Jennifer Abel: modèle de persévérance et d’optimisme

19 Oct 2020 par Véronique Harvey
Catégories : Oser être soi
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Première et seule femme noire à avoir atteint le podium olympique en plongeon, Jennifer Abel est un modèle de persévérance et de positivisme, ce qui prouve une fois de plus qu’avec une bonne dose de volonté, rien n’est impossible!

Jennifer, comment avez-vous vécu le fait d’être en minorité tout au long de votre parcours sportif?

Je pense que la couleur de ma peau est ce qui fait ma beauté, mon élégance et mon caractère distinctif quand je plonge. Je suis mixte – ma mère est Québécoise et mon père est Haïtien –, mais je ne me suis jamais sentie différente des autres. Ça ne m’a jamais agacée. C’est certain que, plus jeune, j’ai eu une petite crise identitaire, parce que je regardais ma mère, une blonde aux yeux bleus, et j’avais de la difficulté à m’associer à elle… mais ça ne m’est pas arrivé dans mon sport. Je n’ai jamais vécu de discrimination et jamais je n’ai senti que j’étais jugée plus sévèrement dans ma discipline parce que j’étais Noire.

Considérez-vous alors votre couleur de peau comme un avantage?

Mon avantage, c’est de montrer aux gens que les sports aquatiques et artistiques sont accessibles à tous. Il faut arrêter d’avoir des stéréotypes en matière de sports et, si on a un rêve, il faut y croire et travailler fort pour l’atteindre. Je suis la preuve que tout le monde peut exceller dans n’importe quelle discipline.

Comment interprétez-vous les standards de beauté nord-américains?

Quand j’étais jeune, j’aplatissais toujours mes cheveux, parce que le stéréotype de beauté montrait que les plus beaux cheveux étaient longs et lisses. Comme je suis tout le temps dans l’eau et le chlore, mes cheveux sont abîmés, et en les aplatissant avec le fer, je les abîmais encore plus. Jusqu’au jour où j’ai réalisé que je devais apprendre à me trouver belle avec mes cheveux naturellement frisés. Les standards de beauté qu’on véhicule – comme celui des beaux cheveux lisses –, ce n’est pas du racisme direct, mais ça vient malheureusement renforcer les préjugés envers la différence.

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Photos: Andréanne Gauthier



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