Ouvrir la voie: Marlihan Lopez

17 Avr 2021 par Christelle Saint-Julien
Catégories : MSN / Oser être soi
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Activiste au front comme dans les coulisses, Marlihan Lopez ne laisse rien au hasard et n’a que faire du statu quo. Son parcours de militante se dessine d’ailleurs sur tout le continent américain.

Avec une liste d’accomplissements qui ne cesse de s’allonger grâce à son travail auprès de divers organismes antiracistes et féministes (dont Black Lives Matter Montréal, la Fédération des femmes du Québec, Fondation Paroles de Femmes, Hoodstock), Marlihan Lopez poursuit aujourd’hui sa mission à l’Institut Simone de Beauvoir de l’Université Concordia, spécialisé dans les études des femmes et le militantisme féministe, en plus de s’investir dans plusieurs autres causes.

Comment en es-tu venue à mener une carrière de militante?

J’ai toujours été active dans les espaces militants et j’ai toujours été organisatrice communautaire, que ce soit dans le milieu universitaire ou sur le terrain. J’ai une maîtrise en relations internationales de l’Université de Montréal. Je suis Cubaine et Portoricaine, et j’ai notamment grandi dans le sud profond des États-Unis, où – en tant que femme noire et latina – j’ai pris conscience des dynamiques raciales et de la discrimination. Au fil des années, j’ai vécu tour à tour à Porto Rico, où je me suis engagée dans le mouvement décolonial de l’indépendance du territoire, et au Venezuela, où je me suis intéressée aux mouvements des femmes dans le contexte de la révolution bolivarienne. Je suis revenue m’établir au Québec en 2015, avec mon fils qui avait cinq ans à l’époque. Je dis souvent qu’une grande partie de mon militantisme est lié à mon vécu. Par exemple, je suis très investie dans la justice pour les migrants, parce que j’ai moi-même déjà été sans statut.

En quoi consiste ton poste actuel à l’Institut Simone de Beauvoir?

Je suis coordonnatrice des programmes de premier cycle et des activités communautaires. Un des volets de mon travail consiste à coordonner le programme d’études sur la sexualité et à conseiller les étudiants qui y sont inscrits. Je m’occupe également des activités de l’Institut, qui a toujours été très engagé dans la communauté et qui se prononce sur les questions sociales et politiques. On fait de la sensibilisation, on collabore avec des groupes communautaires et on cherche à partager le savoir.

Y a-t-il une initiative dont tu es particulièrement fière?

Récemment, j’ai obtenu des fonds pour établir un service dédié aux victimes de violences sexuelles à Montréal- Nord. Dans le passé, j’avais travaillé pour le Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS), et c’est donc une cause que j’ai à cœur. On travaille en collaboration avec différentes organisations, comme Hoodstock et le Centre des femmes Interculturel Claire, et on planche sur un plan d’action pour mettre en place des services auxquels les victimes de violences sexuelles du quartier auront accès.

À la lumière de ton expérience, comment perçois-tu la situation actuelle et l’avenir?

Je crois que les choses ont changé et que les gens sont devenus plus conscients. Plusieurs se sont dit: «Si je n’ai pas de place à table, je vais créer ma propre table.» Si les femmes noires ont percé, ce n’est pas parce qu’on leur en a donné l’occasion, c’est parce qu’elles ont pris leur place, une place qui nous était historiquement refusée auparavant. Reste à savoir quels changements perdureront à long terme.

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