Cette maison, elle est magnifique. Immense et blanche. De la dignité mur à mur. De grandes fenêtres y laissent entrer la lumière naturelle. Si mon cœur avait été un vitrail, un seul rayon de soleil aurait suffi pour que j’éclabousse les plafonds des couleurs de mon bonheur. La joie indescriptible d’un rêve en processus de réalisation.
Du concret et du ciment. Des chambres. Une cuisine. De belles salles de bain. Des espaces communs. Des coins tranquilles. Je pouvais même imaginer les résidents vaquer à leurs activités quotidiennes, préparer leur petit déjeuner sur le comptoir, faire de la peinture, écouter un film en mangeant du popcorn dans le salon, prendre une marche dans le petit sentier à côté de la maison… bref, avoir une vie heureuse.
Quand on est parent, n’est-ce pas l’idée qui nous est la plus chère, celle que nos enfants soient heureux?
Mon Clovis vient tout juste d’avoir 18 ans. Il est autiste non-verbal. Du plus loin que je me souvienne, je me suis inquiétée pour son avenir. Qui allait vouloir de lui? Qui allait s’occuper de lui? Qui allait l’aimer comme il est?
Je ne pensais pas qu’en devenant maman, j’allais devenir militante. Que j’allais me battre, avec amour et tendresse, pour que mes enfants autistes aient accès à des services et à des ressources, mais encore plus que ça: pour qu’ils aient droit au respect. Au respect de leur différence. Au respect de leur unicité.
Devenir marraine de la Fondation Véro & Louis, être entendue et écoutée ont été les plus grands cadeaux qu’on m’ait jamais offerts. Et pour cela, je serai éternellement reconnaissante. Merci, Véro et Louis.
Aujourd’hui, quand je suis entrée dans la première maison de la Fondation, j’ai revu dans un coin de mon esprit mes rencontres à l’hôpital où j’ai reçu les diagnostics d’autisme de mes deux fils, j’ai aperçu les dizaines de plans d’intervention scolaire et les tracas qui en découlent, j’ai ressenti le désarroi de ne pas savoir à quelle porte cogner quand mes fils se désorganisaient. Puis, devant toute cette beauté et cet avenir qui s’étalaient devant moi, j’ai chiffonné mentalement ces images en me disant que je n’étais plus seule.
Un rêve. Une bouteille à la mère. Repêchée par des gens de cœur.
Écoutez ceux et celles qui vous entourent, vous n’avez pas idée du cadeau que vous leur faites.
Joyeuses Fêtes!
À lire aussi: