S’aimer dans la ville du péché

30 Sep 2017 par Véronique Cloutier
Catégories : Oser être soi
Icon

L'an dernier, à pareille date, je planifiais mes vacances de juin en famille. Nous avons choisi Los Angeles et Las Vegas, durant la semaine après la fin des classes.

La romantique finie que je suis (oui, je sais, c’est lourd) a vite constaté que ce voyage coïncidait avec notre cinquième anniversaire de mariage, à Louis et moi (pour la petite histoire, nous nous sommes unis le 30 juin 2012).

J’avais souvent dit à Louis que je rêvais de renouveler nos vœux pour célébrer nos noces de bois. Parenthèse importante, ici: «Ben voyons, c’est trop tôt, on verra pour nos 10 ans…» qu’il me répondait. C’est que Louis, lui, ces affaires-là d’amour… comment dire… il s’en sacre. Oh non, non, c’est pas un monstre de froideur ou d’égocentrisme, bien au contraire! C’est juste que, pour lui, démontrer son amour, ça se fait au quotidien: mettre de l’essence dans ma voiture, s’occuper de mon rapport d’impôts ou aller me chercher des bananes très tôt le matin quand il fait froid pis qu’il ne m’en reste plus pour déjeuner. C’est zéro romantique, mais pour lui, c’est une preuve concrète de son engagement dans l’équipe qu’on forme, la démonstration ultime de son amour infini pour moi.

Bref, malgré mes allusions subtiles (ou pas) sur le renouvellement de nos vœux, je savais bien que j’allais devoir prendre les choses en main. Le plan: on arriverait à Las Vegas trois jours avant la date de notre anniversaire de mariage. Las Vegas + vœux = ALLÔ L’ÉVIDENCE! Mais une question demeurait: comment embarquer mon époux réfractaire dans cette aventure? La clé: LES PETITS MORISSETTE.

Oui, j’ai utilisé le pouvoir persuasif de mes enfants, sachant très bien que le mari récalcitrant se transformerait en papa consentant devant sa progéniture trop excitée d’avoir planifié tout ça en secret. Pas folle, la bonne femme! Parce que derrière son cynisme et ses airs baveux, le Morissette est un être plus braillard que Marie-Madeleine. Et que ses trois rejetons sont toute sa vie.

J’informe les enfants de mon projet; ils adorent l’idée et nos recherches sur le Web débutent. On fait le tour des chapelles, des plus laides aux plus quétaines, en passant par toutes les thématiques: zombie (non), rockabilly (pas sûre), hawaïen (non, merci), John Lennon (ç’a passé proche!), gladiateur (impossible). Finalement, notre choix s’arrête sur LA thématique Vegas par excellence: Elvis (voir le point de vue du marié sur cette expérience à la page 178).

Ça, c’était l’aspect «ça va donc être drôle de raconter ça» du re-mariage. Mais au-delà de l’anecdote, ce que je voulais offrir à Louis, c’était ce qui lui fait le plus plaisir: des souvenirs en famille.

Les enfants et moi avons donc prévu, après la cérémonie, une séance photo au Neon Museum, un musée en plein air où on peut admirer les néons restaurés des vieux hôtels démolis de la célèbre Strip. Et il s’est produit exactement ce que j’avais imaginé: une cérémonie étrange, un shooting pendant lequel il a fait beaucoup trop chaud… mais aussi des instants magiques de folie et de profonde complicité, des souvenirs mémorables, de magnifiques clichés (c’est juste mon opinion, là) et la certitude de vouloir encore de cette vie, de cet homme et de cette famille. En mou à la maison… ou ben grimés dans le désert.

* Petite précision: Louis et moi avons écrit nos textes respectifs en parallèle, sans nous les montrer ni nous consulter. Complicité, que je disais…

Cliquez ici pour lire le billet de Louis, qui évoque lui aussi le renouvellement de ses vœux de mariage.


Photo: © Brandon Collup, Gin and Sake

Ce billet est paru dans le magazine VÉRO d’automne.

Cliquez ici pour vous abonner au magazine.



Catégories : Oser être soi
0 Masquer les commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de courriel ne sera pas publiée.

Ajouter un commentaire

Magazine Véro

S'abonner au magazine