Oser être soi : Célébrons Barbada !

Oser être soi : Célébrons Barbada !
06 Sep 2023 par Laurie Dupont
Catégories : Culture / MSN / Oser être soi / Véro-Article
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Icône du monde des drags au Québec depuis plusieurs années déjà – et professionnelle jusqu’au bout des ongles! –, Barbada récolte enfin les fruits de tous ses efforts. On a eu envie de la célébrer.

Comment as-tu réagi, Barbada, quand tu as su qu’on t’avait choisie pour figurer sur notre couverture ?

On ne dit évidemment pas non à ce genre de proposition ! Je suis très contente d’être sur la couverture de ce magazine, parce que Véro est une véritable alliée de la communauté. Elle like nos photos, nos publications et elle ne se gêne pas pour prendre position en faveur de l’art de la drag et de la communauté LGBTQIA2S+.

Spectacles, émissions de télé, chroniques à la radio, conférences, lecture de contes, manifestations contre les drag queens: la dernière année a été mouvementée pour toi. Comment vas-tu ?

C’est sûr qu’il y a eu des moments où je me suis sentie essoufflée parce que j’ai fait beaucoup de choses, mais je vais bien. Dieu merci, je me suis trouvé une agence extraordinaire, parce que cet ouragan professionnel aurait été bien différent si je n’avais pas eu cette équipe avec moi. D’ailleurs, je suis très contente de voir où est rendu le monde de la drag en 2023. Il existe maintenant des agences pour les drags. Notre art s’est déghettoïsé et professionnalisé au cours des dernières années.

Dirais-tu que la dernière année t’a apporté plus de positif que de négatif ?

Oh mon dieu, mais in-fi-ni-ment ! En fait, je ne peux même pas dire que j’en ressors avec du bagage négatif. J’ai grandi comme personne, j’ai appris des choses, ce n’est que du positif ! C’est sûr que rien n’est parfait, surtout quand je regarde ce qui se passe chez nos voisins du Sud. Là-bas, le politique et le juridique se mêlent des droits des femmes, des personnes trans, des drags, et c’est extrêmement dangereux. Je suis soulagée qu’au Québec, on n’en soit pas là. On n’est pas immunisés, il faut toujours être vigilants, mais quand l’Assemblée nationale du Québec a adopté à l’unanimité une motion en faveur de l’art de la drag, ça m’a vraiment rassurée.

Oser être soi : Célébrons Barbada !

Comment fais-tu pour être toujours aussi patiente et bienveillante avec les gens moins ouverts à l’art de la drag ?

Quand tu enseignes à des enfants, comme je l’ai fait pendant tant d’années, tu apprends à te mettre à la place du jeune qui ne comprend pas ce que tu tentes de lui enseigner. Où en est-il dans son apprentissage ? Pourquoi n’est-il pas apte à faire des liens entre deux éléments ? J’essaie d’utiliser le même processus quand je parle à des adultes qui ont des questionnements ou des inquiétudes par rapport à l’art de la drag. Leur peur vient d’une incompréhension. Et dans un contexte plus large, moi, ce qui me fait peur, c’est la vitesse à laquelle tout se propage sur les réseaux sociaux. L’ultime rapidité, c’est le fuel qui nourrit les préjugés, la peur et la haine. D’un côté du spectre comme de l’autre. La meilleure façon de contrer un préjugé, c’est de prendre le temps de s’informer et d’écouter l’autre.

Dans un touchant billet à la radio, Catherine Éthier a dit: «L’art de la drag, c’est l’art de l’ultime liberté.» Qu’en penses-tu ?

Je suis tellement d’accord ! C’est l’ultime liberté de t’exprimer sur scène, comme tu le sens. Ça te tente de mettre une perruque mauve, d’avoir un maquillage de loup et d’enfiler une robe à imprimé animalier, eh bien, tu le fais, c’est tout ! J’aimerais que les gens imitent l’art de la drag, pas pour l’apparence ou la caricature, mais pour la liberté d’avoir l’air fabulous – ou complètement ridicule – sur scène. Le ridicule ne m’a jamais tuée, moi, je suis encore là ! J’ai aussi le goût de dire que si, aujourd’hui, tu veux aller faire l’épicerie habillée en mou, mais que tu n’oses pas parce que tu as peur que les gens te jugent… eh bien, laisse-les te juger, tabarnouche ! On s’en contrefiche de ce que les autres pensent, du moment que toi, tu te sens bien !

Qu’aurais-tu envie de dire à tous ces gens qui t’appuient ?

(Long silence.) C’est sûr que de recevoir autant d’amour, ça me touche. Quand je m’arrête pour y penser, ce n’est pas rare que ça me rende émotive ! J’ai le goût de leur dire merci de me permettre de vivre de mon art en venant voir mes spectacles, en regardant mes émissions, en me suivant sur les médias sociaux. Sans eux, Barbada n’existe pas.

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