Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le terme summer slide n’a rien à voir avec une activité estivale. Il fait plutôt allusion au déclin de la rétention des apprentissages scolaires durant les mois d’été, un problème qui touche une majorité d’élèves. Des études menées aux États-Unis ainsi qu’au Canada anglais tendent en effet à démontrer qu’entre le moment où les enfants quittent l’école en juin et leur retour en septembre, ils ont oublié une partie des matières enseignées l’année précédente. Or, selon l’orthopédagogue Élisabeth Boily, ce qui est efficace dans le processus d’apprentissage, c’est de revoir fréquemment les contenus. «Le délai entre juin et septembre est assez important, de telle sorte qu’on oublie, tout simplement, explique la spécialiste. Pour avoir accès à l’information apprise, il faut la réactiver de façon régulière.»
C’est mathématique!
Bien qu’on en parle peu dans le milieu scolaire québécois, le constat est là s’impose, comme le confirme Sandra-Anne Langlois, enseignante à l’école primaire Le Rucher: «On le remarque beaucoup avec les tables de multiplication, dit-elle. Les élèves de troisième année à qui j’ai enseigné les connaissaient bien. Même qu’on organisait des concours en classe! Je m’occupe maintenant des enfants de 5e année et, à la rentrée, il a fallu tout recommencer. Plusieurs d’entre eux – pas tous – ne s’en souviennent plus du tout.»
Sans grande surprise, les maths figurent parmi les matières les plus touchées par le déclin estival. Pourquoi? «Parce qu’on a moins tendance à en faire. Soyons honnêtes: on n’a pas vraiment développé l’habitude de répéter ses tables de multiplications à la plage! Et ça devient encore plus complexe au secondaire; les parents sont souvent dépassés par les notions d’algèbre», mentionne Mme Boily. Cela dit, la lecture est bien plus facile à inclure dans les vacances. Et ça tombe bien, parce que lire constitue un des meilleurs moyens de conserver les acquis scolaires.
Les parents peuvent jouer un rôle clé à cet égard, entre autres en planifiant des sorties hebdomadaires à la bibliothèque municipale, en intégrant une période quotidienne de lecture et en servant de modèles à leurs enfants. Après tout, il n’y a rien comme un roman captivant qu’on dévore à l’ombre, entre deux saucettes dans la piscine!
À propos du summer slide
- La somme des apprentissages perdus pendant le summer slide correspond à environ un mois de matière enseignée. Pour les profs, c’est beaucoup de temps perdu à revoir les données apprises l’année précédente! Faudrait-il réviser le calendrier scolaire basé à l’origine sur le cycle agricole? La question mérite certainement d’être posée!
- Ce sont les élèves issus de milieux socioéconomiques défavorisés qui sont les plus touchés par ce phénomène, et l’effet est cumulatif. Les écarts sont énormes et, pour les élèves en difficulté, les bouchées sont trop grosses; ils se découragent et décrochent. C’est là le vrai danger. Cependant, le problème concerne aussi les familles mieux nanties. Les parents travaillent fort et rentrent tard. Les enfants plus vieux qui retournent à la maison après l’école sont laissés à eux-mêmes plus longtemps; l’encadrement est donc un autre facteur à considérer.
Trouver le bon livre
La technique des cinq doigts permet aux parents d’aider leur enfant à s’exercer à lire des textes qui correspondent à leur propre niveau de lecture.
- L’enfant ouvre un livre au hasard et commence à lire une page.
- Pour chaque mot difficile à décoder, il soulève un doigt.
- Si un ou deux doigts sont levés à la fin de la page, le livre correspond exactement à son niveau.
- Si l’enfant lève trois ou quatre doigts, c’est que le livre en question est trop difficile à lire sans soutien.
- Si les cinq doigts sont levés, on passe au suivant!
Outil utile
Aider son enfant est un portail web gratuit, conçu pour les parents afin de soutenir leurs enfants dans leur cheminement et leur réussite scolaires. On y trouve quantité d’articles pertinents pour épauler les élèves de la maternelle jusqu’à la fin du secondaire.
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