Proche aidance : un portrait qui donne l’heure juste

06 Juil 2023 par Équipe VÉRO
Catégories : Famille / Oser être soi / Santé
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Au Québec, on recense plus de 2,3 millions de proches aidants. Portrait d’un phénomène en progression.

PRÉSENTÉ PAR

 

On appelle proches aidants ces gens qui offrent généreusement leur aide et des soins à un proche qui se retrouve en situation d’incapacité physique, psychologique ou psychosociale. Souvent, ces aidants naturels sont eux-mêmes au bord du gouffre, épuisés sur tous les plans.

Selon l’enquête menée par l’organisme L’Appui pour les proches aidants et publiée le 29 mars 2023, un adulte sur trois est proche aidant au Québec – et ce nombre est en hausse constante. Au total, ce sont 34 % des adultes québécois (soit 2,3 millions de personnes) qui offrent au moins une heure par semaine d’accompagnement, d’aide et de soins à un proche dans le besoin. D’après l’organisme, cette augmentation peut s’expliquer notamment par le vieillissement de la population et la hausse de la prévalence des maladies chroniques. Fait intéressant à noter : près de la moitié de ces proches aidants n’a pas conscience de jouer ce rôle, peut-être parce qu’ils sont au début de la relation d’aide, qu’ils ne sont pas les aidants principaux ou qu’ils ne cernent pas encore la différence entre leur fonction d’aidant naturel et le lien qu’ils entretiennent avec la personne aidée. Dans tous les cas, le rôle de proche aidant est loin d’être simple et facile à endosser.

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Pour déconstruire un tabou – comme celui de la situation complexe et éreintante des proches aidants –, il faut en parler. Avec nos proches, nos amis et même des professionnels de la santé, au besoin, pour aller à notre tour chercher de l’aide avant de couler. Si l’habitude de faire appel aux services disponibles pour soutenir les proches aidants reste à développer, notons cependant que ces services sont très utiles, car près d’un quart des aidants naturels y ont déjà eu recours.

Comme en témoignent les données de l’enquête de l’organisme L’Appui pour les proches aidants, 54 % d’entre eux sont des femmes, pour la plupart âgées de 45 à 64 ans. Autant dire que ces femmes vivent elles-mêmes de nombreux chamboulements physiques et psychologiques, dont l’apparition de la ménopause et les effets secondaires qui l’accompagnent (incontinence urinaire, bouffées de chaleur, perte de libido, etc.) C’est pourquoi TENA, le chef de file mondial en matière de solutions durables pour aider à prendre en charge l’incontinence urinaire et les fuites, de jour comme de nuit, souhaite s’imposer comme un allié des proches aidants. Comment ? En leur proposant conseils, trucs et soutien sous forme d’informations (sur son site Web) et de produits (offerts en ligne, dans les pharmacies et certains grands magasins et supermarchés).

Une situation complexe

Pour Chantal, 57 ans, qui s’est retrouvée dans l’univers de la proche aidance du jour au lendemain lorsque sa belle-mère – elle-même la proche aidante du père vieillissant de Chantal – a dû se faire opérer d’urgence, la situation a été pour le moins complexe et imprévue.

« Mes deux sœurs et moi n’étions pas du tout préparées à veiller au bien-être de notre père de 87 ans qui souffre de Parkinson et qui ne peut pas rester seul depuis des années, révèle cette mère de trois jeunes hommes. On a décidé de gérer ça au jour le jour et de se diviser les tâches, mais ç’a été une rude épreuve pour notre famille. C’est toute l’organisation du quotidien qui est chamboulée lorsqu’une personne devient proche aidante. Qui va aller donner des soins ou rendre service durant la journée, le soir, la nuit, les weekends ou à Noël ? La célibataire, celle qui a de jeunes enfants ou celle qui est débordée au travail ? Six semaines plus tard, mes sœurs et moi avons pris la décision d’embaucher une infirmière à temps plein. Un vrai privilège ! Je ne peux pas imaginer vivre ça à long terme, sans aide extérieure… On avait toutes les trois la langue à terre : on ne dormait plus et on était constamment stressées. Disons que c’est facile de s’oublier dans tout ça et de tomber. »

Un lien affectif

Même son de cloche chez la psychologue Stéphanie Léonard, titulaire d’une maîtrise en psychiatrie de l’Université McGill, ainsi que d’une maîtrise et d’un doctorat en psychologie de l’Université du Québec à Montréal. « On entend souvent parler de caregiver burnout ou “épuisement du proche aidant”. Et pour cause ! s’exclame l’experte. Comme il y a beaucoup d’émotions qui entrent en jeu lorsqu’on est un aidant naturel, il peut s’avérer difficile d’être un bon gardien de nos propres limites. La fatigue du proche aidant s’ajoute au reste de son existence ; pas étonnant que certains en viennent à sombrer. Le plus grand problème vient du fait que, souvent, le proche qui a besoin d’aide est un membre de la famille immédiate avec qui on entretient un fort lien affectif. Il n’est pas rare que les aidants soient déchirés entre deux options : prendre soin d’eux-mêmes ou en faire plus pour soutenir leur proche. Rapidement, la fatigue et la culpabilité font place aux symptômes de dépression et d’anxiété. Et malheureusement, les signes sont souvent détectés trop tard, quand l’aidant est déjà en situation d’épuisement physique et émotionnel. »

En savoir plus

Pour nous permettre de continuer à profiter de la vie sans souci, TENA, leader mondial dans la protection des fuites urinaires, propose la gamme ProSkin. Des produits discrets, fonctionnels et adaptés à ce genre de situation destinés aux aidants. Afin de découvrir le produit qui nous convient, on visite le site.



