Comment est né ton intérêt pour la création québécoise?
J’ai toujours apprécié l’art et l’architecture, mais le déclencheur a été mon premier emploi. Alors que j’étudiais en marketing, j’ai travaillé pour le gouvernement fédéral sur un programme de promotion des créateurs québécois. J’ai donc été exposée à leur travail et j’ai vite constaté la créativité et le dynamisme du milieu.
Ton boulot t’oblige-t-il à revêtir seulement des étiquettes d’ici?
M’habiller avec des vêtements et accessoires de marques québécoises n’est pas une obligation liée à mon rôle, c’est vraiment un intérêt personnel. J’ai depuis longtemps ce réflexe et j’ose espérer que porter de jolies choses permet de sensibiliser les gens autour de moi au talent d’ici.
Comment décris-tu ton style?
Simple et contemporain, avec une petite touche extravagante: ça passe tantôt par des chaussures colorées, tantôt par une grosse bague architecturale vintage de Walter Schluep. Mon uniforme quotidien est souvent monochrome. Je préfère m’habiller en noir ou en ivoire de pied en cap.
Quel a été ton premier achat d’une marque d’ici?
C’était durant ma vingtaine. Je me souviens d’avoir craqué pour un jean avec un empiècement de soie rouge de la griffe Nevik. Ç’a été marquant, car j’avais eu la chance de croiser Kevin Allwood, le designer, lors de mon achat.
Y a-t-il un article de ta garde-robe dont tu es fière?
Un deux-pièces signé Nathon Kong, le réputé tailleur montréalais qui fait des costumes masculins. C’est un ensemble qui a beaucoup de valeur pour moi. Non seulement est-il confectionné sur mesure, mais c’est le tout premier tailleur pour femme qu’il ait créé. Par-dessus tout, c’est la doublure de soie de la veste, imprimée d’un dessin d’abeilles de ma fille, qui me la rend précieuse.
Que dis-tu aux gens qui répètent que ça prend un gros budget pour s’habiller québécois?
Il faut s’intéresser un peu à l’industrie pour savoir que c’est faux. Cette idée reçue perdure parce qu’on a tendance à associer mode et grands créateurs, alors que l’industrie offre une foule de possibilités dans toutes les gammes de prix. Il y a des griffes de luxe, certes, mais plusieurs jeunes designers font un prêt-à-porter accessible, et nos enseignes comme La Vie en Rose, Dynamite ou Aldo concurrencent les multinationales.
Où magasines-tu?
J’adore fouiner dans les commerces de quartier et faire de belles découvertes. Je vais aussi à la rencontre de la relève en assistant chaque année aux défilés des finissants des écoles de mode. J’y ai repéré des talents, comme ceux des jumeaux Frédéric et Mathieu Joncas, à qui j’ai acheté des pièces exclusives.
Les musts de Debbie
Son sac
«Je me sépare rarement de mon sac Mini Douglas, de Want Les Essentiels, un fourre-tout classique et pratique dont la matière et les garnitures sont d’excellente qualité.» wantapothecary.com
Son parfum
«Je porte un jus sur mesure créé lors d’un atelier Essence Workshop de la parfumeuse montréalaise Ruby Brown. C’est un oriental gourmand dont je ne me lasse pas.»
À partir de 199 $. rubybrown.com
Ses chaussures
«Je suis grande [presque 6 pi / 1,80 m] et j’ai toujours assumé cette singularité. J’adore les talons hauts, même si en les chaussant, je dépasse de quelques centimètres mon mari [NDLR: l’homme d’affaires Alexandre Taillefer]! Je trouve de beaux modèles chez Maguire.» maguireboutique.com
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Photos: Julie Artacho