
10 activités familiales pour prolonger l’été
La rentrée scolaire est peut-être derrière nous, mais il reste encore de beaux moments pour faire des activités amusantes un peu partout aux quatre coins du Québec.
Plus de parents participent à la vie scolaire de leurs enfants, interviennent auprès des enseignants et prennent part aux décisions de la direction. Collaboration ou ingérence? Les avis divergent.
Selon moi, un parent-roi intervient trop ou inutilement dans le travail des enseignants, mais c’est aussi lui qui s’implique le plus dans la vie scolaire. Je dirais que je suis plutôt un parent interventionniste.
D’entrée de jeu, je tiens à préciser que je suis contre les interventions parentales grossières et les menaces qui vont à l’encontre du règlement ou qui favorisent un enfant au détriment des autres.
Cela dit, ce n’est pas parce qu’un parent pose une question, fait une suggestion ou relève une faute de français dans une communication écrite qu’il remet en question les compétences du corps professoral. Parce qu’il donne son avis ou pose des questions un peu trop souvent, mérite-t-il qu’on lui appose une étiquette de monarque?
Et ce «trop souvent», il représente combien de questions par année? Et l’intervention parentale pertinente, à quels critères doit-elle satisfaire exactement? On nage en pleine subjectivité. Parce que, si le fait d’intervenir mène au trône, nous sommes tous un peu monarques à nos heures. Il suffit de travailler avec le public pour le constater: le citoyen-client-consommateur-interventionniste est partout. Il pose ses propres diagnostics médicaux en naviguant sur le Web, demande de changer de conseiller financier pour obtenir de meilleurs taux, hésite à suivre les recommandations du ministère de la Santé et des Services sociaux concernant la vaccination, et n’a plus confiance (ou presque) en ses élus ni en les médias. Il n’a confiance qu’en lui-même, et encore. Avoir le bras long est probablement une caractéristique de
l’homme postmoderne, mais aussi de l’école. Elle étire son bras jusque dans nos maisons: boîtes à lunch «zéro déchet», Défi «Moi j’croque» (cinq portions de fruits et légumes par jour), Défi Pierre Lavoie (parents et enfants doivent compter quotidiennement leurs minutes d’activités physiques), recommandations écrites de coucher nos enfants plus tôt, de transformer nos sorties à l’épicerie en situations d’apprentissage et de favoriser la lecture à la maison… Tout ça sans parler des projets scolaires qui requièrent un soutien parental sans précédent dans l’histoire.
L’enfant d’aujourd’hui a une école et une famille qui se soucient davantage de lui. Peut-être trop. Peut-être pas. Mais si tous ces bras se tendaient la main, le grand gagnant, ce serait lui.
Danielle Verville, journaliste
Moi, je suis plutôt contre la monarchie. Contre les gens qui ont tendance à régner sur les autres et à se prendre pour le nombril du monde. Je préfère, et de loin, la manière démocratique.
Quand je rencontre un parent-roi, ce qui m’arrive assez souvent, je ne me laisse pas impressionner. Je l’écoute poliment, je le rassure. Et, quand la pression monte, j’essaie de me rappeler qu’au fond nous voulons tous la même chose: ce qu’il y a de mieux pour les enfants. Après tout, ils sont notre priorité. Mais, dans ma classe, il y a une vingtaine d’élèves dont je dois tenir compte. Je ne peux donc pas accorder plus de privilèges ou plus d’attention à un écolier aux dépens des autres.
Je n’ai rien contre les parents qui s’impliquent dans la vie scolaire, bien au contraire: je les apprécie! Mais lorsque certains d’entre eux font régulièrement des interventions, qu’ils remettent en question tous les choix et toutes les décisions des enseignants, qu’ils critiquent sans arrêt, là, je dis non! Imaginez si j’allais chez eux pour leur dire comment faire leur sauce à spaghetti… Je ne pense pas qu’ils apprécieraient. Alors, de grâce, qu’on me laisse faire mon boulot: enseigner!
Parce qu’avec les demandes spéciales des uns, les recommandations des autres, en plus de tous les petits et gros détails à gérer dans une classe, eh bien, je n’ai plus assez de temps pour les élèves.
En traitant les enseignants comme de simples valets, les parents hyper-interventionnistes nuisent aux enfants. Par leur attitude de monarques, ils humilient les professeurs. C’est comme s’ils leur disaient qu’ils n’étaient pas assez bons pour leurs rejetons. Que leurs compétences et leurs diplômes ne valaient pas grand-chose.
Je ne nie pas qu’il existe des enseignants (et des parents) incompétents, mais ils ne sont pas légion. Les professeurs et les parents n’ont pas à devenir les meilleurs amis du monde. Mais ils doivent apprendre à travailler ensemble, la main dans la main, en se faisant confiance et en restant conscients que nous visons tous le même objectif: le mieux-être des enfants, des élèves.
Je le sais, je suis aussi une mère.
Julie Philippon, enseignante
Vous pouvez consulter la version intégrale de cet article dans le premier numéro de Véro magazine, à la page 130, avec le titre « Les parents-rois ». Le magazine est disponible en kiosque et en version iPad.