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  1. Fortier Line dit :

    Bonjour ! J’ai été proche aidante dès 43/44 ans. Je venais de me séparer et maman a commencé un début d’Alzheimer. Mon père était censé s’occuper d’elle, il se faisait obéir, certes, mais rien n’était entretenu, ou mal… Maman avait besoin de surveillance et de soins, papa était vieux aussi, autoritaire et colérique. Je continuais à travailler pour ma retraite. Le soir je rentrais, ça hurlait, maman très vite déstabilisée et déchaînée. On ne pouvais même pas travailler avec elle qui hurlait « De quoi tu t’occupes je l’ai fait!!!! ». Un jour j’ai éclaté et j’ai eu des gestes de maltraitance. Cinq ou six ans que ça durait, j’étais seule, aucune vie à l’extérieur, ma fille était en couple à 30km…mon frère fuyait….Moi la dernière j’ai tout assumé, et à la fin papa qui était devenu violent avec maman, mais aussi avec moi. C’était les années 90 à peu près…Maman décédée mon père a été anéanti, puis il a été un peu trop à la cave ou…chez un voisin. Il n’avait pas été franchement alcoolique mais là, il buvait pour oublier et en avait assez de la vie à 91a et plus….Il a recommencé à être violent et il a fallu qu’il casse des tas de choses avec une canne pour qu’une aide ( qui venait peu car mon pères refusait), porte plainte et les services sociaux m’ont- nous ont-aidés. Je précise que même les médecins mes parents c’était NON. Et aussi qu’ils nous avaient élevés durement, pensant à eux d’abord. Même leurs petits enfants les agaçaient…Eux aussi avaient été malheureux. Surtout mon père adopté par des francophones et bébé inuite de la Baie d’Hudson, ses parents disaient qu’il s avaient fait la charité pour son frère et lui, mais il était battu. C pour ça qu’il est venu travailler en France au Port autonome de Bordeaux….Bon, quand il est décédé en 2004, j’étais à bout même si j’avais cessé de travailler six mois avant. Les deux dernières années nous avons eu enfin de nombreuses aides…Ensuite j’ai eu des douleurs osseuses et musculaires, et très vite une scoliose et les genoux , plus de cartilage….Relever les parents, encore et encore, les aider à la toilette avec peur qu’ils tombent, c’était dur. La personne aidante est devenue une de mes amies, elle aussi avait constaté les dégâts. Justement, les ressenti vis à vis des parents «  insupportables «  comme des gamins, mais durs et violents, on a du mal à supporter, on pardonne, on regrette…on essaie mais ça laisse de mauvais souvenirs. Je n’aurais pas VOULU LEUR FAIRE VIVRE ÇA, encor moins que le vivre. Si on en fait trop, si on s’oublie, si on se sacrifie on est fatigués et ça n’est bon ni pour nous ni pour le/la malades. Vingt ans après j’y pense Tous Les Jours.

  2. Linda Henley dit :

    Je suis proche aidante pour ma mère depuis plusieurs années .Quand elle a été diagnostiquée alzeimer en plus de c’est autre maladie ça été très dure pour moi travaille et surveillance en même temps.On n’a pas de soutien financier pour rester avec notre aider 24/24 .J’ai bien hâte que le gouvernement puisse nous reconnaître pour le beau travail qu’on fait…

  3. Lyne Desrochers dit :

    Le phénomène de proche aidant existe toujours et cela n’a rien changé depuis la COVID donc demain resurgit une autre crise genre COVID la situation de manque de personnel fera toujours en sorte que les patients mourront dans un manque de dignité car le gouvernement se fit sur les familles pour donner les soins alors que ceux-ci les héberge par épuisement et continue de palier le manque ou dois-je dire l’économie de personnel sur le dos des familles ! À bon entendeur, salut !

  4. Claudia Rouleau dit :

    Chapeau à votre équipe pour cet excellent article. Je suis justement en congé sabbatique pour me dédier à la cause des proches aidants et l’auteure du livre Grandir comme proche aidant publié aux Éditions La Roupille. Ayant été moi-même proche aidante de ma mère durant 30 mois, je partage dans cet ouvrage 12 clés concrètes pour accompagner un être cher ainsi que des ressources méconnues. Contactez-moi en privé pour que je vous expédie un exemplaire de mon livre afin d’en faire bénéficier vos lecteurs.

  5. francine thibeault dit :

    j’ ai 75 ans et je suis encore au travail et en plus ma fille âgée dec42 ans a tombée avant la pandémie et elle n’ a pas été bien diagnostiquée et à force de courage et d’ insistance, un diagnostique est tombé après deux ans. Le ravage de la maladie a fait son oeuvre, un drame, une sclérose en plaques et on la soignait pour un mal de dos…Dégueulasse…Depuis, je suis devenue son aidante naturelle. Même si ce n’ est pas naturel…Nous sommes co-propriétaires d’ une entreprise et nous avons décider d’ y travailler encore par manque de personnel et aucun preneur..Pas d’ assurance, il faut un salaire pour vivre.. Mais l’ aidante naturelle se doit être forte et créative… Mais le systeme vaut moins que de la merde…Des pouceux dossiers qui te regardent de haut avec des théories vides de sens. Les programmes ne sont adaptés a la réalité…Si vous avez le respect des aidants naturels comminiquez avec moi j’ ai des solutions….et des pistes de réflexions realistes

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