Angoisse, incertitude, proximité, intensification des traits de caractère et amplification des problèmes existants: rien pour aider à ne pas se tomber sur les nerfs! Dans cet équilibre de vie à réinventer, ces facteurs ne peuvent qu’augmenter les risques de conflits au sein des familles et des couples ainsi qu’au travail (même à distance). En Chine, Global Times rapporte même que le nombre de divorces aurait déjà grimpé en flèche après le confinement!
Empreintes de bienveillance, voici quelques pistes pour réduire les conflits et rendre cette période de confinement moins ardue. Merci à Suzanne Vallières, Autrice et Psychologue, pour ses recommandations. (suzannevallieres.com)
Pour soi
Limiter sa consommation: en situation stressante – même surréaliste – on est tenté à consommer davantage (alcool, caféine, nicotine, drogue). Bien que la consommation puisse momentanément apaiser ou stimuler, à long terme, celle-ci crée entre autres de l’irritabilité et de la déprime.
Se concentrer sur le moment présent: il ne sert à rien de penser à « l’avant » COVID-19 ou « l’après » COVID-19. Il faut lâcher prise sur ce que l’on ne peut contrôler. Toutefois, il peut être apaisant de profiter simplement des petits bonheurs du quotidien (le café matinal sur le balcon, le retour du beau temps, les aliments que l’on mange, le temps de qualité en famille.)
En société
Manifester de l’empathie. On pense aux autres, par exemple, en portant une attention sur ses propres actions afin de contrer la propagation. Il faut aussi essayer de comprendre les émotions et les réactions des autres, sûrement teintées d’anxiété. Ça aidera à diminuer les tensions.
Faire preuve de civisme: la panique peut entraîner à poser des actions inadéquates. Toutefois, la bonne attitude à adopter demeure d’être responsable et flexible. Il faut chercher à entretenir sa patience et sa quiétude.
Exhiber une bonne attitude: une attitude positive – sans vivre dans le déni – peut donner une longueur d’avance. Voir cette situation difficile comme une expérience d’apprentissage et essayer de rester objectif.
Avec son entourage
S’entourer de gens positifs: s’organiser des 5 à 7 en ligne histoire de trouver du réconfort. À l’inverse, c’est dans ces moments de crise que l’on découvre souvent la vraie nature des gens. Ne perdez pas de temps avec les amis ou connaissances qui démontrent une attitude négative. Ménage du printemps oblige!
Encourager l’autre à confier ses émotions: on passe par toutes sortes d’émotions par les temps qui courent. Il faut essayer d’identifier les personnes de confiance avec lesquelles on peut s’exprimer en toute transparence et pour lesquelles on peut offrir une oreille attentive. En ces temps particuliers, on a besoin de «se rapprocher» des gens que l’on aime.
S’assurer de la qualité de l’information: avant de la distribuer aux autres, regarder ensemble les faits rapportés par des sources d’informations crédibles, pour ouvrir un espace de discussion sur des bases communes.
Se cadrer: éviter de discuter de l’actualité à tout moment. Essayer de vivre, notamment avant le coucher, un moment exempt de soucis. Détourner son attention des nouvelles aidera à mieux parvenir au repos.
À la maison
Communiquer: il faut essayer d’écouter, avec notre tête et notre cœur, ce que l’autre souhaite exprimer au sujet de son amertume et ses doutes. Essayer de nommer précisément ses peurs aide à trouver un terrain d’entente au niveau de ses besoins. Revoir ses priorités ensemble en vue de construire de nouveaux repères et de se mettre en mode recherche de solutions temporaires en période de confinement.
Partager les tâches à tour de rôle: il peut être profitable d’alterner toutes les tâches ménagères quotidiennes et auprès des enfants, de manière à détendre un peu l’atmosphère. Même scénario pour l’organisation des loisirs, même confiné, partager ces suggestions de jeux de société, de livres, de séries, d’entraînements sportifs, etc..
Maintenir des routines: pour le jeu, les repas, les devoirs, les corvées, etc.. Il est aussi essentiel de prendre des pauses (comme à l’école!).
Fermer la télé et tous les écrans pendant les repas et moments de loisir: il est normal de tenter de se rassurer. Mais non seulement l’information évolue rapidement, celle-ci peut facilement mener à la saturation et à l’anxiété, créant de la discorde au sein de son couple ou de sa famille.
Parler à ses enfants: quoiqu’il soit normalement préférable de laisser venir les questions, il est aussi important de valider les sentiments d’inquiétude de ses enfants. Après les avoir écoutés sans interruption – et dans le but de déterminer ce qu’ils savent déjà et comment ils se sentent – fournir des informations précises et utiles pour calmer leurs angoisses ainsi que des solutions pratiques.
Se créer un espace réconfortant: et se laisser du temps en tête-à-tête avec soi-même.
Gérer la garde partagée avec flexibilité: déjà certaines situations de garde partagée sont anxiogènes pour tous, donc en période de pandémie, ça peut devenir infernal. Entre parents, faire preuve de compréhension: l’important est la sécurité physique de l’enfant ainsi que d’appliquer les mesures préventives.
Mettre l’accent sur la responsabilisation de ses adolescents: ceux-ci ont démontré avoir encore plus la force de se mobiliser. Leur faire aussi comprendre que les recommandations proviennent du gouvernement, et non du parent.
Pour pousser la réflexion
Pour aller chercher de l’aide
- CLSC
- Ordre des psychologues du Québec
- Ligne-Parents
- Tel-Aide (pour tous)
- Tel-Ainés
- Tel-Écoute
- Tel-Jeunes
- SOS Violence conjugale
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