Pour ou contre l’argent de poche?

14 Sep 2020 par Florence Dujoux
Catégories : Famille / Maison
Icon

Les experts s’accordent sur le fait qu’il faut parler d’argent à ses enfants. Que pensent-ils de l’argent de poche? Le point sur les règles à suivre, les erreurs à éviter et les alternatives à envisager.

«Il faut parler de l’argent avec ses enfants, finis les tabous», affirme Jacinthe Cloutier, Professeure adjointe en sciences de la consommation à l’Université Laval. Passé l’âge de la fée des dents, comment inculquer aux jeunes la valeur de l’argent? Josianne Cadotte, responsable des communications à l’ACEF de l’est de Montréal, suggère de leur expliquer combien d’heures on a travaillé pour payer un objet convoité. Et de donner aux enfants une allocation régulière, plutôt que de l’argent au coup par coup.

L’argent de poche, une décision personnelle

Selon des études récentes, 30% des Québécois donnent de l’argent de poche à leurs enfants. Plusieurs spécialistes s’accordent à dire que verser une allocation hebdomadaire à ses jeunes leur permet de se familiariser avec les concepts d’épargne, de dépense et de budget. Mais attention: «La communication parents-enfants est aussi importante en matière d’éducation financière qu’en matière d’éducation sexuelle», affirme Jacinthe Cloutier.

Une allocation régulière et progressive

D’après une enquête BMO, parmi les parents qui donnent de l’argent de poche, 13% donnent 1$/semaine, 32% donnent 5$/semaine et 38% donnent 10$ ou plus.

Les experts recommandent d’augmenter progressivement le montant alloué en fonction de l’âge de l’enfant et de son niveau d’autonomie: 1$/semaine à 5 ans pour acheter des bonbons, 5$/semaine à 8 ans afin d’économiser pour un équipement sportif. Avec un ado de 12 ans, on préfèrera fixer un montant correspondant à ses dépenses (transport, cafétéria, collations), en fonction de sa maturité bien sûr.

Karine a commencé à donner de l’argent de poche à ses deux enfants vers l’âge de 8 ans. Depuis qu’ils ont 11-12 ans, ils font du gardiennage ou ils rendent service aux voisins, pour se payer les vêtements de marque et les sorties avec leurs amis. «Un signe que le processus est bien fait», croit Mme Cadotte.

Des règles du jeu claires

Faut-il prévoir une allocation supplémentaire pour les corvées ménagères? «Les tâches quotidiennes, comme faire son lit ou débarrasser le lave-vaisselle, qui s’inscrivent dans la vie familiale, devraient aller de soi, juge Josianne Cadotte. Les tâches plus exigeantes, comme peindre un mur ou passer la tondeuse, qui pourraient donner lieu à la rémunération d’un tiers, peuvent éventuellement être monnayées».

Junior a reçu un billet pour sa fête? L’experte recommande de mettre l’argent sur un compte épargne. Et si notre jeune utilise déjà une carte de débit, on en profite pour lui apprendre à lire son relevé, il nous remerciera plus tard!

Et si on décide de ne pas en donner?

Sara, maman de deux ados de 12 et 14 ans, ne leur a jamais donné d’argent de poche, mais préfère les encourager à identifier comment ils pourraient en gagner. Par exemple? En faisant une vente de garage, en lavant des voitures, etc. «Pour moi, donner une allocation hebdomadaire, ça correspond à une mentalité d’employé et je cherche davantage à développer un état d’esprit d’entrepreneur chez eux», conclut-elle.

Et vous, qu’en pensez-vous?

À lire aussi:



Catégories : Famille / Maison
0 Masquer les commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de courriel ne sera pas publiée.

Ajouter un commentaire

Magazine Véro

S'abonner au magazine