Pour la première fois cette année, j’ai pu garder mes enfants à la maison tout l’été. Pas de camp de jour, pas de garderie. Je me disais que cela leur ferait du bien de ne pas avoir de structure pour la période estivale. Je nous voyais déjà, profitant des grasses matinées et du soleil pour jouer à l’extérieur. C’est là que la réalité m’a frappé de plein fouet : mes enfants s’ennuient.
La grasse matinée s’est transformée en éternelle question : qu’est-ce qu’on peut faire? Matin, midi, soir. Mes enfants demandaient à faire des activités de bricolage, des sorties en activités payantes, au parc, à la crémerie, chez leurs grands-parents, etc.
Habituellement, les fins de semaine, nous sommes souvent en sorties. Nous en profitons pour utiliser nos passes annuelles au zoo ou bien nous faisons des pique-niques au parc. À bien y penser, les temps morts sont peu fréquents durant la période scolaire.
Au début de l’été, nous avons rempli notre horaire d’activités et de choses à faire. Je trouvais qu’en structurant les enfants, j’avais moins de gestion à faire, moins de chicane. Plus les semaines passaient, plus j’étais fatiguée. Ironiquement ces vacances me semblaient plus prenantes que les semaines scolaires.
Puis, je suis tombée sur une merveilleuse publication de Sarah Hamel, psychoéducatrice, qui traitait de l’ennui chez les enfants. On peut en consulter le contenu ici!
Selon elle, l’ennui serait bénéfique pour les enfants. Cela leur permettrait de développer leur créativité et avoir accès à leur imaginaire, ce qui est plus difficile lorsqu’ils sont toujours structurés et stimulés par quelqu’un/quelque chose d’externe.
Nous avons donc décidé de ralentir le rythme. J’ai mis à leur disposition des jouets de création (blocs, crayons, figurines) et j’ai encouragé mes enfants à les utiliser. Au fil du temps, après une période de plaintes et de mécontentement, mes cocos ont commencé à s’inventer des jeux créatifs ensemble. Ils se sont mis à construire des villages inventés avec leurs blocs et élaborer des histoires avec leurs figurines. Ils ont dessiné leurs personnages favoris et les ont collés un peu partout dans la maison en prétendant que chaque pièce était leur maison. Il est devenu moins nécessaire pour eux de me solliciter et de demander à être divertis. Est-ce que c’est toujours facile et parfait? Non. Il y en a eu des chicanes et du chialage. Il y en a encore régulièrement. Mais doucement ils apprivoisent l’ennui et sont en mesure de le tolérer un peu plus qu’avant.
L’ennui chez les enfants comme chez les adultes est normal. On a tous des moments où on ne sait pas trop quoi faire et ça nous embête. C’est probablement pour cela qu’on voit tant de personnes les yeux rivés sur leur cellulaire dans les files d’attente ou bien à leur pause au travail. Cela occupe notre esprit et nous éloigne de l’ennui. Et si, tout comme les enfants, nous passions à côté de notre potentiel en l’évitant? Nous pourrions peut-être commencer à l’apprivoiser, nous aussi, l’ennui. Qui sait ce qui se cache derrière?
Photo : Cavan Images Getty Images
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