De vous à moi… je ne comprends pas pourquoi les femmes sont si exigeantes envers leurs semblables.

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23 Mar 2023 par Joanie Pietracupa
Catégories : MSN / Oser être soi
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Qui, en majorité, critique l’apparence et le look des femmes – connues ou pas – qu’on voit au petit ou au grand écran, dans les pages des magazines et sur les réseaux sociaux et autres plateformes numériques ? Les femmes.

Ce n’est pas nouveau; je ne vous apprends rien. Or, récemment, il me semble voir partout les femmes critiquées, varlopées, insultées, tues. Ça m’a frappée de plein fouet; malgré toutes les discriminations très malheureusement «en vogue» de nos jours (racisme, grossophobie, âgisme, classisme, capacitisme et bien plus encore !), c’est encore la misogynie, soit le sentiment de mépris ou d’hostilité à l’égard des femmes motivé par leur sexe, qui fait le plus mal aux femmes. Et le plus ironique, dans tout ça, c’est que cette forme de stigmatisation – souvent internalisée – vient le plus souvent des… femmes.

Partout dans les nouvelles, on lit que les droits des femmes reculent dans le monde. Le compte Instagram de Rad (le laboratoire de journalisme de Radio-Canada) a d’ailleurs fait un carrousel fort pertinent sur le sujet le 8 mars dernier, listant entre autres qu’il faudra 300 ans pour atteindre l’égalité des genres, selon l’ONU, et que les inégalités de genre sous-tendent de nombreux problèmes qui touchent de manière disproportionnée les femmes et les filles, comme les violences domestiques et sexuelles, les rémunérations plus faibles, le manque d’accès à l’éducation et les soins de santé insuffisants, d’après Amnistie Internationale. (Allez lire les fiches d’infos en entier, ça vaut la peine! Et désolée d’avance pour la déprime que ça pourrait engendrer chez mes semblables…) On sait aussi que l’accès à l’avortement est un droit de plus en plus fragile et inégal dans le monde, que les luttes féministes sont loin d’être terminées même ici au Québec (merci au «boys’ club» et au gouvernement qui rejettent d’emblée l’idée d’un féminisme intersectionnel…) et que le masculinisme en ligne continue de grimper à une vitesse affolante – et assez agressive, merci ! Et ça, c’est sans parler des personnes trans-féminines qui vivent toujours plus d’horribles législations anti-LGBTQIA2+ partout sur la planète. Dire que les femmes vivent un mauvais quart d’heure et qu’elles ne peuvent rien prendre pour acquis ni cesser de lutter pour leurs droits est un euphémisme.

C’est pourquoi, si je suis parfaitement honnête, je n’y comprends rien quand je vois des femmes s’en prendre à d’autres au sujet de leur apparence physique, de leur style vestimentaire, de leur coupe de cheveux, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de leur utilisation du Botox, de leur religion, de la couleur de leur peau, de leur handicap, de leur travail, de leurs valeurs, de leurs priorités et surtout, de leur féminisme. Vous n’en avez pas assez, vous, des hommes qui décident pour nous, qui nous dictent quoi faire et quoi ne pas faire, qui nous retirent nos droits un à un ? Vous n’en avez pas assez, vous, de voir toutes sortes de femmes se faire rabaisser, mépriser, traîner dans la boue (pour ne pas dire violentée et tuée, aussi) par des hommes ? Vous n’en avez pas assez, vous, de ne pas écouter, raconter, encourager, encenser, remercier vos semblables d’exister et de se battre pour les droits des femmes, toutes les femmes, vous incluse ? Moi oui!

Voilà pourquoi j’ai envie de rappeler aujourd’hui aux femmes qui m’entourent que la douceur, l’empathie et la bienveillance, ça vient d’abord de l’intérieur. Qu’il faut s’aimer et se soutenir entre femmes si on veut un jour avoir nous aussi le luxe de nous reposer sur nos lauriers parce qu’on aura atteint l’égalité, le respect, la reconnaissance – bref, la base, quoi ! – qu’on mérite. Il faut cesser de se critiquer, se juger, se jalouser entre nous. Comme le dit si bien ce proverbe africain sur l’intelligence collective, que j’ai féminisé pour l’occasion : «Seule on va plus vite, ensemble on va plus loin». Unies, toutes ! Je compte sur vous, sur nous.



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