Entretien avec cette battante inspirante, dont le franc-parler n’a d’égal que son ambition.
Selon vous, est-ce que n’importe qui peut devenir entrepreneur en 2020?
Être entrepreneur, c’est prendre en charge et gérer un projet, mais la taille du projet en question n’a pas d’importance. Donc oui, tout le monde peut devenir entrepreneur, car on peut même le faire à temps partiel, parallèlement à un emploi stable. En revanche, si tu décides d’en faire ton unique gagne-pain, ça vient avec une pression supplémentaire avec laquelle il faut être à l’aise de composer. Et ce n’est pas tout le monde qui y arrive.
Quelles sont les qualités requises pour devenir un entrepreneur prospère?
Il faut que tu saches t’entourer. Je pense que si tu es la personne la plus intelligente dans la pièce, il y a un problème. Moi, je veux toujours être celle qui en connaît le moins; de cette façon, je suis assurée d’être entourée de gens compétents. C’est une grande qualité entrepreneuriale que d’avoir soif d’apprendre.
Parlez-nous de votre nouveau projet, Ma Zone Québec…
J’aime le Québec, j’aime les entrepreneurs d’ici et je veux les aider. Quand on a pensé à ce projet-là, George Karam et moi, on trouvait que les petits entrepreneurs n’avaient pas ce qu’il fallait pour rayonner et se faire découvrir. Et parfois, ce qui permet de rayonner, c’est de raconter l’histoire derrière les produits. L’idée était donc de bâtir un commerce électronique où on peut acheter des produits locaux facilement et rapidement, tout en mettant les entrepreneurs de l’avant. On présente des vidéos sur l’histoire des entrepreneurs, afin que les consommateurs puissent découvrir la personne derrière le produit.
Quels compromis avez-vous dû faire pour en arriver là où vous êtes aujourd’hui?
Il y a des compromis que j’ai faits dans le passé et que je ne referais plus aujourd’hui. Longtemps, je me suis oubliée. Avec trois enfants en bas âge et une entreprise, je me suis brûlée. J’ai fait un burnout, mais j’ai beaucoup appris de ça. Depuis ce temps-là, j’ai remis les pendules à l’heure et maintenant, je médite, je m’entraîne et je ne saute plus de repas (ou presque). Prendre du temps pour soi chaque jour, c’est important, même si c’est juste 10 minutes.
Quelle est votre opinion sur les femmes en affaires?
Je dirais qu’il n’y a pas beaucoup de femmes à des postes de présidente, de directrice générale ou aux CA des grandes entreprises, et c’est un problème. Heureusement, nous sommes en train de changer le style de gestion pour quelque chose de plus convivial. Le décorum, que ça plaise ou non, il y en a moins et j’en suis bien contente. Il fut un temps où les femmes, pour percer en affaires, devaient être tough. On devait endosser une personnalité plus masculine et s’habiller comme un homme. On devait porter des tailleurs et certaines femmes ont même commencé à porter des cravates! Aujourd’hui, on n’a plus besoin d’en faire autant. On gagne beaucoup à intégrer plus de leadership féminin dans le milieu des affaires, d’y faire entrer un côté plus sensible, plus humain…
En rafale…
- La qualité que je préfère chez une femme… l’authenticité.
- Mon occupation préférée… m’amuser.
- Ce que je voudrais être… la meilleure version de moi-même.
- Ma devise, c’est… le grand bonheur, c’est l’accumulation de petits bonheurs au quotidien.
- Vieillir, c’est… savourer la vie.
- Une cause qui me tient à cœur… le Club des petits déjeuners.
- Une personne avec qui j’aimerais passer du temps… Bill Gates.
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