En 2022, nous avons fermé un chapitre important de la vie des Morissette. Celui de notre vie de famille telle qu’on l’avait connue, telle qu’on l’avait voulue. Ça a commencé par le départ de l’aînée et de son frère cadet pour leurs études. Puis, très vite, tout a déboulé: vente de la maison, deux déménagements (un premier dans un appartement temporaire, puis un deuxième dans le condo neuf enfin prêt), changement de ville pour tous, changement d’école pour la benjamine.
C’est un peu comme si on vivait dans une boule de verre et que quelqu’un l’avait secouée vigoureusement pour y faire tourbillonner la neige: c’est joli, mais ça étourdit un brin.
Quitter la maison familiale et la ville natale de nos enfants, celles que nous avons habitées pendant 20 ans, fut un moment à la fois si beau et si triste… Louis et les enfants ont pleuré quelques fois dans les jours précédant le grand départ, et tout le monde a pleuré à chaudes larmes au moment de fermer la porte une dernière fois. Nous avions créé des souvenirs si précieux et des liens si forts dans cette demeure… Je sais que ce bagage nous suivra où que l’on aille, mais on a tout de même eu l’impression de laisser une partie de nous sur le seuil.
Nous avons finalement défait nos boîtes pour de bon à la fin du mois d’août, en plein cœur de la rentrée (et hop! un autre p’tit coup de boule de verre!). J’ai donc consacré les derniers mois à me créer un nouveau nid, un nouveau cocon, de nouveaux repères.
Mes deux colocs (appelons-les Raphaëlle et Louis) sont de type… comment dire… «difficile à déraciner». Même si ce branle-bas de combat était une décision commune, je me suis quand même retrouvée malgré moi avec la tâche de majorette du déménagement, le rôle de cheerleader de notre nouvelle vie, premier à grands coups de «Ça va être super!»,«Regarde comme le quartier est beau!» et «Ta nouvelle école a l’air trop cool!». Je ne me souviens pas d’avoir répété aussi souvent le mantra de feu René Angélil: «Toute va être correct.»
C’est un grand bouleversement dans une vie que celui de commencer un nouveau chapitre. Mais force est d’admettre qu’elle nous plaît, cette nouvelle vie à trois.
Ça fait maintenant cinq mois que nous sommes installés. Cent-cinquante jours à apprivoiser la nouveauté: la lumière, les sons, l’emplacement des objets et le silence qui remplit le vide des voix d’enfants qu’on n’entend plus. Bon, ça semble dramatique, écrit comme ça, mais la vérité, c’est que j’haïs pas ça le silence, des fois… et que nos enfants adultes débarquent encore régulièrement chez papa et maman.
Ils viennent nous voir souvent parce que l’important, ce ne sont pas les lieux. Ce sont les liens.
La photo principale a été prise à la fin du déménagement, juste avant de quitter la maison familiale.
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