Charge mentale: entrevue avec la romancière Maude Goyer

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25 Avr 2019 par Marie-Claude Marsolais
Catégories : Psycho / Véro-Article
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On s'est entretenue avec Maude Goyer, collaboratrice au magazine VÉRO et auteure de "Maman est partie chercher du lait", un roman qui parle de charge mentale.

Le terme « charge mentale » a été popularisé en 2017 par la dessinatrice Emma, avec sa bande dessinée Fallait demander . Est-ce que l’idée d’écrire un roman sur ce sujet t’est venue de là?

“J’avais relayé la b.d. d’Emma, que je trouvais formidable, sur la page Facebook de mon blogue, Maman 24/7. À la suite de cette publication, j’ai reçu plusieurs messages en privé, des confidences de femmes, de mères, qui me disaient : « ah voilà, c’est comme ça que je me sens, c’est ça que je vis ». Puis, une nouvelle a attiré mon attention à peu près à la même époque : une femme a disparu de Rimouski et on ne savait pas pourquoi elle avait quitté le nid familial. Elle a été retrouvée dans l’ouest du pays et la police avait annoncé qu’elle avait fait une « fugue volontaire ». J’ai croisé les deux choses en m’imaginant que cette femme avait quitté sa vie par écoeurantite…”

Ça fait déjà quelques mois que tu as publié ton livre. Est-ce que les femmes qui t’entourent, notamment celles sur ta page Facebook Maman 24/7, se sont reconnues dans le personnage d’Isabelle?

“Il ne se passe pas une semaine depuis la sortie du livre à la mi-octobre sans que j’en reçoive des échos. Des femmes, se confient, m’avouent (et s’avouent en même temps) qu’elles n’en peuvent plus, qu’elles en font beaucoup à la maison, trop, et qu’elles se sentent stressées au point de vaciller vers le burn-out maternel. Certaines m’ont même annoncé qu’elles allaient se séparer, que la charge mentale était venue à bout de leur couple et du noyau familial.”

Est-ce que certains hommes ont lu ton roman? Est-ce qu’ils se reconnaissent?

“Oui, des hommes ont lu mon livre… dont mon conjoint et mon père ! Je pense qu’il est important qu’ils le lisent : la charge mentale, il faut en parler. Ça se fait à deux. Ce n’est pas à la femme d’amorcer la conversation: c’est quelque chose qui doit être discuté, et si le sujet est amené et porté par les deux parents, ça risque d’être plus facile de trouver un terrain d’entente. Certains hommes m’ont dit qu’ils se reconnaissaient en Jean-Michel, dans sa sorte d’inefficacité innocente. Jean-Michel n’est pas un macho ni un fainéant… il est inadéquat, par moments, et il manque de leadership.”

À lire ton roman, on dirait que la garde partagée est la solution la plus facile pour soulager la charge mentale des femmes. Qu’en penses-tu?

“C’est ce qu’Isabelle pense : elle croit que la séparation sera sa porte de sortie, sa rédemption… Que cela va la libérer. Mais moi, je ne pense pas comme elle ! Je pense qu’Isabelle se berce d’illusions. Je connais bien des femmes séparées du père de leurs enfants qui portent la même charge – et même plus. C’est du cas par cas, à chacune sa réalité et sa façon de « vivre » sa séparation. Certaines femmes jubilent depuis qu’elles sont séparées parce que le temps qu’elles ont à elles, il est « 100% » à elles; d’autres continuent à tout gérer, planifier, prévoir… même lorsqu’elles n’ont pas les enfants.”

Si tu écrivais une suite à « Maman est partie chercher du lait », est-ce qu’Isabelle serait heureuse ou complètement dépassée…. Étant donné la situation dans laquelle elle est à la fin du roman?

“Excellente question ! Disons un peu des deux, comme toutes les mères du monde ?”


Maman est partie chercher du lait, Maude Goyer (192 pages, 24.95$) – Éditions de l’Homme.

 

 

 

 

 

 

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