
Chaque femme doit apprendre à composer avec son corps qui change lorsqu’elle porte un enfant. Et chaque femme le fera de façon différente. Certaines glorifient les marques que la grossesse laisse sur le corps, un peu comme l’on admire les cicatrices d’un combattant. La réalité n’est pas aussi facile à digérer pour toutes. Pour d’autres, les mots insécurité, inconfort et pudeur peuvent naître en même temps que bébé.
Après l’accouchement, on entre rapidement en contact avec des croyances disant qu’il est possible de retrouver rapidement son corps d’avant. On te félicite de rentrer dans tes anciens vêtements et on se permet de répandre la bonne nouvelle à qui veut l’entendre. Yes we can! L’effet pervers y avons-nous pensé ? Et si cela avait pour effet de culpabiliser celles qui n’y arrivent pas ? Celles qui n’y arriveront jamais sans procédures médicales invasives.
J’ai 33 ans et trois grossesses à mon actif. Autour de mon nombril, des vergetures se dessinent comme les rayons du soleil. J’ai plusieurs livres en trop, des varices sur les jambes. J’ai les seins dégonflés et je doute que la peau de mon ventre ne retrouve jamais sa fermeté d’avant. Pour porter mes enfants, mon apparence physique aura payé une partie de la facture. Malgré le temps qui passe et les grossesses qui s’enchaînent, j’ai encore parfois de la difficulté à accepter tout cela.
À toi chère maman qui lit cela, sache que si parfois tu sourcilles en te regardant nue devant le miroir, tu n’es pas seule. Nous sommes des millions à porter sur notre corps ces mêmes marques indélébiles. Rappelle-toi, cependant, que dans les yeux de tes enfants, tu es la plus belle maman du monde. Et ils ont raison.
En couple avec une Maman2, M. Geoffrion jongle entre la garde partagée des ainés et le congé de maternité du p’tit dernier. Elle nous partage les histoires et les questionnements du quotidien de sa famille homoparentale.
Photo : Cavan Images Getty Images
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