Comment as-tu réagi, Éléonore, quand tu as su qu’on t’avait choisie pour figurer sur notre couverture ?
J’ai failli tomber en bas de ma chaise ! Je n’en reviens toujours pas, d’ailleurs. Quel honneur ! C’est ma première page couverture en tant qu’Éléonore Lagacé, et non en tant que «la fille de» [NDLR: ses parents sont Natalie Choquette et Éric Lagacé]. C’est cool d’être choisie pour moi-même ! Véro contribue vraiment à l’envol de ma carrière. Elle a assez cru en moi pour m’offrir la possibilité de participer à son émission [Zénith] – qui était parfaite pour moi – et là, en plus, elle m’offre un spotlight pour montrer qui je suis. C’est une queen, Véro !
Justement, parle-nous de ton passage à Zénith…
C’est ma plus belle expérience de l’année ! J’ai pu créer des numéros grandioses et offrir des performances live ! Ça fait 20 ans que j’ai des idées en tête, que j’imagine livrer des performances du genre, à grand déploiement. Quand j’étais petite, ma mère avait installé des miroirs géants dans le sous-sol pour que je puisse me voir danser. Ma petite sœur et moi, on y était tous les soirs ! On inventait des numéros où on dansait et on chantait. Ç’a toujours fait partie de moi, de vouloir créer et performer… et j’ai enfin eu la chance de réaliser ce rêve grâce à Zénith !
Sur ta page Instagram, tu te définis comme une «pop star». C’est beau de te voir assumer complètement ce genre de description…
Ça découle d’un long cheminement et c’est pour cette raison que la thématique «Oser être soi» résonne autant en moi ! Ado, je rêvais d’être Lady Gaga et de chanter sur les plus grosses scènes du monde, devant des dizaines de milliers de personnes… Récemment, je me suis rendu compte que la vie passe vraiment plus vite que je le pensais et c’est pour ça que j’ai décidé d’assumer que je suis une pop star sexy.
Tu ne caches pas non plus que tu aspires à une carrière internationale…
Exact, pour la simple et bonne raison que ce n’est pas impossible ! Surtout qu’aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, j’ai la chance de pouvoir montrer aux gens ce que je crée et d’interagir avec eux. Mon CV, c’est ma page Instagram. On ne sait jamais quelle vidéo sera vue ni par qui. J’aimerais que ça m’amène à voyager à travers le monde grâce à ma musique, grâce à qui je suis. On me dit souvent qu’on me voit à Broadway dans les prochaines années, mais ce n’est pas ça, mon rêve. Je veux être reconnue pour mes propres chansons.
Sur les réseaux sociaux, tu as participé au mouvement Maipoils, qui encourage les femmes à se réapproprier leur pilosité. Est-ce libérateur pour toi ?
Oui. C’est un statement que j’ai décidé de faire parce que, plus jeune, j’ai eu des mauvaises expériences en lien avec ma pilosité. Certaines filles ont passé des commentaires désobligeants sur mes poils et un gars a été dégoûté d’en voir sur mon corps lors de nos premiers rapprochements. C’est important de sensibiliser les gens à ce genre d’enjeu qui ne devrait plus en être un ! Mes poils n’enlèvent rien à mon sexe-appeal, à mon intelligence ou à mes opinions ! Quand j’ai publié une photo dévoilant mes aisselles poilues au mois de mai dernier, j’ai vu passer sur TikTok une vidéo d’un monsieur qui disait, à propos de ma photo : «Suis-je le seul à avoir vomi ce matin ?» Je me suis dit que si moi, qui correspond aux standards de beauté de la société, je reçois ce genre de commentaire dégradant, je ne veux même pas imaginer les propos haineux que d’autres femmes doivent recevoir ! Que je n’aie pas le goût de me raser ou que j’aie pris le temps de le faire, pour vrai, on s’en fout parce que je suis toujours la même personne.
SES ACTUS
Cet automne, Éléonore coanime l’émission jeunesse Luka et Léo, à Télé-Québec, en plus d’être la nouvelle capitaine de l’équipe des Z de l’émission Zénith, à ICI Télé. Elle incarne également le rôle de Sheila dans la comédie musicale Hair, présentée à la Salle Albert-Rousseau, à Québec, du 12 au 23 décembre. Elle prévoit aussi lancer son premier album solo au cours des prochains mois.
Photo : Andréanne Gauthier
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