Un conseil avec ça?

10 Août 2016 par Bianca Longpré
Catégories : Famille
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Y a pas une journée sans que je voie un lien ou un article qui me «conseille» sur comment être une bonne maman, une femme libérée, une bonne amie, une maman cool, une amante de rêve, une... C’T’ASSEZ!

Ce matin, j’ouvre ma page Facebook et j’y trouve un article partagé par plusieurs de mes amies: Quoi ne pas dire aux enfants lors des repas. Ensuite, en parcourant mon fil Twitter, j’aperçois un lien avec le titre Ce que vous ne devriez pas faire en tant que femme.
 Et finalement, ce midi, je tombe (encore sur Facebook) sur un lien qui nous dit comment ne pas trop gâter nos enfants. Y a pas une journée sans que je voie un lien ou un article qui me «conseille» sur comment être une bonne maman, une femme libérée, une bonne amie, une maman cool, une amante de rêve, une… C’T’ASSEZ! Il y a 30ans, ma mère avait UN livre de 50 pages pour l’aider dans l’éducation de ses QUATRE enfants. Et je ne suis même pas certaine qu’elle l’ait lu au complet, parce qu’on avait parfois des roulés suisses comme dessert et qu’elle pétait sa coche quand elle était à boutte. C’était même fréquent de se faire engueuler sans qu’on en sache vraiment la raison.

Savez-vous quoi? Ma mère faisait SON POSSIBLE, elle faisait ce qu’ELLE croyait être LE MIEUX pour ses enfants.

Elle ne se laissait pas conseiller par Pierre-Jean-Jacques sur l’éducation de sa marmaille. Qui lui donnait des conseils? Ses sœurs, sa mère et peut-être la voisine. Pas besoin d’un baccalauréat ou d’une maîtrise en nutrition ou en psychoéducation pour l’aider à mieux comprendre ses p’tits. Avoir eu des enfants était un assez bon background pour donner des conseils.

En 2016, si tu veux être une bonne mère, il faut que tu appliques 42 règles et recommandations de sommités en matière d’éducation. QUESSÉ ÇA?

On ne peut plus dire à notre enfant: «Mange tes légumes sinon t’auras pas de dessert», car on risque de lui causer un trouble de l’alimentation. Si on lui dit: «Va dans ta chambre, j’suis À BOUTTE», on va lui donner l’impression qu’on est un être humain pis qu’on peut être tannée. Or, FAUDRAIT SURTOUT PAS QUE LES ENFANTS SACHENT QU’UNE MAMAN, ÇA PEUT SE TANNER!

Côté sexualité, la femme des an- nées 1950 n’avait pas besoin d’un sondage basé sur un échantillon de 1530 de ses consœurs pour savoir si c’était OK de baiser 2, 3 ou 17 fois par mois. Elle ne pouvait pas se comparer, parce qu’elle n’avait pas accès à des milliers de forums sur le sujet. Le maximum qu’elle pouvait faire, c’était d’en parler à ses deux chums de filles.

Internet m’offre un million de conseils chaque jour. Le pire, c’est qu’en tant que mère et femme, j’ai le goût de cliquer sur les hyperliens. J’ai souvent cliqué dessus aussi. J’ai longtemps essayé un paquet de conseils donnés par un paquet de pseudo- spécialistes pour devenir meilleure dans tout. J’ai suivi ces conseils qui, finalement, ne m’ont rien donné.

Si je mets en pratique la tonne de conseils que je vois sur le Web, je vais être une maudite bonne mère, une maîtresse d’enfer, mes enfants auront pris toutes leurs vitamines… mais je doute que ma santé mentale tienne le coup.

Ces conseils à la tonne sont culpabilisants. Ils me donnent l’impression de ne pas faire ce qu’il faut, comme il le faut, et que je pourrais tellement faire mieux, alors que je le fais déjà très bien. Ils me poussent à constamment me comparer dans mes principes d’éducation, dans mes amitiés, dans ma sexualité, dans mon travail, etc.

Et ça, c’est surtout une affaire de femmes. Je vois TRÈS PEU de listes de «quoi faire pour être comme ci ou comme ça» destinées aux hommes. Non, les hommes, eux, n’ont pas besoin de constamment se faire dire comment agir et être.

Est-ce que j’ai besoin de ça, moi? NON.

Est-ce que les femmes en général ont besoin de ça? Je ne crois pas.

Mon conseil (je sais, j’en donne un, moi aussi): FIEZ-VOUS À… VOUS.

Perso, j’ai décidé d’utiliser mon jugement pour élever mes enfants, pour faire la cuisine, pour cultiver mes amitiés, pour aimer pis pour baiser.

Aussi simple que ça!

Photo: iStock

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  1. Nicole Roy dit :

    Tellement vrai!

    Dans ma famille, j’ai été la première à avoir des enfants, la seule personne qui pouvait me conseiller, c’était ma mère, même mes amies n’en avaient pas.

    Aujourd’hui, je suis arrière-grand-mère et lorsque je vois tous les articles ‘ à la mode’ , toute la psycho pop sur Internet pour faire de bons parents (surtout de bonnes mères!), je me questionne sur le rôle de ces articles sur la confiance en soi des mères…C’est tellement mêlant et contradictoire ce qui est dit, que même une boussole en perdrait le Nord!

    P.S. La chasse aux fournitures scolaires… Un autre problème pour les mères d’aujourd’hui. Merci Bianca pour tes articles.

    Nicole

  2. LISE POIRIER dit :

    QUELLE PERSONNE EXTRAORDINAIRE TU ES VERO
    C’EST DONC VRAI CE QUE TU DIS ,LES ENFANTS SONT DES ROIS AUJOURD’HUI. ET LES PARENTS NE SONT JAMAIS ASSEZ PARFAITS,
    VOUS ÊTES TOUJOURS CRITIQUER DE TOUTE PART,TOUT CE QUE VOUS FAITES N’EST JAMAIS ASSEZ.
    QUAND ON ES PARENT ON FAIT CE QU’ON PEUT ET NON CE QU’ON VEUT.

  3. Lucille dit :

    Bravo, tellement bien dit. Nous faisons ce que nous pensons être le mieux pour nos enfants, point à la ligne. Nous ne sommes tout de même pas démunies d’intelligence.

  4. Carole LeFrancois dit :

    Merveilleux, vous ëtes dans le droit chemin, j’ai 74 ans et j’ai aussi essayé des supposés miracles pour un rien, pour un tout.

    notre bon sens, et notre conscience sont nos atouts perdonnels qui ne troment pas.

    J’espère que votre article sera lu par beaucoup de jeunes mamans elles seront éclairés et feront de leur mieux……

    Merci…..

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