– Tu as l’air triste, t’es certaine que ça va?
– Je vais bien.
– As-tu eu une mauvaise note? Es-tu en chicane avec une amie?
– Non, non, je vais bien.
Même si on sait pertinemment que notre ado ne va pas bien, il peut s’avérer ardu d’entamer la conversation avec elle. Comment savoir ce qui se cache derrière un «je vais bien» pas très convaincant? Pour sonder le terrain, Mélanie Guénette-Robert, diplômée en sexologie et responsable du volet éducation et prévention à l’ANEB (Anorexie et boulimie Québec) suggère de passer par les intérêts de notre adolescente: «On peut lui poser des questions sur les cours qu’elle a suivis durant la journée. Si elle a eu une répétition en musique ou qu’elle a participé à un match sportif, on peut lui demander comment ça s’est passé. Si elle semble embêtée, on n’hésite pas à lui exprimer notre inquiétude.» Et pour obtenir davantage de conseils d’experts et de pistes de discussion, on se rend sur le site dove.ca, où le projet Dove pour l’estime de soi a mis en ligne, à la disposition du public, une foule de ressources gratuites afin d’amener les jeunes filles à se construire une image corporelle positive.
Car à l’adolescence, la confiance corporelle, c’est crucial. «On veut être reconnue par les autres, on a un très fort désir de se conformer à leurs normes et on est très intense dans nos décisions. Si notre estime personnelle est faible, qu’on se fait toujours taquiner ou même intimider à propos de notre corps, on aura plus tendance à se lancer dans des changements radicaux comme des régimes amaigrissants extrêmes, qui peuvent parfois, à long terme, entraîner des troubles alimentaires», explique Mélanie Guénette-Robert. Et c’est sans parler de la grande influence des médias sociaux, qui véhiculent des images retouchées de corps aux proportions parfaites.
Difficile, pour une ado, de résister à l’envie d’ajouter un filtre à une photo d’elle pour que son compte Instagram se remplisse de likes. «En discutant avec notre fille des pressions qui l’entourent et qui minent son estime de soi, on contribue à réduire leur importance et à lui faire prendre conscience qu’elle est unique.»
Comme la vie va toujours trop vite, pourquoi ne pas s’arrêter un moment et s’asseoir avec notre fille pour jaser d’estime de soi? Il faut absolument inscrire ces temps de pause à l’agenda, qu’il s’agisse de déguster un chocolat chaud en tête à tête avec elle ou d’aller marcher ensemble dans le quartier. «Profitez-en pour discuter tranquillement, avec ouverture et sensibilité à l’égard de sa réalité, de ses sentiments et de ses émotions», précise Mélanie Guénette-Robert. Alors, qu’est-ce qu’on attend pour lui accorder un peu de temps?
Ce qu’en disent nos lectrices
Trois mères de jeunes filles de 10 à 16 ans ont puisé dans le guide Je suis unique de Dove une foule de bonnes idées pour susciter et alimenter des discussions sur l’estime de soi. Voici leurs impressions…
PARTICIPANTE NO 1
Sophie T., 43 ans, maman d’une fille de 12 ans
Son avis sur l’expérience
«Avec ma fille, j’ai essayé l’activité “Qui je suis”, très intéressante et très bien faite. C’est plutôt rare qu’on prenne le temps de s’asseoir pour jaser elle et moi, mais ça nous a donné l’occasion de discuter d’estime de soi. Je pense que ma fille a plutôt une bonne estime d’elle-même, mais elle a trouvé certaines questions plus difficiles. Ce n’est pas évident de parler de soi-même! Elle a appris qu’elle est unique, mais pas seulement physiquement: dans sa tête et dans son cœur aussi. Je l’ai encouragée à bien chercher ses réponses quand elle hésitait. Ça nous a également permis d’échanger, entre autres, sur nos valeurs familiales.»
PARTICIPANTE NO 2
Sophie D., 42 ans, maman d’une fille de 10 ans
Son avis sur l’expérience
«J’ai beaucoup aimé le fait que ces activités puissent se faire dans un cadre informel. Comme les ados nous parlent rarement spontanément, ça m’a permis de lancer la discussion sans trop de pression. Je serais curieuse de le refaire dans quelques années, quand elle sera plus grande, pour constater son évolution. Pendant l’exercice, j’ai observé ma fille en train de choisir une photo d’elle dans mon téléphone. Elle avait un peu tendance à s’analyser physiquement, ce que je n’avais pas remarqué auparavant. Mais une fois la photo choisie, elle a beaucoup apprécié l’expérience et m’en a même reparlé quelques jours plus tard.»
PARTICIPANTE NO 3
Annie B., 40 ans, maman de deux adolescentes de 13 et 16 ans
Son avis sur le guide
«J’ai trouvé que la publication Je suis unique – guide des parents pour favoriser la confiance corporelle chez votre fille était vraiment bien faite. Il y a plein de bonnes idées là-dedans! Comme j’aborde fréquemment les sujets qui y sont présentés avec mes filles, je me suis concentrée sur la lecture du guide. C’est assez long, mais très clair et détaillé, et surtout utile si un jour je manque d’inspiration pour amorcer la discussion. Les parents qui désirent avoir de bonnes pistes en trouveront plusieurs. Personnellement, ça m’a donné envie d’aller plus loin dans mes discussions avec mes ados. J’irai peut-être fouiner sur le site Internet, qui semble contenir beaucoup d’autres articles.»
Où trouver le document? Suivez le guide!
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Au bas de la page, on peut télécharger des ressources individuelles, dont celle-ci: Je suis unique – Guide des parents pour favoriser la confiance corporelle chez votre fille.
Et pour plusieurs autres outils, visitez dove.ca.