Soloparentalité : Qui sont ces mères célibataires par choix?

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14 Mar 2023 par Véronique Harvey
Catégories : Famille / MSN / Véro-Article
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Elles ont pris la décision de fonder une famille par elles-mêmes. Voici trois mères soloparentales, trois parcours différents, une volonté commune.

À la lumière de ce que l’on retrouve sur les différents groupes Facebook de soutien pour mères soloparentales, il semble impossible de tisser un portrait de la «solo mom» typique. Mais, toutes ont un point en commun : une horloge biologique qui sonne plus fort que tout!

C’est le cas de Sarah Mayville-Hubert, 34 ans, qui avait prévenu son entourage plusieurs années à l’avance qu’à ses 30 ans, si elle n’avait toujours pas d’enfant ni de conjoint, elle allait entamer des procédures pour avoir un bébé seule. Une fois la date butoir arrivée, elle a décidé de s’accorder quelques années supplémentaires, dans l’espoir de rencontrer l’homme de sa vie. Mais, lorsqu’elle a réalisé qu’elle cherchait davantage un papa qu’un amoureux, le déclic s’est fait. « La journée de mes 33 ans, j’ai mis mon plan à exécution, et j’ai décidé de réaliser mon rêve en solo », précise celle qui est présentement enceinte de son premier enfant, attendu à la fin juillet, après avoir reçu six inséminations artificielles en une année.

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L’âge moyen des femmes qui ont recours à la procréation assistée est de 34 ans – indépendamment de leur statut matrimonial –, selon les statistiques recueillies par le CHU Sainte-Justine. En ce sens, le cas de Sarah pourrait donc être perçu comme «typique».

La jeune femme de Montréal partage d’ailleurs son expérience personnelle sur TikTok et sur Instagram, sous le nom @maman.solo.qc, depuis le début de son processus. Celle qui souffre d’aménorrhée secondaire – soit l’absence de règles pendant plus de six mois en raison de son syndrome des ovaires polykystiques –, parle ouvertement des hauts et des bas de son cheminement vers la soloparentalité, et dit avoir trouvé auprès de ses abonnés tout le soutien nécessaire.

«Même si c’est l’aventure la plus difficile de ma vie, ma grossesse est la plus belle des récompenses. J’ai appris à être douce avec moi-même, car on doit encaisser beaucoup de déceptions», se rappelle-t-elle avec une pointe de nostalgie.

Un enfant avec papa et un autre sans

Pour Audrey Laurin, 30 ans, les choses se sont déroulées différemment. Elle aussi a su très jeune qu’elle souhaitait avoir plusieurs enfants. Lorsqu’elle est tombée enceinte de son premier, à l’âge de 24 ans, alors qu’elle était en couple avec un homme qu’elle aimait, elle a tout de suite su que jamais plus elle n’aurait d’autres enfants avec un conjoint.

«Il faut savoir qu’au début de la vingtaine, on m’avait dit que j’étais infertile, donc si je voulais avoir des enfants, j’allais devoir utiliser la fécondation in vitro, explique-t-elle. Quand je suis tombée enceinte naturellement, je me suis demandé si c’était ma seule chance d’y arriver sans devoir utiliser la procréation assistée, alors j’ai décidé de le garder. Cela dit, mon conjoint ne voulait pas d’enfant, alors il a disparu. Puis, il est revenu vers la fin de ma grossesse. J’ai alors vécu beaucoup d’angoisse à savoir si j’allais me faire enlever ma fille, ou si j’allais devoir faire la garde partagée, ce que je ne voulais pas.»

Elle a finalement obtenu la garde complète de sa fille. Puis, lorsque cette dernière a atteint l’âge de deux ans et demi, Audrey a décidé d’entamer les procédures de procréation médicalement assistée. Elle est aujourd’hui la maman solo d’un petit garçon de 18 mois.

«Accoucher d’un enfant que tu as fait toi-même, versus un que tu as fait avec un homme qui n’en voulait pas, ça n’a rien à voir. Ça m’a pris plusieurs mois à créer un lien avec ma fille. Je ne voulais pas m’attacher, parce que j’avais tellement peur qu’on me l’enlève. Mais mon garçon, dès qu’il est sorti et que je l’ai entendu pleurer, je me suis mise à l’aimer d’un amour impossible. Je savais que personne ne me l’enlèverait », explique celle qui est présentement en processus pour avoir un troisième enfant, son deuxième en tant que mère célibataire par choix.

Heureusement, Audrey peut compter sur le précieux support de sa mère, ses deux sœurs et ses grands-parents, qui habitent tous sous le même toit, dans cette grande maison multigénérationnelle qu’ils ont fait construire pendant la pandémie, afin de pouvoir veiller les uns sur les autres.

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Nul n’est à l’abri des épreuves de la vie!

Nathalie a quant à elle été dans les premières à devenir «solo mom» au Québec. En 2010, cette pratique en était à ses premiers balbutiements, et à l’époque, rares étaient les ressources pour les mères soloparentales.

«J’ai découvert un forum de femmes comme moi, sur Facebook, qui étaient toutes au même stade, soit en réflexion, soit dans les premiers essais. Donc pour ma part, la recherche d’informations et l’échange de réflexions ont été faits sur ce forum-là. Et on s’est toujours suivies, la trentaine de mamans. D’ailleurs, aujourd’hui, nos enfants sont tous rendus des préados », explique celle qui est mère soloparentale de deux enfants – une fille de 11 ans et un garçon de 9 ans conçus avec le même donneur anonyme.

Seulement 23 mois séparent la naissance des deux enfants de Nathalie, et cette décision avait été mûrement réfléchie. Mais, la vie lui réservait une série d’épreuves…

«Ma fille a eu un cancer à 7 ans, explique la mère de 43 ans. Une leucémie qui a nécessité de la chimio pendant plus de deux ans. J’étais seule pour gérer ça, avec un deuxième enfant qui lui, était en santé et continuait sa vie normale. Une chance que j’habitais à 10 minutes de chez ma mère, parce que ma fille a dû être hospitalisée pendant un mois, alors on se relayait pour que je puisse être là pour ma fille, mais que je puisse continuer à voir mon fils chaque jour. Et mon gars a des troubles de comportements depuis son jeune âge, alors je ne l’ai pas eu facile. Disons que ça n’a pas été un pique-nique! Quand tu as le projet d’avoir des enfants seule, tu ne penses pas aux complications possibles, mais ça peut arriver. D’où l’importance d’être bien certaine de sa décision… et d’être bien entourée!»



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