Doux, intime, passionné, tiède… Le baiser est étonnamment révélateur de notre choix de partenaire et de la santé de notre couple. La vérité sur cette exquise expression du désir.
On n’oublie jamais un premier baiser. On se goûte, on se respire, on se dévore, on se laisse transporter par le désir et la promesse d’intimité… Jusqu’à en oublier à quel point cette porte d’entrée de la sensualité, évoquant les doux baisers maternels à notre naissance, constitue l’acte fondateur de nos relations amoureuses. «Dès qu’on en franchit le seuil, la dynamique et la relation changent du tout au tout avec notre partenaire», affirme la psychologue Stéphanie Léonard. Certains, conquis, se lancent à corps perdu dans une relation, alors que d’autres, à l’instar des 66 % des femmes et 59 % des hommes ayant participé à une étude universitaire américaine, perdent tout intérêt pour une personne à la suite d’un premier baiser raté.
Mais pourquoi misons-nous tant sur cet échange préliminaire? Parce que le baiser, pratiqué par 90 % des cultures dans le monde, joue un rôle essentiel pour notre survie. En effet, selon Helen Fisher, anthropologue, conférencière et auteure de Pourquoi nous aimons?, «le baiser répond à trois besoins humains essentiels: il mène à l’acte sexuel, il y injecte une dose de romantisme et il renforce l’attachement». Comment? Lorsque nos lèvres rencontrent celles de l’autre, un puissant cocktail de neuro-transmetteurs et d’hormones entre en jeu. De plus, comme l’explique l’experte américaine, au cours d’un baiser langoureux, «il y a un échange de testostérone qui aide à provoquer le désir sexuel. Si c’est excitant, ça élève la dopamine, qui est associée à l’amour romantique. Et si ça élève l’ocytocine, ça déclenche le système de l’attachement.»
Le baiser ce baromètre amoureux
Dans les relations durables, la fréquence à laquelle les couples s’embrassent (ou non) en dit long sur le lien qui les unit encore et sur le plaisir qu’ils ont à être ensemble. «S’embrasser, comme le fait remarquer Stéphanie Léonard, c’est s’abandonner à l’autre tout entier et se montrer vulnérable. C’est l’acte le plus intime de la vie de couple!» D’où la tentation de croire que, lorsque le baiser va, tout va? «Il n’existe pas de meilleur baromètre de l’amour», avance Alexandre Lacroix dans son ouvrage Contribution à la théorie du baiser. Plus encore, le philosophe français estime que, sans cette marque d’affection intime, un couple ne peut survivre longtemps.
7 faits étonnants sur le baiser
- Un baiser profond (french kiss) ferait perdre jusqu’à 6,4 calories par minute, grâce à la stimulation de 12 muscles des lèvres et de 19 muscles de la langue.
- Un baiser de 10 secondes et plus augmente la production de dopamine et de sérotonine, deux hormones qui procurent une sensation de détente et de bien-être.
- Quatre par jour: c’est le nombre de baisers nécessaire pour préserver la longévité de notre couple.
- Hommes et femmes ne s’embrassent pas pour les mêmes raisons. Les hommes le font pour initier l’intimité sexuelle, et les femmes, pour nourrir le lien affectif.
- Deux tiers des hommes et des femmes penchent la tête à droite pour donner un baiser.
- La date de la Journée mondiale du baiser? Le 6 juillet, à inscrire à son agenda.
- S’embrasser en public est une pratique mal vue, voire interdite, dans certaines parties du monde, notamment en Inde, en Chine, aux Émirats arabes unis, au Maroc, en Tunisie et en Indonésie… où il est limité à cinq minutes!
Vous pouvez consulter la version intégrale de cet article dans le troisième numéro de Véro magazine, à la page 116, avec le titre « Le baiser révélateur ». Le magazine est disponible en kiosque et en version iPad.