Dans la garde-robe de… Julie Artacho

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10 Sep 2019 par Violaine Charest-Sigouin
Catégories : Mode / Véro-Article
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Photographe montréalaise, elle a toujours aimé la mode. Aujourd’hui, cette militante pour la diversité corporelle peut enfin vivre sa passion au grand jour et porter les vêtements qui lui font envie.

Quel rapport entretiens-tu avec la mode?

Pour moi, c’est l’équivalent de la gang de filles populaires à l’école secondaire qui accepte enfin que je m’assoie à sa table à la cafétéria. (rires) J’ai toujours adoré la mode. Plus jeune, je découpais les photos de designers dans les magazines, mais il n’y avait pas ce genre de vêtements dans ma taille. Ça ne fait pas longtemps que ma garde-robe reflète ce que j’ai envie de porter. J’ai 35 ans et je commence à peine à découvrir mon style.

Comment le définirais-tu?

Je dirais streetwear chic. L’été dernier, j’ai porté beaucoup de t-shirts graphiques, comme ceux de Pony, et même des chandails bedaine – oui, ça existe maintenant en version XXL! L’été d’avant, c’était plutôt des robes de couleurs vibrantes. Ce genre de vêtements, c’est nouveau pour moi: j’essaie des trucs, j’apprivoise mon style.

Quels sont tes vêtements fétiches?

J’ai une super belle robe-trenchcoat noire de la collection Nadia Aboulhosn pour Addition Elle. Je l’aime tellement! Je la mets chaque fois que je ne sais pas quoi porter. J’ai aussi une passion pour les maillots de bain. C’est ridicule d’en avoir autant quand on n’a pas de piscine! Aujourd’hui, il y a tellement de beaux modèles taille plus. Je voudrais tous les acheter.

Où aimes-tu magasiner?

Pendant longtemps, Forever 21 était la seule chaîne qui proposait des vêtements taille plus funky. Aujourd’hui, il y a aussi Addition Elle. Leur collection pourrait rendre jalouses mes amies minces! Et leurs prix sont plus accessibles qu’avant. La mode taille plus est tellement chère… Pour moi, les boutiques d’Addition Elle sont l’équivalent d’un safe space. Je m’en rends compte quand j’entre dans un magasin et que je ne corresponds pas à la clientèle cible. Ce n’est pas de la paranoïa: on m’ignore littéralement. Le nombre de fois où j’ai eu envie de faire comme Julia Roberts dans Pretty Woman et de retourner dans une boutique les bras chargés de sacs en disant: «Big mistake!» (rires). Addition Elle vient aussi de lancer, en collaboration avec Aldo, une collection de chaussures pour pieds larges. Ils sont vraiment confortables. Je suis toujours angoissée quand je magasine des souliers parce qu’ils sont souvent trop étroits… Pour les basiques, il y a l’Aubainerie. Et dès que je vais aux États-Unis ou à Toronto, je fais le plein de jeans chez Torrid.

Quel est ton rapport au corps?

Avant, je me cachais. Je mettais des foulards pour ne pas qu’on voie mon double menton et je ne portais jamais de short. Un jour, j’ai essayé un jean skinny et ç’a été une révélation! Ça aide
de pouvoir porter des vêtements dans lesquels on se sent belle. J’ai commencé graduellement à montrer mes jambes, puis mes cuisses… puis j’ai porté un bikini. J’ai appris à accepter mon corps tel qu’il est. Je peux faire des efforts pour en prendre soin, mais je ne pourrai jamais le changer. Aujourd’hui, je m’habille comme j’en ai envie et j’ai cessé d’avoir peur de ce que les gens peuvent penser. Je ne veux plus me haïr ni m’affamer pour correspondre à un standard de beauté.



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